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L'opprobre sur L'ombre d'un doute, ça ne fait pas un doute.

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image0-copie-3Sous la signature de Joël Bigorgne, rédacteur en Chef de Ouest-France pour la Vendée, cet article de ce matin, pré-critique de l'émission de Franck Ferrand,ce soir sur France 3 :"L'ombre d'un doute, Robespierre bourreau de la Vendée" à 23 H 25.

C'est la deuxième fois que cette émission passe à la télévision.

Elle est la seule de cette série "L'ombre d'un doute" a être rediffusée parmi les nombreux et passionnants thèmes abordés ; pensons en particulier à celle consacrée au vol des Bijoux de la Couronne en septembre 1792 qui mériterait aussi une rediffusion.

Vous noterez aussi: « La rediffusion arrive quelques jours après le dépôt d'une proposition de loi  cosignée par le FN et trois députés vendéens, visant à reconnaître (faire reconnaître plutôt) "le génocide vendéen". Hasard de la programmation ou clin d'oeil de l'Histoire?».

Aux quatre députés sus-nommés, il faut ajouter quatre autre, UMP ou autres, ce qui fait Huit, sur une chambre de 577 ; depuis 2012, Joël semble l'oublier, la majorité est essentiellement à gauche, les moyens médiatiques toujours. Il ne faut pas rêver et imaginer que cette loi passe ; ça ne fait pas l'ombre d'un doute.

De plus, deux fois 75 minutes consacrées à la Vendée ne semblent pas représenter une interminable guerre de Vendée même en ce 220ème anniversaire du Vent de la Révolte qui a soufflé sur 60 départements (sur 83). Le rédacteur en chef ne doit pas avoir la télévision sinon quel terme peut-il utiliser pour certains thèmes dont on nous "gave" littéralement à longueur de semaines et de mois ?

Autre "pique":  «Un rappel des faits, parfois sans le recul nécessaire. Les documents d'époque alternent avec des extraits de fictions et des interviews d'historiens ou supposés tels».

Si le recul n'est pas suffisant à 220 ans de distance, que doit penser le Rédacteur en Chef, ancien étudiant en Histoire d'un certain Jean-Yves Le Drian (actuel ministre de la Guerre), du recul par rapport à des périodes de l'Histoire récente: Guerre d'Algérie, décolonisation etc... A moins que ce ne soit pas la même chose ? Quant à Noël Stassinet, il avait précisé, avant la diffusion, qu'il était président du Souvenir Chouan de Bretagne et non historien. L'erreur de casting venait de France 3 ; le réalisateur Richard Vargas s'en était excusé.

Malgré l'heure tardive, bonne soirée sur France 3 à 23 h 25. Pour l'Audimat, allumez votre téléviseur et enregistrez.


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21 JANVIER 1793, PETITE CORRECTION

Publié le par culture

Concernant Jean-Baptiste Etienne de La Rivière, j'apporte une correction à l'article du 21 janvier, page de l'article d'avant-hier, dans lequel il était écrit: disparu.

Des recherches un peu plus poussées modifient le terme de disparu sans changer la destinée de ce serviteur de la Justice Royale, indépendante de la Royauté (précision indispensable, nous ne sommes pas en république!).

Jean-Baptiste Etienne de La Rivière est juge de Paix. Il est chargé d'une plainte, auprès de lui introduite par les sieurs Bertrand et Montmorin, pour diffamation, contre les sieurs Carra, Chabot, Bazire et Merlin qui les ont dénoncés comme Membres du Comité autrichien (ce cabinet secret orchestrant des ententes avec la Cour, et la Reine en particulier) contre la France, au bénéfice de la Reine (de naissance autrichienne) et de son cabinet contre la Nation.

Il demande la remise des pièces existantes de cette accusation, pour l'introduction de cette procédure en diffamation.

Le juge La Rivière lance un mandat d'amener contre ces représentants de l'Assemblée législative.

Il est mandé à la barre de ladite Assemblée pour rendre compte des motifs de sa conduite le 29 mai 1792 (il faut souligner le curieux de la situation: c'est le Juge qui introduit une plainte qui est en position d'accusé !) Brissot et Guadet (Girondins) montent un dossier contre lui.

En conséquence, il est emprisonné à Orléans, lui le Juge de Paix. (Quelle époque !).

Au début septembre, sur ordre de Danton, les prisonniers d'Orléans sont ramenés à Paris. Jean-Baptiste Etienne de La Rivière est massacré à Versailles  le 2 septembre 1792 (comme par hasard en même temps que le Duc de Brissac et Claude Delessart- revoir page du 21 janvier-). C'est lui qui avait les clés d'une des accusations contre Louis XVI.

Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre, aurait pu dire Louis Jouvet !

Carra, Chabot (copain de Jacques Roux), Bazire, Merlin, une belle équipe d'Enragés.

C'est "ça" les valeurs de la république !!!


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MARDI 22 JANVIER 1793...

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Place-Louis-XVI-Paris.JPGCopie-de-Place-Louis-XVI-Paris.JPGLa population parisienne est calme en ce mardi, lendemain de la mise à mort du Roi des français, d'après la presse de l'époque ; les seuls agités étant ceux qui, dans quelques semaines ou quelques mois se retrouveront dans le même état physique que celui dont ils acclament la "chute du tyran".

La place de la Révolution, sur laquelle a eu lieu ce crime - il n'est pas nécessaire d'être royaliste pour appeler ainsi le résultat d'un tel déni de (pseudo) justice - est le nouveau nom de la place Louis XV depuis 1792 qu'il a été décidé de supprimer tous les noms rappelant la superstition ou la féodalité. On va remplacer des noms d'Histoire par des noms souvent pour le moins bizarres.

Donc la place Louis XV a été appelée ainsi de 1748 à 1792.

-Place de la Révolution de 1792 à 1795 (3 ans !).

-Place de la Concorde de 1795 à 1826.

-Place Louis XVI de 1826 à 1830. C'est Louis XVIII qui a pris cette décision en hommage à son frère.

 A l'angle de la place de la Concorde et de la rue Boissy d'Anglas, juste au-dessus de la plaque émaillée actuelle, on peut distinguer, protégé par une plaque en plastique, l'ancien nom. Un nettoyage de la plaque sera peut-être fait un jour, à moins que le conseiller municipal Corbières (à consommer avec extrême modération ; il s'est fâché avec Bertrand qui ne voulait pas donner le nom de Robespierre à une rue) ne la fasse enlever !

En ce mardi 22 janvier 1793, Marie-Antoinette demande à un des municipaux à voir Charles Goret, officier municipal. C'est lui qui, hier, a donné un verre d'eau de vie à Cléry après que celui-ci ait fait un malaise après le repas avec Santerre qui racontait, à sa façon, l'exécution du Roi en se vantant de la manière dont il avait étouffé sa voix par des roulements de tambours.

Charles Goret se rendit chez la reine et trouva toute la famille réunie tristement autour du poêle ; ce sont les cris de la populace qui leur avaient appris la mort de Louis XVI. Goret n'est pas un mauvais diable, il éprouve même de la sympathie: "Madame, vous devez garder vos forces dans l'intérêt de votre famille". Marie-Antoinette lui demanda s'ils seraient autorisés à porter des habits de deuil. Cette requête fut admise et l'autorisation accordée par le Conseil de la Commune.

Par contre, la Convention ne consacre aucune délibération à l'évènement hors du commun arrivé le 21 janvier. Elle décrète pour la recherche de Pâris qui a supprimé un régicide, elle décrète à propos de la panthéonisation de Lepelletier, sur la méthode de rédaction de l'Etat civil, la routine quoi !


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LUNDI 21 JANVIER 1793.....2013

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Paris 21 janvier 2013 - 01Copie de Paris 21 janvier 2013 - 03 Un Membre du Souvenir Chouan de Bretagne a eu l'heureuse initiative, avec l'accord du Président, de déposer une gerbe place de la Révolution, à proximité de l'endroit où s'élevait la funeste guillotine, le 21 janvier 1793.

Ce geste a été fait à l'heure précise de l'exécution il y a 220 ans.

Dans l'Ouest, quelques députés ont la responsabilité directe de ce fait. D'autres indirectement puisqu'il avaient voté la mort avec le sursis, dont certains, bizarrement, souhaitaient qu'elle soit appliquée à la paix !

Calvados: 13 députés, 2 pour la mort (Bonnet et Legot) 3 pour la mort avec sursis (Dubois du Bais, Jouenne-Longchamp, Taveau), 8 pour la détention.

Côtes du Nord: 8 Députés, 1 pour la mort (Loncle), 7 pour la détention.

Finistère: 8 députés, 3 pour la mort (Bohan,Guermeur, Guezno), 1 pour la mort avec sursis (Blad que l'on retrouvera à Quiberon en 1795), 4 pour la détention.

Ille et Vilaine: 10 députés, 4 pour la mort (Beaugeard, Chaumont, Duval, Sevestre) 6 pour la détention.

Loire Inférieure: 8 députés, 3 pour la mort (Fouché, Méaulle, Villers) 5 pour la détention.

Maine et Loire: 11 députés, 5 pour la mort (Choudieu, Delaunay Joseph, La Revellière-Lépeaux, Leclerc, Pérard), 6 pour la détention.

Manche: 13 députés, 5 pour la mort (Havin, Hubert-Dumanoir, Le Carpentier, Le Tourneur, Lemoine), 3 pour la mort avec sursis (Bonnesoeur-Bourginière, Laurence, Ribet), 5 pour la détention.

Mayenne: 8 députés, 2 pour la mort (Esnue de La Vallée, Grosse du Rocher), 3 pour la mort avec sursis (Bissy, Enjubault, Serveau-Touchevalier), 3 pour la détention.

Morbihan: 8 députés, 2 pour la mort (Audrein, Lequinio), 6 pour la détention.

Orne: 10 députés, 5 pour la mort (Bertrand de La Hosdinière, Colombel de Boisaulard, Desgroüas, Dubois, Thomas La Prise), 2 pour la mort avec sursis (Dufriche-Valazé, Plet-Beauprey), 2 pour la détention, 1 pour le bannissement.

Sarthe: 10 députés, 8 pour la mort (Boutroue, François-Primaudière, Froger-Plisson, Letourneur, Levasseur, Philippeaux, Richard, Siéyès), 2 pour la détention.

Deux-Sèvres: 7 députés, 3 pour la mort (Cochon-Lapparent, Dubreuil-Chambardel, Lecointe-Puyravault), 3 pour la détention, 1 pour le bannissement.

Vendée: 9 députés, 6 pour la mort (Fayau, Garos, Goupilleau, Goupilleau, Maignen, Musset), 2 pour la détention, 1 s'abstient (Morisson).

Sur 123 députés, 49 régicides, 12 pour la mort avec sursis.. Le sursis ayant été refusé par un décret de la Convention, sous la poussée des Montagnards, il aurait été logique, les conditions du verdict ayant changé, de proposer un nouveau vote. Cela aurait-il changé les choses ? Alors en incluant les régicides avec sursis, 61 députés de l'Ouest ont voté la mort. La majorité est à 61+1. Les résultats sont tendus ; on comprend qu'alors, les Enragés ont voulu aller très vite dans l'extermination du  tyran !

Il faut rappeler que ce "jugement" a été mené uniquement à charge par une Assemblée conventionnelle, en charge de la législation, qui s'est imposée comme juge, faisant les lois, au fur et à mesure, accusant le Roi sur une conduite antérieure aux accusations. Sont-ce là les "valeurs de la république" chères (très) à nos dirigeants politiques ???

Rappelons aussi que, comme par hasard, les ministres du Roi, en charge des dossiers sensibles reprochés à Louis XVI, ont tous été curieusement tués durant les Journées des Massacres de septembre: 

-Arnaud de Laporte, intendant de la Liste Civile (les fonds personnels du Roi accusé d'avoir acheté les pauvres) guillotiné le 23 août 1792, devant les Tuileries,

-Claude Delessart, Ministre des Affaires Étrangères (le Ministre des liens avec l'étranger et trahisons     reprochés à Louis XVI) massacré le 2 septembre à Versailles,

-Duc de Brissac, commandant de la Garde Constitutionnelle accusé d'avoir fomenté une rébellion contre l'assemblée législative, massacré à Versailles le 2 septembre.

-Monsieur d'Abrancourt, Ministre de la Guerre (provocations de guerres de Louis XVI avec l'Autriche pour fortifier son pouvoir) massacré le 9 septembre à Versailles

-Jean-Baptiste Etienne de La Rivière juge qui s'est occupé de l'affaire du "comité autrichien" (reproché à Louis XVI) disparu sans laisser de trace.

Oui, vraiment, on ne peut pas dire que cette façon expéditive de se débarrasser du  Roi soit une preuve de bonne foi....s'il y avait eu un doute.


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21 JANVIER 1793 IL Y A 220 ANS...

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10 H 22: L'irréparable a été commis, le Roi de France a été exécuté.

Après un jugement, qui n'a de jugement que le nom, Louis XVI a été guillotiné par haine de la Royauté, pour ce qu'il était - le principe de la Royauté de Droit divin incarné - pour ce qu'il avait été: le Roi de France, le dernier - provisoirement - d'une longue lignée qui a fait la France dont la révolution va saper les valeurs, mentales, humaines, sprituelles, immobilières, religieuses.

Dans le Larousse, comme dans le Robert, la définition du mot jugement est: Action de juger une affaire selon le Droit ; décision rendue par un tribunal. Les lecteurs assidus de ce Blog ont suivi la détérioration du climat mental depuis mars 1792 et politique, en particulier depuis le 10 août. Agression osée et sans résultat le 20 juin, réussie le 10 août par l'attaque et la Prise des Tuleries et le massacre de ses défenseurs qui vont devenir - par une manipulation dialectique extraordinaire et osée - les agresseurs du peuple parisien, les révolutionnaires en général, et pas seulement Danton et Barère, poussent l'audace jusqu'à en éprouver la résistance... qui n'existe plus.

Un comportement d'Enragés que nous appellerions voyous maintenant et dont les noms constitueraient un  curieux générique entre les députés prévaricateurs de la Convention, les rémunérés par les anglais, les menteurs de toutes époques qu'ils s'appellent Barère, Mamaire, ou leveur du doigt majeur à la Chambre des députés.

De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace de Danton, sont des paroles du 2 septembre qui vont faire germer l'idée de détruire le Roi qui, au soir du 10 août a été - seulement - suspendu de ses fonctions. Notons que Robespierre n'est pas encore sur le devant de la scène sur laquelle il fait des apparitions.

Le 3 décembre 1792, Maximilien de Robespierre, figure de proue des Montagnards, sorti de l'ombre, a prononcé un célèbre discours influençant  fortement la décision finale. Il estime en effet que seule la mort du roi peut assurer la légitimité de la Révolution et lui permettre de continuer. Ce dicours d'une grande violence illustre bien le radicalisme de Robespierre, qui s'exprimera ensuite dans les mesures prises par le comité de Salut public. Il accuse le principe royal et, chose stupéfiante pour les Girondins, qui sont à l'origine de la déstabilisation de la Royauté, la possibilité de faire oeuvre de salubrité:" Il n' y a  point ici de procès à faire, Louis n'est point un accusé et vous n'êtes point des juges. Vous êtes des hommes d'Etat et les représentants de la nation. Vous n'avez point à rendre une sentence contre un homme mais une mesure de salut publique à prendre, un acte de providence à exercer".

L'Assemblée n'est pas composée de grands courageux. Quelques uns réfuteront, à juste titre, la légalité de la Convention à juger Louis XVI. Mais, à part quelques uns qui s'opposeront, la majorité sera serve. Beaucoup en perdront la tête.

Voilà tout le développement des faits qui ont mené à ce 21 janvier 1793. Si cet acte était jugé nécessaire par les révolutionnaires pour son signe "fondateur", il n'était pas nécessaire pour la population de la France ; en effet si on a essayé et réussi l'exécution de l'opposant principal à la révolution, qu'en sera-t-il donc pour les autres ?

Ce matin, le Roi s'est fait réveiller par le fidèle Cléry à 5 h. L'abbé Edgeworth de Firmont lui a célébré la messe, durant laquelle Louis XVI est resté agenouillé. Nous verrons, dans La Revue de juin, ces ornements témoins de cet épisode particulier de l'Histoire de France. Puis Santerre est venu le chercher.

 Avant de sortir de son logement, Louis XVI demande à un des conventionnels, Jacques Roux prêtre défroqué de bien vouloir remettre une lettre à  sa femme (la Reine) lequel répondit avec cette "rare élégance" que certains avaient d'en rajouter à la peine de mort:"Je suis ici pour vous conduire à la guillotine et non pour faire vos commisssions"!

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Après un dernier regard vers la Tour où sa chère famille était enfermée - et qu'il n'avait pas voulu revoir, malgré ses promesses de la veille, afin de ne pas ajouter à la douleur de la séparation - il monte dans le carrosse vert du maire de Paris. Il est 9 heures. Arrivé, un peu après 10 Heures au pied de l'échafaud, Sanson lui coupe les cheveux et lui attache les mains dans le dos avec son mouchoir.

Une fois la sentance exécutée, le corps du Roi fut mis dans un cercueil sans couvercle et emmené à l'église de la Madeleine pour une brève cérémonie célébrée par les prêtres constitutionnels Renard et Damoureau. Puis, après une bénédiction au cimetière célébrée par l'abbé Damoureau, le cercueil fut descendu dans une fosse, sur un fort lit de chaux vive ; on en mit ensuite sur le corps que l'on recouvrit de terre humide (pour faire agir la chaux vive).

A la Convention Robespierre fit une proclamation: "

Citoyens, que ce grand attentat, qui doit être un dernier coup porté par nos ennemis, et qui doit retourner contre la tyrannie, ne

soit point une occasion de violer les principes de la liberté par un excès de zèle

".

 

Mais cette proclamation ne s'adressait non  

à Louis XVI mais à Lepeletier de Saint Fargeau, conventionnel régicide,  victime d'un coup d'épée donné par le chevalier Pâris, un ancien garde du corps du Roi.



 

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DIMANCHE 20 JANVIER 1793, IL Y A 220 ANS...

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20 janvier 1793, Décret relatif à la condamnation de Louis XVI:

La Convention nationale déclare Louis XVI, dernier roi des Français, coupable de conspiration contre la liberté de la Nation et d'attentat contre la sûreté générale de l'Etat.

La Convention nationale décrète que Louis XVI subira la peine de mort.

La Convention nationale décrète nul l'acte de Louis XVI apporté à la barre par ses conseils, qualifié d'appel à la nation du jugement contre lui rendu par la Convention ; défend à qui que ce soit d'y donner aucune suite à peine d'être poursuivi et puni comme coupable d'attentat contre la sûreté générale de la république.

Le Conseil exécutif provisoire notifiera le présent décret dans le jour à Louis XVI et prendra les mesures de police et de sûreté nécessaires pour en assurer l'exécution dans les vingt quatre heures, à compter de la notification et rendra compte du tout à la Convention nationale immédiatement après qu'il aura été exécuté.

Ce sont ces décrets qui ont été lus à Louis XVI, dans sa prison, par Garat.

Suite à la demande faite par Louis XVI, par écrit, dans la lettre remise à Garat:

20 janvier 1793: Décret concernant Louis XVI.

Sur proposition d'un de ses membres, la Convention nationale autorise le Conseil exécutif provisoire à satisfaire aux demandes de Louis, à l'exception du délai sur lequel elle passe à l'ordre du jour.

Autorise pareillement le Conseil à répondre à Louis que la Nation française, aussi grande dans sa bienfaisance que rigoureuse dans sa justice, prendra soin de sa famille et lui assurera un sort convenable. (quel cynisme quant on pense à la façon dont, par la suite, la Famille royale, dont les enfants,  va être traitée !)

Sur la proposition du ministre de la justice, l'Assemblée décrète encore que pendant le temps que Louis communiquera avec sa famille, ou avec les ministres du culte qu'il appellera près de sa personne, les surveillants de la Commune se retireront dans la pièce voisine.

Les municipaux, ne veulent pas laisser Louis XVI et sa famille, selon les ordres de la Commune, sans surveillance ; le ministre cède aux factieux: la rencontre du Roi et de sa famille aura lieu, dans la salle à manger dont une des cloisons est équipée de vitrages. Garat, Ministre de la justice, obtient quand même que la porte reste fermée !

Le même Garat a trouvé l'abbé Edgeworth de Firmont, prêtre réfractaire qui se cache au Séminaire des Missions étrangères, rue du Bac. Il avait quitté son abri, chez les Lézardière (dont un membre,  clerc,  a été exterminé aux Carmes le 2 septembre 1792) pour se rapprocher du Roi, Monsieur de Malesherbes, à l'instigation de Madame Elisabeth, lui ayant passé un premier message du voeu de Louis XVI de l'avoir pour confesseur en sa prison.

Garat amène donc l'abbé au Temple, puis le présente à Louis XVI. Leur entretien dure peu car le Roi a l'autorisation de voir, une dernière fois, sa famille, pour les adieux définitifs.

derniere-entrevue-du-roi_20.jpgOn peut imaginer le déchirement de cette séparation, entre un père et sa femme et ses enfants qui ne se sont plus vus depuis un mois, eux qui étaient toujours ensemble ; on sait  que ce fut le premier couple royal autant "famille".

Les larmes, les plaintes, qui n'émeuvent personne chez les municipaux de garde derrière leurs vitres, durent un peu moins de deux heures. Le Roi, encourage encore son fils "si par hasard il avait le malheur de régner, de ne jamais chercher à le venger".

La Famille arrivée à 8 h 30, la séparation définitive sur cette terre, a lieu à 10 h 15.

Le coeur lourd, le Roi va s'occuper de son avenir dans l'autre monde en passant une heure et demie avec l'abbé Edgeworth de Firmont.

En l'abbé naquit une idée audacieuse, puisqu'il n'avait pas voulu amener la Présence Réelle par la crainte d'une fouille éventuelle (qui eut lieu, jusqu'à sa tabatière !) et d'une possible profanation. Pourquoi ne pas célébrer la messe ?

Et le voilà parti, à la réunion du Conseil de la Commune faire sa demande qui, à sa stupéfaction, fut accordée. De vieux restes de culture religieuse restant en ces âmes persécutrices, les ornements sacerdotaux, les vases sacrés, le vin, les hosties furent trouvés auprès d'un prêtre constitutionnel charitable en l'église des Capucins du Marais (maintenant disparue). Les ornements existent toujours, nous les verrons dans La Revue de juin du SCB.

Quelques dernières oraisons, Cléry assiste le Roi pour son coucher. Il lui demande de le réveiller à 5 heures ; il était une heure du matin. Cléry s'installa sur une chaise, au chevet du Roi, laissant son lit à l'abbé Edgeworth de Firmont.

Pendant ce temps, la Convention continue à conduire son rouleau compresseur :

20 janvier 1793:

-Décret relatif à la discussion sur la famille de Louis XVI.

-Décret relatif aux individus attachés à la personne de Louis XVI.

-Décret portant que le corps de Louis XVI sera inhumé dans le lieu ordinaire des inhumations de la section dans l'étendue de  laquelle il  sera mis à mort.(cimetière de La Madeleine)

Il y a 220 ans, le Roi de France passe sa dernière nuit.

Demain, sur ce Blog, les régicides de l'Ouest !

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MERCREDI 23 JANVIER 2012

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C'est la première fois qu'une émission "L'ombre d'un doute" est rediffusée.

C'est mercredi 23 janvier à 23 h 25.

C'est le signe d'un grand succès malgré l'heure tardive de diffusion.

Bonne soirée d'Histoire cachée à tous.


 

 

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DIMANCHE 20 JANVIER 1793, les dernières heures du Roi.

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Etonné de ne pas voir Monsieur de Malesherbes, Louis XVI s'en inquiète auprès de son fidèle Cléry qui lui répond:" Sire, je viens d'apprendre qu'il s'est présenté plusieurs fois mais l'entrée de la Tour lui a toujours été refusée". Le Roi, d'après Cléry se promène dans sa chambre, lit, écrit.

A deux heures, sans frapper, on ouvre la porte ; c'est le ministre de la justice, Garat, accompagné de Lebrun, ministre des affaires étrangères, Grouvelle, secrétaire du Conseil de la Commune, Pétion, maire et autres "personnalités" révolutionnaires. Santerre dit à  Cléry d'annoncer au Roi le Conseil exécutif.

garat-inverse-copie-1.jpgGarat, gardant son chapeau sur la tête, chaussa ses lunettes cerclées d'or* et s'adressa alors à Louis XVI: Louis, la Convention nationale a chargé le Conseil exécutif provisoire de vous signifier ses décrets des 15-16-17-19 et 20 janvier:

-Article I, La Convention nationale déclare Louis Capet, dernier roi des Français, coupable de conspiration contre la liberté de la Nation et d'attentat contre la sûreté générale de l'Etat.

-Article II, La Convention nationale décrète que Louis Capet subira la peine de mort.

-Article III, la Convention nationale déclare nul l'acte de Louis Capet, apporté à la barre par ses conseils, qualifié d'appel à la Nation du jugement contre lui rendu par la Convention ; défend à qui que ce soit d'y donner aucune suite, à peine d'être poursuivi et puni comme coupable d'attentat à la sûreté générale de la république.

-Article IVle Conseil exécutif provisoire notifiera le présent décret dans le jour à Louis Capet et prendra les mesures de police et de sûreté nécessaires pour en assurer l'exécution dans les vingt quatre heures, à compter de sa notification, et rendra compte du tout à la Convention nationale, immédiatement après qu'il aura été exécuté.

Louis XVI a écouté calmement la lecture, seul le mot "conspiration" l'a indigné. Il tire une lettre de son portefeuille, la lit avant de demander à Garat qu'elle soit remise sur le champ à la Convention:

" Je demande un délai de trois jours pour pouvoir me préparer à paraître devant Dieu ; je demande pour cela de pouvoir voir librement la personne que j'indiquerai aux commissaires de la Commune, et que cette personne soit à l'abri de toute crainte et de toute inquiétude pour cet acte de charité qu'elle remplira auprès de moi.

Je demande d'être délivré de la surveillance perpétuelle que le conseil général a établi depuis quelques jours.

Je demande, dans cet intervalle, de pouvoir voir ma famille quand je le lui demanderai et sans témoin ; je désirerais bien que la Convention nationale s'occupât tout de suite de ma famille et qu'elle lui permît de se retirer librement où elle le jugerait à propos.

Je recommande à la bienfaisance de la Nation toutes les personnes qui m'étaient attachées: il y en a beaucoup qui avaient mis toute leur fortune dans leurs charges et qui, n'ayant plus d'appointements, doivent être dans le besoin, et même de celles qui ne vivaient que de leurs appointements; dans les pensionnaires, il y a beaucoup de vieillards, de femmes et d'enfants, qui n'avaient que cela pour vivre.

Fait à la Tour du Temple, le 20 janvier 1793,

Louis."

Garat prit la lettre et assura qu'il allait la porter à la Convention. Comme il sortait, Louis XVI lui donna une autre lettre, pour le cas où la Convention accéderait à sa demande pour la personne qu'il désire, dans laquelle était écrit: Monsieur Edgeworth de Firmont N° 483, rue du Bac.

Tous sortirent.

Louis XVI s'adressa à Cléry pour qu'il demande son dîner.

Ayant livré le dîner (déjeuner de maintenant) deux municipaux lurent à Cléry un arrêté annonçant que"Louis ne se servirait point de couteau ou de fourchette pour son repas, qu'un couteau serait confié à son valet de chambre pour lui couper son pain et sa viande, en présence des deux commissaires et qu'en suite ce couteau serait retiré" et de le dire à Louis. Cléry refusa.

Louis XVI se mit à table:"Je n'ai pas de couteau". Un municipal lut alors l'arrêté de la Commune, ce qui irrita Louis XVI :"Me croit-on assez lâche pour que j'attente à ma vie ? On m'impute des crimes, mais j'en suis innocent et je mourrai sans crainte ; je voudrais que ma mort fit le bonheur des Français et pût écarter les malheurs que je prévois".

A suivre dans la soirée....

*Garat ne remit jamais ces lunettes à montures dorées, dont il ne se sépara pourtant pas. Très longtemps après ce 20 janvier, le 9 décembre 1833, il rentrait chez lui après une promenade et trouva  le curé d'Ustaritz, ami, lisant son bréviaire avec les lunettes à montures dorées, ayant oublié les siennes. Garat les vit:"les lunettes de la sentence !" et tomba foudroyé.

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SAMEDI 19 JANVIER 1793: VOTE SUR LE SURSIS DE MORT.

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Pierre Vergniaud InverséVergniaud préside la Convention réunie pour un second vote nominal au sujet du sursis à accorder à Louis XVI.

Résultat de l'appel nominal sur la question de sursis à l'exécution de Louis XVI.

L'assemblée est composée de 749 membres.

Décédé: 1

Absents par commission: 17

Absents par maladie : 21

Absents sans cause connue : 8

Qui n'ont point voté ou qui n'ont pas voulu voter: 12                                        Total:  59

Votants :                                                                                                                                690

Moitié : 345                                                                         Majorité absolue : 345 + 1     346

Pour le sursis:                                                                                                                       310

Point de sursis :                                                                                                                    380

Total pour ou contre le sursis 690

Les votes pour le non sursis sont de 380

Les voix au-dessus de la majorité sont au nombre de           34

La Convention Nationale décrète qu'il ne sera point sursis à l'exécution du jugement qu'elle a rendu le 17 de ce mois contre Louis Capet, dernier roi des Français.

Rappelons l'effet de masse qui a joué en faveur des régicides en utilisant le vote nominal au lieu du vote à bulletins secrets. C'est la terreur par pression psychologique qui entraîne ces votes surréalistes. D'autre part si le nombre de députés votant est le même dans les deux appels nominaux, nous n'avons aucun chiffre sur le nombre de ceux qui ont assisté au "jugement" du 26 décembre, et aucun renseignement sur le nombre de ceux qui ont assisté au prononcé des accusations le 11 décembre. On sait que pour d'autres réunions de la Convention, la moitié, parfois plus, ne siègent pas.

58 députés n'ont pas pris part au vote ; sur un sujet aussi important, c'est étonnant. Le plus ahurissant est l'excuse de ceux qui n'ont pas voté: ils leur est impossible de juger un roi !

Pendant ce temps, à la prison du Temple, un inventaire des biens du Roi est établi. Dans un tiroir, un municipal mit la main sur trois rouleaux contenant des pièces pour une valeur de 3000 Livres: "C'est, dit le Roi, de l'argent qui ne m'appartient pas, il est pour Monsieur de Malesherbes ; je l'avais préparé pour le lui rendre".

Le soir, le Roi demanda aux commissaires municipaux les raisons qui empêchaient ses conseils de lui rendre visite. On lui répondit qu'il devait en faire la demande écrite. "Pourquoi, dit Louis XVI, m'a-ton laissé depuis deux jours ignorer ce changement ?". Ce billet ne fut porté que le lendemain à la Commune. Le Roi y demandait de voir librement ses conseils et se plaignait de l'arrêté qui ordonnait de le garder à vue de jour comme de nuit. "On doit sentir, que dans la situation où je me trouve, il est bien pénible pour moi de ne pouvoir être seul et de ne point avoir la tranquillité nécessaire pour me recueillir" avait écrit le condamné.


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CLERY, CE VENDREDI 18 JANVIER 1793

Publié le par culture

Clery_par_Henri-Pierre_Danloux.jpgJean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry, le dernier confident de Louis XVI. Volontairement il a demandé à Pétion, maire de Paris, de servir le Roi emprisonné en la Tour du Temple. Il a été valet de chambre du Dauphin Louis-Charles, futur Louis XVII à Versailles. 

Cela lui est accordé. Il va donc se retrouver enfermé en cette prison comme son maître qu'il a demandé de servir. Cela jusqu'au 21 janvier.

Depuis le 26 août, fidèle, il est non seulement le serviteur dévoué mais aussi le témoin voire le confident du Roi, en particulier depuis le 11 décembre 1792 où le Roi est totalement isolé de sa famille. Cléry est le dévoué qui, comme écrit il y a deux jours, est celui qui assure les liaisons avec la famille royale par un astucieux système de ficelles passant des messages entre le deuxième et troisième étage avec la complicité de Madame Elisabeth.

On s'imagine un valet vieillot, parce que valet, parce que serviteur du Roi. Louis XVI a 38 ans et demi ; Cléry va avoir 34 ans le 11 mai. Ils sont proches par l'âge, éloignés par le statut social, mais très rapprochés par les conditions de la détention.

En ce vendredi 18 janvier 1792, le Roi n' aucune nouvelle de Monsieur de Malesherbes. Et pour cause: dans son infinie tendresse la Convention, qui délibère toujours sur le sort du Roi, a interdit toute visite, même aux Conseils. La Liberté.

Cléry, qui a fourni à Louis XVI un volume de l'Histoire d'Angleterre sur la mort de Charles 1er, roi d'Angleterre sacrifié par les siens (avec lequel Louis XVI faisait un parallèle), apprit, à cette occasion, que Louis XVI avait lu, depuis le 13 août, 250 ouvrages ; il prit la liberté de faire observer au Roi que"sa Majesté ne pouvait être privée de ses conseils que par un décret de la Convention et qu'elle devrait demander qu'on leur permît d'entrer dans la Tour". Le Roi lui répondit:"Attendons jusqu'à demain".

En effet, la Convention gère, mais ce sont les municipaux de la Commune qui décident, nous le verrons prochainement où un ministre, Garat, doit obtenir leur accord. Si une minorité, la Convention, décide au nom de la Majorité, c'est encore une ultra minorité qui fait la loi ! C'est "ça" la démocratie ???

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