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19 OCTOBRE 1781, YORKTOWN… LA FIN DE LOUIS XVI ???

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19 OCTOBRE 1781,  YORKTOWN… LA FIN DE LOUIS XVI ???

Des occupations diverses et variées m’ont retardé pour le rappel de cette date.

Il y a 240 ans les Forces royales françaises envoyées par le Roi Louis XVI donnaient la victoire au camp des Anglais « Insurgents » ; possesseurs des colonies anglaises aux Amériques, ils étaient révoltés contre leurs compatriotes venus de la lointaine Angleterre pour remettre de l’ordre dans ces 13 colonies qui s’étaient autoproclamées indépendantes à l'initiative d'un certain Georges Washington sous le nom d’Etats unis. Déjà chez ces précurseurs des Américains une question de sous : les taxes fixées par le royaume d’Angleterre, en particulier sur le thé. Mais ils voulaient aussi couper tout lien avec « la mère patrie ».

Contrairement à ce qui est vu dans le spectacle Charette (Dernier panache) au Puy du Fou, Washington (Ville de lavage en français) n’est pas venu en France. Son émissaire est, entr’autres, Benjamin Franklin. Il y a, en effet, un grand différend entre le Royaume et lui : L’Anglo-américain, nommé commandant en chef des armées, était le 28 mai 1754 officier de la milice britannique de Virginie, opérant notamment contre le Canada français, Vice-royauté du Royaume de France (qui représentait quand même le quart de la surface de l’Amérique du Nord !). Le Gouverneur canadien français du Fort Duquesne avait envoyé une délégation demandant aux Britanniques de se retirer des terres françaises de Virginie où ils s’installaient malgré les Traités. Cette délégation de 30 hommes, conduite par Joseph Coulon de Jumonville, fut prise dans un traquenard monté par Washington. Tous, sauf un, furent massacrés et scalpés par les Britanniques. La Cour de France avait considéré cette exaction comme un crime majeur et ne l’avait pas oublié.

C’est donc Benjamin Franklin qui était venu solliciter le soutien de Louis XVI à Versailles. Il avait débarqué le mercredi 4 décembre 1776 à Saint Goustan, le port d’Auray ; en effet une grande tempête s’était déclarée sur l’embouchure de la Loire  et les vents contraires empêchaient la frégate Reprisal (Représailles en français) d’accoster à Paimboeuf avant de remonter jusqu’à Nantes. Franklin est souvent présenté comme un gentil autodidacte épris de liberté ; la frégate sur laquelle il a navigué est un bateau de guerre appartenant au Congrès des Etats indépendants. La Liberté c’est bien mais ne nourrit pas son homme ; les cales du Reprisal contiennent de l’indigo pour une valeur de ₤ 3000 sterling (+ ou – 424.770 €). Franklin écrira à Silas Dean, autre émissaire des Insurgents, qu’il compte bien en tirer 10 mille  (+ ou – 1.020.740 € sources A.N Angleterre) en vendant ce stock  de teinture en France. Guerre ou pas, mendier l’aide du Roi certes, mais les affaires "c’est les affaires" !

On sait la suite, le financement en sous-main de l’expédition du fringant La Fayette par le Roi Louis XVI, par l’intermédiaire de Victor-François de Broglie et Guy du Boismartin, le départ sur La Victoire trois mois après le Breton Armand Tuffin de La Rouërie, futur colonel Armand, qui fit l’expédition à ses frais, lui.

On oublie le mépris de Villedelavage pour les volontaires français, alors que le Traité d’alliance entre le Royaume et les Insurgents a été signé le 24 juillet 1778 et les aides livrées : « La prodigalité avec laquelle on a distribué les grades aux étrangers amènera certainement l’un de ces maux : rendre notre avancement militaire méprisable, ou ajouter à nos charges actuelles en encourageant au dessus d’eux des étrangers qui n’ont d’autres titres qu’un orgueil et une ambition effrénés... ». On ne peut pas dire que ce soit des propos très aimables pour des Français qui ont traversé l’Atlantique parfois dans des conditions périlleuses et à leurs frais. Seul le vibrionnant La Fayette semble avoir des liens privilégiés avec le Commandant en chef : la franc-maçonnerie arrange bien les choses !

            Dans ses  mémoires La Fayette, devenu Lafayette, osera écrire  que c’est lui « le héros des deux mondes » (comme il se surnomme en toute modestie) qui est venu solliciter l’aide de Louis XVI en février 1779 alors que le Traité d’amitié a été signé depuis 11 mois.

Entre février et août 1781 La Rouërie fait un aller retour en France pour venir acheter, toujours à ses frais (il a du faire des emprunts pour cela), des vêtements et de l’armement pour ses hommes.

La victoire finale est acquise grâce au comte de Rochambeau, sur terre,  mais surtout au Lieutenant général des Armées navales le comte de Grasse qui, avec ses vaisseaux, fera le blocus de la baie de Chesapeake empêchant les Anglais d’approvisionner les leurs. C’est son plan qui avait été retenu par Villedelavage et non celui de l’inconsistant Lafayette qui voulait attaquer New-York aux effectifs militaires bien supérieurs à ceux des Français. Après la victoire ce dernier se hâtera de prendre le premier bateau pour la France (la frégate Alliance, qui est leur seul bateau, mise à sa disposition par le Congrès) le 24 décembre 1781, afin d’aller raconter « sa » guerre à la Cour de Versailles où il arrivera le 17 janvier 1782

Le comte de Grasse reprendra la mission confiée par le Roi : assurer la sécurité des transports maritimes de Sa Majesté très chrétienne. Il sera fait prisonnier dans un combat naval aux Saintes livré par les Anglais, en avril 1782, et libéré en août 1783 pour négocier le Traité de paix de Paris le 3 septembre 1783.

Armand Tuffin, marquis de La Rouërie, débarquera à Brest le 11 mars 1784, après avoir soldé tous les hommes qui ont servi sous ses ordres ; il est presque ruiné et Lafayette est immensément riche !

Le conflit a coûté très cher au Royaume : aux alentours de 52 millions de Livres (20 millions prêtés et 32 millions avancés) auxquels il faut ajouter les dépenses inévitables pour faire face à la guerre subséquente avec l’Angleterre : 1 milliard de Livres ce qui représenterait 1.052.000.000, à peu près 12 milliards de nos €. C’est à dire la moitié de 5 ans (+ ou – 2.360.000.000 de Livres) de budget du royaume. Bien entendu cette guerre aux Amériques est un facteur aggravant du déficit en particulier depuis Louis XV et du bilan économique catastrophique de la Guerre de 7 ans (1756-1763) qui priva le royaume des richesses de ses territoires d’Outre-mer perdus. Pour Louis XVI le soutien aux Insurgents fut une revanche des pertes de cette même guerre.

Face à cette situation économique préoccupante Louis XVI va convoquer les Etats-Généraux afin de trouver une solution. Nous savons que sous l'influence de Mirabeau, le 23 juin 1789, cette réunion des Etats va dégénérer en auto-proclamation des députés en Assemblée nationale et tout va déraper en conflit politique sous l’influence des très nombreux juristes (avocats et magistrats), l’arrestation du Roi, sa destitution, l’abolition de la Royauté remplacée le 21 septembre 1792 par l’An I de la république (contrairement à la légende la république n’a jamais été proclamée).

            Après un procès inique la tête du Roi tombera sur l’échafaud le 21 janvier 1793 ainsi que celles de nombreux nobles et membres du Haut clergé des Etats Généraux qui avaient refusé une position conciliante sur leurs privilèges pour sortir le royaume du chaos économique.

            Et les Américains là-dedans ? Ils continuent leurs petites affaires ; Gouverneur Morris sera approché par Necker pour que les jeunes Etats-Unis remboursent  au royaume les 52 millions de Livres (624 millions d’€)  prêtés ou avancés. Le Congrès Etasunien arguera de son incapacité économique. La même demande sera faite par la Convention qui aura ajouté des intérêts de retard. La réponse du Congrès sera claire et nette, fin de non-recevoir, très américaine comme dans nos temps actuels : « cet argent a été prêté par le Roi et non par la république » ! Ce qui entraînera la guerre de Course par les révolutionnaires contre les Américains.

 2 ANS  après Yorktown le Traité de Paris (septembre 1783) entérine les accords de paix entre les belligérants ; 

6 ANS après le Traité de Paris les Etat Généraux convoqués par Louis XVI  se sont mués en Assemblée nationale Constituante pour chambouler les lois du Royaume ;

10 ANS après Yorktown la Monarchie est devenue constitutionnelle abolissant au profit du peuple (du moins est-ce ce qu'on lui fait croire) une grande partie de son pouvoir régalien ;

10 ANS après le Traité de Paris Louis XVI n'est plus et la royauté a été abolie un an plus tôt. L'Angleterre a perdu son ennemi héréditaire, William Pitt s'en frotte les mains et l'ignoble Barère a trouvé un banquier !.

Il est possible de conclure que, finalement, la victoire de Yorktown a coûté la vie à son principal auteur.

Article extrait des 35 pages consacrées au sujet, avec ses nombreuses sources, dans La Revue N°45 de juin 2018.

 

19 OCTOBRE 1781,  YORKTOWN… LA FIN DE LOUIS XVI ???

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MAURICE ROGER, PRETRE SCANDALEUX à Vannes..

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MAURICE ROGER, PRETRE SCANDALEUX à Vannes..

"Malheur à l'homme par qui le scandale arrive" (Matthieu XXVI-39).

Suspecté de détournements de fonds Maurice Roger avait été relevé en 2016 de son poste de Vicaire Général, qu'il occupait depuis 2009, par l'évêque de Vannes Monseigneur Raymond Centène qui l'avait nommé à ce poste. Il était fait allusion à des sommes de dizaines de milliers d'€.

J'avais entendu parler, fin 2016 de 200 à 300 mille €.

Le procès au tribunal correctionnel de Vannes, le 21 octobre dernier, a révélé des faits autrement scandaleux ; car ce n'est pas pour des frais d'habillement ecclésiastique que cet individu (qui allait dans une tenue plutôt débraillée pour un prêtre, à fortiori Vicaire Général) a détourné 678 Mille €. Cela seulement pour le diocèse de Vannes ; il a avoué que ses prédations avaient commencé dès 2003, alors qu'il était secrétaire au Vatican.

Lorsque l'affaire a éclaté on ressentait beaucoup de gêne pour expliquer un tel détournement de fonds, détournement composé de 175 Mille € d'honoraires de messes devant  être dites pour le repos de l'âme de fidèles défunts ou pour des intentions particulières ; et c'est certainement ce qui est le plus abject car cela touche au caractère sacré de la sainte messe. L'évêque de Vannes a certifié que, finalement, ces messes ont été célébrées ; mais pas en temps et en heure ! Que Dieu lui pardonne cette infamie que d'avoir détourné de leur but premier ces intentions de messes uniquement pour aller assouvir de bas instincts charnels intimes tarifés avec de jeunes hommes adultes en Colombie (journal La Croix 22 octobre 2021).

Cette pourriture, car il n'y a pas d'autres mots, sans foi ni loi a " aussi empoché quelque 255 000 € de dons extorqués à une cinquantaine de laïcs, auxquels s’ajoutaient pas moins de 248 000 € « empruntés » sans espoir de remboursements, notamment à des confrères et des congrégations religieuses (La Croix 22 octobre 2021).

La justice des hommes est passée : 2 ans de prison........avec sursis. C'est tout ! Aurait-il été relaxé à La Roche sur Yon ? L'affaire a été mise en délibéré jusqu'au 25 novembre.

On attend maintenant de l'Eglise qu'elle prononce une réduction à l'état laïc de ce triste individu, un "Suspens a Divinis" ! Ce serait la moindre des choses !

Normalement un Vicaire général est appelé au Siège épiscopal  ; lui se contentera du banc d'infamie !

Malheur à celui qui scandalise un de ces petits ; il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attacha une meule autour du cou et qu'on le précipitât au fond de la mer (Marc IX-45-47-48).

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UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

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UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

C‘est accompagné de deux membres du Souvenir Chouan de Bretagne que je suis allé explorer, sur le plan de l’Histoire du soulèvement, le pays de Cerizay dans les Deux-Sèvres. ce sera aussi la découverte dans l'église de Courlay du vitrail de Jésus-Christ pleurant sur la France, thème d'actualité avec la déchristianisation de notre pauvre pays.

Mais auparavant ce fut, le samedi matin, grâce à Marie-Laure, la découverte du château de Pugny, des ruines achetées il y a six ans par un particulier qui pensait acquérir une ferme. Une association des amis de Pugny a été créée et exhume de riches éléments d’architecture enfouis sous la terre et les gravats ; en particulier les structures d’un reste d’escalier et ce qui devait être un sudarium créée par  le propriétaire de retour des Croisades. La tâche de restauration est énorme mais ne décourage pas le propriétaire des lieux. Il faudra évacuer entre deux à trois mètres de hauteur de déblais divers. De ce château est parti le premier soulèvement de la Vendée.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Ensuite mon guide nous fit prendre la direction de La Chapelle Saint Laurent pour rendre visite à Notre Dame de Pitié en  sa basilique. Elle est construite entre 1890 et 1920, sur le site d’une ancienne chapelle et abrite une Piéta qui daterait du XVème XVIème siècle. Cette statue sauvagement abîmée par les Bleus pendant la révolution a été restaurée en 2001. Ce site est un lieu de pèlerinage important en Bas Poitou. A Courlay nous saluons la mémoire de François-Joseph Texier massacré en haine de la foi en 1793.

Richard Lueil va nous concrétiser, par la présence « in situ », le passage de la Colonne Infernale de Grignon et son adjoint Lachenay. Notre guide connaît parfaitement son sujet qu’il a narré dans son excellent ouvrage « Moi, Grignon, général de Colonne Infernale ».

Notre colonne suiveuse, montée sur 260 chevaux aux rênes tenues de main ferme par notre cicérone va suivre le parcours sinueux de cette Colonne qui dévasta tout sur son passage, exterminant les humains et détruisant les constructions. Les Vikings à la sauce révolutionnaire, au nom de la liberté.

Le bâti a été reconstruit sur les ruines, les noms des hameaux martyrs sont les mêmes. On imagine l’impact publicitaire auprès de la presse « bien pensante » si chaque propriétaire fixait sur sa maison une simple plaque « Maison reconstruite sur les ruines laissées par le passage de la Colonne républicaine du général Grignon en 1794. Des centaines de plaques témoin ! Plusieurs centaines de personnes furent en outre exterminées, violentées et massacrées.

Nous sommes dans un des territoires où subsiste toujours « la Petite Eglise » ou Eglise des dissidents qui, depuis 1802 date de son application, refusent le Concordat de Napoléon (et, bien évidemment, la Constitution civile du Clergé de juillet 1790). On pourrait presque la qualifier de religion d’initié tant la religion catholique concordataire est rejetée ; ce qui est dommage car ces catholiques se privent des indispensables sacrements (sauf le baptême que tout catholique – même dissident - peut donner). Quelques ralliements se sont faits y compris récemment. L’église de Courlay signale par une plaque un retour dans l’Eglise sous le pontificat de Paul VI.

Richard en profite pour nous emmener au cimetière de Montigny ; à quelques mètres de distance la tombe d’un prêtre dissident dont les inscriptions sont effacées et celle du curé de la paroisse l’abbé Favrelière décédé en 1871 qui durant 35 ans « sut plein de bonté de piété et de zèle ramener cette paroisse dissidente à la véritable Eglise ». 

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

A Saint André sur Sèvre la tombe de l’abbé Pairière, fleurie et portant des ex-voto, est la seule du cimetière qui soit orientée vers l’Est, vers le Levant  (le corps est déposé visage tourné vers l’Est mais aussi vers la croix qui surplombe la tombe); la plaque mentionne, comme pour tous les prêtres de la dissidence « Prêtre catholique ». A quelques mètres la tombe de Marie Milasseau rescapée à l’âge de 8 ans et demi d’un massacre de soixante personnes par la Colonne de Grignon. Ses pleurs ont ému un bourreau Bleu. Elle mourra, célibataire, âgée de 88 ans ; ses parents ont survécu mais d’autres membres de sa famille ont péri.  A quelques kilomètres d’ici, dans le cimetière de Montravers une plaque apposée sur une tombe par Les amis du Pont Paillat fait mémoire de François Coudrin capitaine de paroisse ; d’après Richard ses restes sont à proximité ; sa tombe, comme d’autres, a été éliminée pour que les cortèges puissent se rendre plus aisément au monument aux Morts.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Dimanche messe en la chapelle de Beauchêne, église du bourg rattaché à Cerizay. Elle est tenue par les Chanoines de Saint Augustin du Latran depuis 1872, dont le couvent jouxte la chapelle. Ils furent appelés ici par Julien de La Rochejacquelein. Dédiée à Notre Dame elle est un lieu de pèlerinage depuis le XIIème siècle ; dans un joli retable récemment restauré, Marie, en majesté, montre son fils aux fidèles. Le Prieur est le Père Pauwlak, polonais d’origine, qui prit la parole avant la bénédiction finale sur les affres que traverse notre Eglise et parla fort bien. Allant le voir dans la sacristie après la messe je le félicitais  pour ses mots mais en lui faisant remarquer que si 3,5% des actes pervers dits pédophiles étaient le fait de certains « dérangés » il serait bon que l’Etat recherche les 96,5 % autres prédateurs pervers. Enfin si 2 % des clercs (et non-clercs) sont impliqués dans cette crasse il vaudrait mieux parler des 98 % qui font bien leur travail !

Un grand vitrail au Nord illustre un pèlerinage avec Messieurs Gaspard de Marigny et Louis-Marie de Lescure, portant le scapulaire ; une clef de voûte porte les armes des La Rochejacquelein.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Avant le déjeuner passage par Courlay : un habitant a du trouver que le bassin était sale et y a versé de quoi le nettoyer.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

L’intérieur de l’église contient un monumental retable (1750) et deux vitraux consacrés à des victimes de la révolution : un groupe de douze femmes et le septuagénaire François-Joseph Texier assassiné au bord de la route car il ne voulait pas crier Vive la république et s’obstinait à crier « Vive Jésus, Vive sa croix ».

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Un autre témoignage intéressant : une porte qui porte les traces de la visite affectueuse des républicains-voleurs entrés par effraction violente dans l’église le 21 novembre 1906.

Nous partons ensuite pour le site des batailles du Bois du Moulin aux chèvres en juillet 1793 puis en octobre ; Richard, qui a bien étudié le cadastre, les situe plus bas dans ce qui est maintenant un champ cultivé ; il faudrait pouvoir s’approcher mais le chemin creux est difficilement accessible et privé.

Périples dans la campagne toujours dans les traces sanglantes de Grignon. Passage par Nueil Les Aubiers où  dans le cimetière se trouve la tombe de deux « prêtres catholiques » les abbés dissidents Jacques-Noël Fossey et Jean-Nicolas Ousouf.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Puis nous nous rendons à Saint Clémentin, encore un autre village martyr des exactions de la Colonne de Grignon ; (de toute façon ce n’est ici qu’une succession d’Oradour sur Glane ; à la différence que si ce village souffrit d’ennemis de la France ici ce sont des révolutionnaires qui persécutèrent leurs compatriotes). Nous faisons d’abord un arrêt au cimetière sur la tombe de l’abbé Pierre Larc qui fut le curé de Saint Clémentin  de 1755 à 1801. Il n’a jamais quitté sa paroisse pendant le temps de la révolution (sauf trois mois) ; il se cachait dans sa paroisse ou aux alentours. Il a reconstitué tous les registres (ou presque) paroissiaux déchiquetés par les hordes de Grignon. Richard confie : « Les dernières paroles rapportées dans le registre du curé Pierre Larc n’ont été que pour réclamer uniquement des prières pour tout le mal qu’il s’était donné pour conserver les registres et avoir subi les errances d’un prêtre à cette époque ».

 

Nous faisons  ensuite une halte à la très jolie chapelle de Notre Dame des rosiers, logée dans la nature au bout d’un joli chemin aux vieux arbres sans doute témoins de tous ces crimes. Les Bleus auraient voulu la brûler mais la voûte et l’autel sont en pierre.

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

Nous faisons un arrêt devant une croix que Richard voulait me faire connaître car il y a toujours ressenti de drôles de sensations ; trois personnes seraient ensevelies à faible distance sans aucun doute victimes de Grignon.

La journée se termine, il est tard et il faut rentrer ; après avoir remercié mes compétents guides nous nous promettons de continuer d’autres visites dans des « Chemins secrets ».

UN CHOUAN DANS LE PAYS CERIZEEN.

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PRETRES à  GUER (Morbihan) de 1792 à 1802

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PRETRES à  GUER (Morbihan) de 1792 à 1802

En ce moment l’Eglise de France traverse une tempête par la faute de quelques clercs. Ils auraient du être réduits à l’état laïc à cause de leur amoralité, de leur perversité et par là de leur malfaisance. Dès le début des années 50 où les idées « de travers » entraient dans le cerveau des esprits faibles certains ne se rendaient même pas compte de la gravité de leur faute. Une déliquescence des mœurs et de l’autorité ; dans un registre différent c’était l’époque où le futur cardinal Marty (l’homme qui avait la foi qui déplace les montagnes mais pas celle qui arrête les autorails) bravait le Pape Pie XII en célébrant, déjà, la messe tourné vers l'assemblée.

Il est donc utile de rappeler les souffrances des prêtres fidèles à leur idéal sacerdotal, au péril de leur vie, pour le service des âmes durant la révolution.

Guer est présentée à l’Administration départementale, le 17 juin 1792,  par Gaillard de La Touche, Procureur syndic de Ploërmel, comme le repaire et le foyer de la coalition.

Ce canton de l’Est du Morbihan est, en quelque sorte, le reflet de la résistance catholique des clercs de Bretagne aux prétentions hégémoniques de la révolution, de la république, du Directoire.

Classé en chapitres différents ce travail distingue les différentes souffrances de ces prêtres persécutés pour la seule cause de vouloir veiller sur les âmes ; guillotinés, assassinés, emprisonnés, exilés, traqués. Ils ont refusé de prêter le serment pour rester fidèles au Souverain Pontife.

Attardons-nous sur la notion de "émigré" ; notion perverse permettant de sévir avec une plus ou moins grande brutalité envers des prêtres ou religieux qui ont simplement disparu des « radars » (comme on dit à notre époque) de l’administration territoriale. Ce qui permettra à certains fervents terroristes de sanctionner par l’exécution les sujets qui avaient disparu de la vue des autorités ; mais qui, pris lors d’opérations de police sont alors qualifiés « d’émigré rentré » avec la peine de mort à la clef.

La presque totalité de ces prêtres a été ordonnée par l’évêque de Saint Malo (sauf l’abbé Giquel), diocèse dont relèvent Guer, Monteneuf, Ploërmel, l’Archidiaconé du Porhoët, Saint Méen le Grand. Ces paroisses sont rattachées au diocèse de Vannes lors de la suppression, par la Constituante, de l’évêché de Saint Malo en octobre 1790.

LES PRETRES GUILLOTINES

Abbé Jean-Toussaint Hamery. Né à Guer le 23 novembre 1759, ordonné prêtre par monseigneur des Laurents évêque de Saint Malo en 1784. Arrêté à Taupont où il se cachait. Dit "émigré rentré", incarcéré à Ploërmel puis à Vannes il est guillotiné place de la liberté (actuelle place Maurice Marchais) le 22 mars 1796 avec les abbés Julien le Bècre et Pierre Le Verger, 19 jours après Pierre-René Rogue.

Abbé Joseph Pontgérard. Né et baptisé le 2 février 1747 à La Ville Jagu en Augan. Fait ses études au Séminaire de Saint Méen le Grand. Il est ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents évêque de Saint Malo. Dit "émigré rentré" il est  guillotiné à Rennes le 11 mars 1794. Il avait 47 ans.

LES PRETRES ASSASSINES

Abbé Bertrand. Fusillé par les Bleus à l’endroit où s’élève la Croix-Bertrand.

Quatre autres prêtres sont réputés avoir été assassinés au Bas-Tréron, à la Ville Daniel, aux Cormiers et en la ville de Guer ; la mémoire n’a pas retenu leurs noms.

L’abbé Charles-René Monnerais né à Guer en 1755, ordonné prêtre le 22 septembre 1785 par  Monseigneur Antoine-Joseph des Laurents. Il est pris le 23 juillet 1794 par des soldats de Plélan : « on le fit courir pour le ″tirer comme un lapin" et l'achever à la baïonnette obligeant ensuite ses paroissiens à marcher sur son corps qu'ils furent obligés de laisser nu sur la place de Guer jusqu'à la nuit ». Il fut enfin porté en terre la nuit venue. Il avait 39 ans.

LES PRETRES VIVANT CACHES

Abbé François Bébin. Né à Guer en 1758, ordonné prêtre en 1784 par Monseigneur des Laurents, évêque de Saint Malo nommé vicaire à Monteneuf.

Abbé Pierre Denis. Né à Guer en 1725, ordonné prêtre par Monseigneur Jean-Joseph de Fogasses d'Entrechaux de La Bastie évêque de Saint Malo.

Abbé Pierre Foulon, natif de Paimpont en 1755, ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents en 1780, il est nommé vicaire  à Monteneuf  en 1789. Abbé Jean-Baptiste Giquel (ou Gicquel). Né à Vannes le 28 octobre 1752, ordonné prêtre par Monseigneur Amelot évêque de Vannes le 20 mars .

Abbé Joseph Gourier. Né à Guer en 1758 ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents il se tient dans sa paroisse durant la révolution. « Valet de noble mais le servant, par bêtise » !

Abbé Joseph Henrio. Né à Guer en 1757, ordonné prêtre par Monseigneur des Laurens en 1781.

Abbé Raoul Le Breton né le 25 octobre 1747 à Guer, ordonné prêtre par Monseigneur Antoine-Joseph des Laurents, évêque de Saint Malo, il est recteur de Guer puis curé en charge de la paroisse d’Augan en 1790.

Abbé Joseph Pihuit. Né à Guer en 1747, ordonné par Monseigneur des Laurents, évêque de Saint Malo, en 1775, nommé premier vicaire dans sa ville natale ; il sera nommé officier municipal puis en sera élu maire le 8 mars 1790.

Abbé Augustin Régnault né le 14 octobre 1754 à Beignon, ordonné prêtre en 1779 par Monseigneur des Laurents et nommé vicaire dans son village natal.

LES PRETRES EXILES A JERSEY

Abbé Jean Danion. Né à Guer le 5 avril 1755, ordonné prêtre en 1799 par Monseigneur des Laurents évêque de Saint Malo. Le 17 juin 1792 il est recherché comme « fanatique et perturbateur ».

Abbé Yves-Marie Olivier. Né à Guer en 1732, ordonné prêtre en 1758.

L’abbé Yves Trillard né le 1er septembre 1738 au village de La Haye en Concoret, ordonné prêtre en 1764.

PRETRE  CONDAMNE A LA DEPORTATION

Abbé Jean Henrio. Né à Guer en 1757, ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents en 1781 il est nommé second vicaire dans sa paroisse natale. Il est arrêté en février 1798 et incarcéré ; le 10 mars, dit "émigré rentré" il est condamné à la déportation en Guyane et envoyé à Saint Martin de Ré. Embarqué sur La Vaillante, mouillée en rade d’Aix, avec 24 autres prêtres, la corvette  appareille le 6 août ; La Vaillante est capturée par les Anglais le 8 août au matin, l’équipage est débarqué et fait prisonnier à Plymouth, les prêtres sont rendus à la liberté. L’abbé Henrio reviendra à Guer lors du Concordat en avril 1802.

PRÊTRES EMPRISONNES DANS LA CITADELLE DE L’ÎLE DE RE

Abbé Jean-Baptiste Chastang. Né à Guer en 1755, ordonné prêtre en 1780 par Monseigneur des Laurents nommé prieur du village et de la chapelle de La Telhaie en Guer.

Abbé Jean-Baptiste Plantard. Né le 15 février 1760 à Guer, ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents en 1785.

Abbé Pierre Plantard. Frère aîné du précédent, né à Guer le 12 novembre 1752 ordonné prêtre par Monseigneur des Laurents en 1777. Libéré en même temps que son frère Jean-Baptiste le 6 mars 1800 sur la présentation de certificats de la municipalité de La Trinité-Porhoët il reprend sa place comme recteur de Mohon le 25 octobre 1802. Il meurt le 30 avril 1819 âgé de 67 ans.

EMPRISONNE SUR LES PONTONS DE ROCHEFORT

Abbé Pierre HERVÉ - Né à la métairie du Breil à Porcaro en Guer, le 16 février 1762, ordonné prêtre, en juin 1787, par Monseigneur Gabriel Cortois de Pressigny, évêque de Saint Malo. Arrêté comme "émigré rentré" par les gendarmes de Malestroit et conduit à Port-Louis le 18 septembre 1793 il est embarqué pour Rochefort sur "Le Patriote",  et emprisonné sur le vaisseau, devenu ponton en raison du blocus anglais, "Les Deux­ Associés". Il meurt, âgé de 32 ans, le 25 août 1794 ; ses confrères l’enterreront dans l'île Madame. Sur les « Pontons de Rochefort » des centaines de prêtres et religieux vont «crever » (il n’y a pas d’autre terme) dans des conditions épouvantables que l’on n’envisagerait même pas pour des animaux.

Sa cause introduite auprès du Postulateur à la Cour de Rome a été rejetée comme celle des autres martyrs des « Pontons » car « il n’y a pas un mot dans un document authentique affirmant qu’ils ont accepté chrétiennement, héroïquement les tortures et la mort ».  

Cet article est développé dans La Revue N° 52 de décembre 2021 (5 pages).                                               

 

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