MELRAND 24 JUIN 1798 MORT DES CHOUANS JEAN JAN ET CLAUDE LORCY
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24 juin 1798, il y a 220 ans c'est la Saint Jean-Baptiste saint protecteur de Jean Jan qui a fêté ses 26 ans neuf jours plus tôt, le 15 juin, peut-être entouré des siens dans la cabane qui lui sert de cache, en bas du champ, en dessous du village de Coët Sulan.
C'est l'insouciance d'une belle journée de l'été débutant, le soleil rayonnant sur les champs de blé. Le matin Jean et son fidèle ami et adjoint Claude Lorcy ont assisté à la messe célébrée par l'abbé Guillaume Le Saux cousin, et non oncle, de Fanchon.Peut-être y eut-il un repas suivi de quelques jeux ; rien ne laisse présager le drame qui va se dérouler.
Dé gouil Yehan, dé aveit dé, Jandarmet Baud oé ar valé (C'était la Saint Jean, jour pour jour, des gendarmes faisaient un tour). C'est le début de l'après-midi; Fanchon arrive en courant depuis le village de Corlay où elle habite :"les Bleus sont là" !
Trop tard ils sont sur les talons de la jeune fille ; Jean Jan et Claude Lorcy rejoignent leurs cabanes pour prendre leurs fusils ; défendre chèrement leur vie tout en fuyant vers le pont romain, dont les dalles posées à plat sur de vigoureux support en granite, permet de franchir le Brandifrout et fuir vers Quistinic. La horde républicaine est composée d'une troupe de 22 grenadiers et d'un gendarme commandés par un lieutenant guidés par un dénonciateur connu sous le nom de Mille boutons.Les tirs désordonnés des deux Chouans ne touchent personne. Les Bleus ajustent leurs cibles ; Jean Jan est touché en pleine poitrine et tombe à un endroit à présent repéré et achevé d'un coup de baïonnette en pleine gorge. Fanchon est blessée d'une balle à la hanche droite et en restera handicapée toute sa vie. Claude Lorcy est abattu de plusieurs coups de feu dont deux à la tête et d'un coup de baïonnette dans le ventre.
Jean Jan sera mis dans une charrette ; les soldats feront assoir Fanchon sur le corps de celui qui, à la paix, serait devenu son fiancé. Emmenés à Pontivy Fanchon sera soignée à l'hôpital et Jean Jan exposé durant deux ou trois jours.Claude Lorcy, que les Bleus semblent ne pas connaître sera dissimulé par les siens puis inhumé au pied du mur sud de la chapelle Saint Thuriau. Exhumé pour être identifié il sera ré inhumé au même endroit. C'est lors de la reconstruction, par l'abbé Guilloux, de la chapelle tombée en ruine que ses restes seront inhumés dans le chœur où il est possible de les voir.
Après notre Assemblée générale du samedi 30 juin à Saint Nicolas des Eaux, nous suivrons le parcours de ces deux héros de la Chouannerie en ce triste après-midi du dimanche 24 juin 1798.
Nous suivrons aussi le parcours du confesseur de la Foi l'abbé Joseph Le Turnier, chapelain de Saint Hilaire de Pluméliau assassiné par les Bleus le 31 mai 1796.