Ne pas entendre par polyphonique le chant mélodieux à plusieurs voix d’une même partition musicale mais plutôt le chant de voix discordantes sur des partitions diverses. C’est ce que démontrent, au collège des Bernardins, le discours entendu et les actes vus de celui qui croit qu’il a un quelconque pouvoir pour sauver la France de la débâcle.
Un Gamelin associé à un Paul Reynaud du XXIème siècle. Un redoutable séducteur !
Les applaudissements nourris de l’assemblée mais aussi des évêques présents (il suffit de voir derrière sa moustache le regard épanoui de Fonlupt l’évêque de Rodez, diocèse en perdition alors qu’il fut riche en vocations il y a une vingtaine d’années) semblent traduire une grande satisfaction des propos tenus pendant une heure par Macron, enfumage disent certains alors que le mot anesthésie serait plus véridique.
« Le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé il nous incombe, à vous comme à moi, de le réparer ». La vérité aurait exigé que l’ordre des responsabilités fut inversé : Le lien entre l’Etat et l’Eglise s’est abîmé, il incombe à l’Etat de le réparer ; en effet il suffit d’entendre les cris d’orfraies des jacobins dès que l’Eglise reprend son rôle de responsable moral à défaut de spirituel. Que ce soit Juppé à l’égard du Pape Benoît XVI ou Valse (c’est voulu) avec les manifestations contre le mariage monosexe. C’est l’Etat qui s’en prend régulièrement à l’Eglise depuis 1789 avec sa phase spoliatrice de 1905, la chasse aux Congrégations jusqu’aux derniers risques pour les écoles privées hors contrat.
« La laïcité n’a certainement pas pour fonction de nier le spirituel au nom du temporel ni de déraciner de nos sociétés la part sacré qui nourrit tant de nos concitoyens ». Ces propos visent-ils ceux de Peillon accablant l’Eglise il y a quelques années ou ne seraient-ils pas plutôt une simple bouillie pour les chats catholiques.
Il salue l’Eglise qui veille sur « la dignité des plus fragiles » mais lui reconnaît un simple rôle d’assistant « la France a été fortifiée par l’engagement des catholiques » oubliant que l’Eglise auprès des Rois qui ont fait la France a un vrai rôle fondateur, y compris dans ses institutions, et non de fortifiant ; que certain clergé a été responsable de la révolution au nom de soi-disant principes chrétiens y compris dans l’élaboration des Droits de l’homme et du citoyen. « La part catholique de la France », « l’engagement de l’Eglise auprès des plus faibles » en citant deux organisations caritatives mais caressant dans le sens du poil avec vous devez « vous engager dans le combat politique » (contre qui ?) mais « en obéissant à la république » c’est « la règle d’airain » ! Donc obéissance dans le bon sens.
Si le cardinal Vingt-Trois applaudit très mollement, d’autres évêques (Lalanne) manifestent un bel enthousiasme ; en remerciement pour le Vade mecum que le rusé président vient de déposer à leurs pieds avec l’onguent sédatif dans leurs oreilles ?
En effet Macron aurait pu montrer les actes de son discours dans un exercice simple : La peine de mort a été abolie le 18 septembre 1981 par le combat de Badinter ; cette abolition est destinée aux assassins et criminels.
Elle ne concerne en rien les innocents condamnés à mort par les criminels y compris ceux en blouse blanche. L’abolition de la peine de mort va être abolie pour Vincent Lambert dont les parents demandent qu’il soit mis dans un service médical spécialisé prêt à l’accueillir. Cela est refusé par l’Etat sous la responsabilité du docteur Vincent Sanchez, gériatre de formation et Chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims qui vient de décider de l’exécution de son malade par privation de toute alimentation y compris par perfusion de sérum isotonique glucosé ou salé. Une mort qui va durer plusieurs jours comme elle a été appliquée récemment dans un hôpital de la Sarthe à un ancien Membre du Souvenir Chouan de Bretagne. Est-ce cela le respect de la dignité humaine ?
Une exécution comme celle qui a été prononcée contre saint Maximilien Kolbe.
Oh ! Les évêques, comme Macron vous l’a dit aux Bernardins, engagez-vous dans le combat politique ; pour le moment il n’y a qu’un évêque, absent à Paris, mais explicite dans son diocèse qui a lancé un appel pour sauver Vincent Lambert.
1 évêque sur 171 (actifs et émérites) en métropole !
Autre paradoxe républicain : Le colonel Beltrame encensé à juste titre pour son acte de soldat, devenu par sa mort un acte sacrificiel (ce qu'il n'avait certainement pas envisagé) aurait-il été encensé autant s'il n'avait pas été tué ? La question peut se poser lorsque l'on entend que les trois légionnaires qui ont défendu une jeune fille agressée par un voyou voleur vont passer en justice parce qu'ils ont cassé une dent audit voyou !
Sacrée république des paradoxes. Trois petits points, c'est tout !