BOUVRON 1794 ABBE NICOLAS CORBILLE
C'est le jeudi 24 avril 1794, dans l'Octave de Pâques il y a 225 ans ; l'abbé Nicolas Corbillé a été pris dans une maison du village du Bas Bezou à la sortie de Bouvron, sur la droite en allant à Savenay de sinistre mémoire où l'Armée catholique et royale a été anéantie 4 mois exactement plus tôt. C'était le 23 décembre (et non le 25 comme on peut le lire dans Valeurs actuelles hors série).
L'abbé n'a pas prêté le serment au yeux de la loi car le serment qu'il avait prêté, à sa façon, ne convenait pas aux autorités. Son curé, l'abbé Delamarre ne l'avait pas prêté pensant que, par son âge, il n'était pas concerné. Le 16 novembre il a été noyé dans la Loire à cause de cela.
Ainsi l'abbé a été arrêté lors d'une visite domiciliaire dans cette maison où la veuve Perrine Guitton, 64 ans, et sa fille Marie, 28 ans, s'apprêtent à dîner (déjeuner maintenant); les Bleus remarquent qu'il y a trois poissons dans la poêle, fouinent et trouvent un homme qui se dissimulait. Les deux femmes le présentent comme le domestique.
Tout le monde est emmené à Bouvron et là le "domestique" sera reconnu. Il est emmené dans l'ancien presbytère devenu poste de police ; prétextant une envie urgente il est autorisé à s'éloigner afin de la satisfaire. L'abbé en profite pour s'enfuir mais un coup de fusil l'atteint au dos et il s'écroule. Il est ramené à l'église où il a tant célébré la messe même dernièrement alors que c'était interdit. Il est collé le dos contre le mur encadré de ses deux bienfaitrices et il est fusillé. Il n'avait pas 39 ans.
Près de l'ancienne église, qui se dressait sur cette place qui porte son nom, une croix marquait le lieu de son supplice ; l'abbé avait été enterré au pied. La croix près de l'église actuelle n'a aucun rapport avec ce crime.
Les deux femmes seront emmenées à Nantes où elles disparaîtront.
Leurs noms ne figurent pas dans le registre d'Etat civil que j'ai compulsé en mairie ; le nom de l'abbé n'y figure pas non plus. S'il n'y avait pas cette plaque portant son nom qui se souviendrait de lui ?
De 1790 à ce jour funeste il a exercé son sacerdoce sur les paroisses environnantes, bénéficiant de la complicité et de la protection de ses ouailles: Bouvron, Malville, Fay, Blain, toujours par routes et chemins, baptisant, confessant, mariant, accompagnant les mourants célébrant dans les chapelles qui se trouvaient miraculeusement ouvertes où dans la clairière en bas de celle de Saint Roch.
Il était né à La Chapelle des Marais, en Brière, haut lieu de résistance aux idées jacobines avant de basculer dedans avec le Front Populaire (on y a eu des mairies communistes)!