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28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

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28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Il y a 230 ans, un double assassinat est commis à l'endroit que marque ce petit monument.

L'abbé Jacques Perbet est né le 28 juin 1732, baptisé le 30, à Recharinges paroisse d’Araules dans le diocèse  du Puy en Velay. Il est ordonné prêtre par Monseigneur Jean-Georges Lefranc de Pompignan. La révolution arrivée il refuse de prêter serment à la Constitution Civile du clergé. Il doit quitter le presbytère de Queyrières dont il est le chapelain mais reste dans les environs et continue son apostolat dans cette région du Puy, son Velay natal. Il se cache depuis des mois ; pour son malheur, arrive au début 1794 un nouveau représentant en mission, un nommé Guyardin.

Ce sinistre individu, 36 ans, a été Lieutenant au baillage de Langres puis a embrassé le sacerdoce. Il deviendra Vicaire général de Monseigneur de La Luzerne évêque de Langres. Suppléant de son évêque sur les bancs du clergé aux Etats généraux il succèdera à Monseigneur de La Luzerne lors de sa démission pour raison de santé le 7 décembre 1789. Le 4 septembre 1792 il est élu à la Convention comme député de la Haute Marne et siège dans les rangs des Montagnards. Lors du « procès » de Louis XVI  il clame « Louis est déclaré convaincu de haute trahison et d’attentats contre la sûreté de l’Etat ; je demande que Louis soit condamné à mort et que le jugement soit exécuté dans les vingt-quatre heures ». Il reniera sa prêtrise avant de se marier. Il est d’abord envoyé en mission à l’Armée de Rhin & Moselle où il prend un arrêté de saisie de tous les ornements et de toute l’orfèvrerie des églises et chapelles pour qu’ils soient envoyés à la fonte. Il est ensuite envoyé en mission dans l’Ardèche et en Haute-Loire.

Son premier travail, en Haute Loire est de lancer des battues aux prêtres : "La chasse aux loups est bien combinée" proclamera-t-il en guise de "Credo". Sans oublier la destruction des croix de chemin, la vandalisation des lieux de culte pourtant fermés.

L'abbé Jacques Perbet, réfugié dans une ferme qu'il quitta en hâte pour ne pas compromettre ses hôtes, tombe dans ses griffes le 25 avril ainsi que l'ancien Procureur d'Yssingeaux M. Aulanier, près du village de Veyrac.

Une trentaine de personnes raflée  est destinée à la prison du Puy. Emmenées d'abord au village du Pertuis elles  y passent la nuit, l'abbé attaché debout à un lit. L'aubergiste lui a préparé de quoi souper. Ce sera refusé par le garde-chiourme: "On fait bien jeûner les cochons gras avant de les tuer !"

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

L'abbé et son codétenu ont compris qu'ils n'arriveraient jamais vivants au Puy, lieu prévu pour leur "jugement". Ils passent par Saint Hostien, devant sa petite église dont le clocher existe encore et dont l’abbé avait été le vicaire et descendent la route. Des habitants sont là, les regardant passer. L'abbé Perbet reconnaît des visages qui se détournent, gênés. Il cherche à parler mais un homme, sorti de la foule, lui assène un violent coup de massue sur la tête. Ils remontent dans leur fourgon qui est placé en queue de cortège et arrivés au lieu-dit Lachemp, on les fait descendre, dans le virage, en bas du chemin qui était la route en 1794 allant de Blavozy au Puy en Velay.

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Les huit gardiens laissent s'éloigner le reste du convoi et, là, massacrent les deux prisonniers entravés qui sont achevés à coups de fusil. L’abbé Jacques Perbet avait 61 ans et 10 mois.

Il y a 230 ans exactement de pieuses (et courageuses) mains viennent ensevelir ces deux victimes.

La population ayant "canonisé" son martyr, Confesseur de la Foi, un pèlerinage va se développer sur le lieu du massacre du prêtre à tel point que le Directoire départemental ordonnera la présence de troupes dans les villages aux alentours afin d'empêcher tout rassemblement. Sans grande efficacité.

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Le 13 novembre 1802 les restes des deux victimes sont exhumées ; les ossements de l'abbé Jacques Perbet formellement identifiés ont été inhumés dans l'église de Saint Pierre Eynac. Ceux de M. Aulanier l’ont été dans le cimetière. Le lieu de l'assassinat est toujours généreusement fleuri ; même un ex-voto remercie « saint Perbet ».

De lointains descendants de la centaine de victimes religieuses du Velay ont introduit leurs causes en canonisation auprès de l’évêque du Puy Monseigneur Crépy, après avis favorable de son prédécesseur Monseigneur Henri Brincard ; 24 noms ont été retenus : 10 prêtres, 2 religieuses et 12 laïcs qui les avaient cachés. La cause est maintenant introduite auprès du Vatican.

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JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

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JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

En Haute-Loire, sur la commune de Grazac entre Yssingeaux et le Puy en Velay se dresse une petite et modeste chapelle en haut d’un escarpement rocheux au-dessus du pont de La Sainte qui enjambe la rivière Lignon. Que signifie-t-elle ? Explication.

Ce vendredi 25 avril 1794 le Chouan Jean-Joseph Maurin aurait du voir sa vie s’achever, à 27 ans et deux mois, sous le couperet de la guillotine au Puy en Velay. Mais la Providence en a heureusement décidé autrement.

Jean-Joseph Maurin, né le 8 février 1767, se destinant à la vie sacerdotale, était élève au Grand séminaire du Puy en Velay ; il avait déjà reçu la tonsure et les ordres mineurs et devait être en troisième année. La révolution arrivant il voit les atteintes à la vie religieuse, la persécution qui s’installe et la fermeture de son séminaire en 1790. Insupportable. Il décide d’aller se battre pour ses convictions.

Dans un premier temps il part pour le Forez et sert sous les ordres du général Rimbert puis rejoint à Lyon le comte de Précy lors du soulèvement de la ville contre la Convention en septembre 1793. Il fait partie des plus intrépides Chasseurs du comte avec nombre de ses compatriotes yssingeois dont des nommés Abrial, Ferrier, Gamon.

Au poste de La Croix Blanche résistant aux hordes du Représentant en mission Couthon il est grièvement blessé par 17 fois, dans la nuit du 28 au 29 septembre 1793. Deux de ses camarades, Abrial et Ferrier, l’emmènent à moitié mort à l’ambulance installée par les Lyonnais dans l’église Saint Just puis à l’hôpital des Chazottes (ancien couvent) où il est soigné par le docteur Escoubas. Lorsque le comte de Précy réussit sa percée des troupes Bleus le 9 octobre il est trop faible pour pouvoir le suivre. Il sera sauvé par le docteur Escoubas qui le loge chez lui

Mais après l’échec du soulèvement une violente terreur est installée par Couthon d’abord, puis par Carnot et Collot d’Herbois ; elle fera en six mois 1880 victimes par la guillotine ou les fusillades à mitraille.

Le docteur Escoubas est dénoncé et allait être perquisitionné ; Maurin fut forcé de quitter son refuge. Heureusement il fut reconnu par un « pays », Richon, Dragon au Régiment de Lorraine, qui, apprenant sa triste situation l’emmena dans son logement où il le fit passer pour une recrue ; il le garda quelques jours jusqu’à sa totale guérison.

Constatant la meilleure santé de son nouvel ami, Richon fit prévenir un nommé Peyrache, aussi Chasseur, originaire d’Ecully  près du Puy en Velay, et tous les trois se dirigèrent vers un poste des Bleus qu’avec ruse ils passèrent sans souci les deux uniformes de Dragon écartant tout soupçon.

Une fois éloignés Jean-Joseph Maurin remercia chaleureusement ses deux comparses ; Peyrache emmena alors notre Chouan à Ecully et lui fabriqua un passeport qu’il fit viser par le Procureur de la commune. Etant en règle il put repartir pour Yssingeaux et alla se réfugier au château de Lapte.

Il ne sera pas tranquille longtemps ; certainement sur dénonciation les Gardes nationaux viennent le cueillir dans son refuge le 18 avril 1794. Il résiste et en tue deux. Il est emmené et emprisonné dans la maison commune d’Yssingeaux, l’ancien château des évêques du Puy en Velay. Il est condamné à mort le 21.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Le 24 au matin il est enchainé ; cinq gendarmes et le bourreau forment son escorte pour l’emmener au Puy en Velay où doit avoir lieu l’exécution. Ses gardiens sont à cheval, lui  à pied et sa chaîne attachée à la selle d’un gendarme.

Arrivée au pont de La Sainte, sur la commune de Grazac, l’escorte est attaquée par ses amis Abrial, Ferrier et Gamon. Deux gendarmes sont tués les trois autres et le bourreau préfèrent prendre la fuite. Jean-Joseph ayant eu sa chaîne brisée roule dans les broussailles jusqu’au Lignon, la rivière qu’enjambe le pont de La Sainte.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Ses amis le récupèrent et l’emmènent en lieu sûr au hameau de La Freyde niché à 900  mètres d’altitude au-dessus d’Yssingeaux.

A une date peu précise il quitte la région et part à l’île de Ré où il réside sous le faux nom de Baral. Le 18 août 1812 de retour à Yssingeaux il épouse Catherine Curssieu ; le couple aura deux enfants.

En 1815, après les Cent jours, il est nommé Receveur royal des finances.

Devenu veuf il épouse le 8 septembre 1829  Marie-Lucile Brette qui décède le 29 novembre 1854. Lui-même décède le 16 mai 1858 à l’âge vénérable de 91 ans et trois mois.

Quatre ans avant sa mort il avait fait édifier une chapelle (chapelette) au-dessus du pont de La Sainte, là où il avait été délivré par ses amis, en remerciement à Notre Dame de Bon Secour.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Il sera un généreux donateur de sa commune et particulièrement de l’hôpital dont la chapelle désaffectée contient son unique portrait et un petit musée consacré à cette période trouble et sanglante.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Sur sa pierre tombale, dans le cimetière d’Yssingeaux cet épitaphe « Sa mémoire sera chère à ses deux enfants, douce à ses nombreux amis, précieuse à son pays dont il fut le bienfaiteur, et à la religion dont il a été le disciple fervent, le confesseur et le martyr ».

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794
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24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

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24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Bouvron, Loire-Inférieure. Le Jeudi 24 avril 1794, dans l’Octave de Pâques, l'abbé Nicolas Corbillé est pris par les Bleus alors que, sous l’apparence d’un domestique, il est chez la veuve Perrine Guitton âgée de 64 ans et sa fille Marie âgée de 28 ans au hameau du Bas-Bezou ; ce hameau est situé sur le chemin qui va de Bouvron à Savenay où, quatre mois plus tôt, à un jour près, la Grande armée catholique et royale a été anéantie.

L’abbé est né le 10 mai 1755 à La Chapelle des Marais en pleine Brière, sixième de sept enfants. Il a été baptisé le même jour par l’abbé Philippe Thobye vicaire. Le 9 juin 1781 il avait été ordonné prêtre par Monseigneur Jean-Augustin Frétat de Sarra.

Il sera nommé vicaire à Bouvron dont le Curé est l’abbé Siméon François Delamarre (ou de Lamarre).

Lorsque les temps de la persécution arrivent il prête, à sa façon, le serment à la Constitution civile du clergé, tellement à sa façon que ce serment est refusé par le District de Savenay dont il relève. Il doit quitter Bouvron. Son Curé ayant refusé de prêter le serment, ne se sentant pas concerné à cause de son âge, est lui aussi obligé de quitter sa paroisse et va se réfugier à Nantes en la maison Saint Clément (actuelle caserne des pompiers). Il sera très vite incarcéré dans la prison des Carmélites (dont une partie des bâtiments subsiste) puis dans l’ancien couvent des Petits Capucins devenue prison (sur la butte Sainte Anne mais totalement disparu) avant d’être enfermé sur le vaisseau La Gloire et noyé en  Loire dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793 à l’âge de 70 ans.

L'abbé Corbillé aurait pu s’expatrier vers l’Angleterre, la Belgique ou l’Espagne ; il juge nécessaire d’assurer sa mission sacerdotale pour le bien de ses ouailles. Il chevauche, marche, court la campagne assure son devoir de prêtre, baptise, marie, enterre, sur la paroisse de Bouvron mais aussi à Campbon, Malville, Fay de Bretagne, Blain.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Sans relâche. Il célèbre là où il est reçu ou à l’extérieur des chapelles fermées en novembre 1793 sur ordre de la Convention ; c’est le cas pour celle dédiée à Saint Roch, à 2 kilomètre de Blain sur le chemin de Notre Dame des Landes, dont il était prêtre habitué ; la chapelle, édifiée en 1450 (restaurée au XIXème siècle) est fermée alors il célèbre au bas du chevet. Un rocher, orienté vers le Levant, lui sert d’autel.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Il est activement recherché.

Ce triste jeudi, il y a 230 ans, il est réfugié au Bas-Bezou lorsque les Bleus surgissent sans doute suite à une dénonciation. Une fouille rapide révèle des objets en rapports avec la religion ; près du foyer, dans un récipient trois poissons. Interrogés les voisins reconnaissent bien les deux femmes et l’homme comme leur domestique. Mais emmenés tous les trois à la maison commune de Bouvron l’homme est reconnu comme l’abbé Corbillé. L’abbé est fermement lié avant que les trois soient emmenés à Savenay.

Prétextant un besoin urgent à satisfaire l’abbé est détaché par ses gardiens ; il en profite pour s’échapper, il a 39 ans (moins 16 jours) est souple et svelte. Il saute le mur du presbytère et court vers la chapelle Saint Mathurin (disparue elle se dressait à l’emplacement du calvaire actuel) mais un Bleu le met en joue et l’abat d’un coup de fusil dans le dos et le traîne par les cheveux jusqu’à l’église qui était sur la place. On l’adosse au mur de la sacristie et il est fusillé ; ses deux protectrices l'encadrent mais lui seul est fusillé.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

L'abbé est enterré immédiatement sur le lieu de son exécution (là ou se trouvait la croix à gauche de l'église) ; la veuve Guitton et sa fille sont emmenées au district à Savenay, puis à Nantes. Elles y disparaîtront, dans une prison : les Saintes Claires? le Bon Pasteur ? Mystère. Une chose est sûre: elles ne reviendront pas.

En 1846, la création de la route de Nort sur Erdre à Pont Château entraîne la désaffection du cimetière qui entourait alors l'église de Bouvron. L'abbé Nicolas Corbillé est exhumé. J'ai entendu dire que son corps était intact. Vérité, légende ? Il est maintenant dans l'ossuaire du nouveau cimetière, mêlé à ses paroissiens. La vieille église a été démolie et remplacée par une nouvelle en 1895. La place, sur laquelle elle se dressait et dans laquelle a officié l'abbé Corbillé, porte son nom. En 1994, l'évêque de Nantes, Monseigneur Émile Marcus, a présidé une messe d'hommage à l'abbé Nicolas Corbillé, entouré de nombreux prêtres et d'une très belle assemblée.

Dans l'église actuelle, le maître autel de l'ancienne église a été conservé, dans le transept gauche, à gauche de l'orgue. Il porte toujours les initiales entrelacées du saint Patron: Saint Sauveur.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Trois statues du XVè-XVIè, Saint Jacques, Saint Jean et Saint Mathurin sont aussi le souvenir de l'église démolie. Pensons, avec émotion, que l'abbé Nicolas Corbillé s'est recueilli devant elles.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Le nom de ce Confesseur de la foi ne figure pas dans le registre des décès de l'époque compulsé à la mairie de Bouvron. Je l'ai constaté. N'y figurent pas non plus les noms de ceux tombés les armes à la main ; ils n’étaient que des "Brigands".

 

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20 AVRIL 1794 EDOUARD-FRANçOIS COMTE DE MOLé EST GUILLOTINE

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20 AVRIL 1794 EDOUARD-FRANçOIS COMTE DE MOLé EST GUILLOTINE

Edouard-François comte de Molé de Champlatreux, âgé de 35 ans,  est guillotiné place de la révolution (actuelle place de La Concorde) le 20 avril 1794. C'est l'époque de la Terreur ; son tort ? Avoir été Conseiller au Parlement de Paris et avoir protesté avec ses collègues contre la suppression dudit Parlement ; mais d'avoir aussi été un grand nom de la noblesse et Membre de la justice royale. Cela ne pardonne pas.

Il avait épousé en février 1779 Louise-Elisabeth de Lamoignon de Basville ; le couple eut cinq enfants dont deux seulement arrivèrent à l'âge adulte la petite dernière, Louise, née en 1790 décède en 1794.

La famille avait brièvement émigré en Belgique au début de 1791 fuyant la tyrannie qui subrepticement s'installait. Ils étaient revenus en France en janvier 1792 afin de régulariser leur situation avec la loi sur les Émigrés du 9 novembre 1791.

Arrêtés et emprisonnés le 19 août 1792 ils sont libérés en septembre. M. Molé est arrêté de nouveau  en octobre 1793 puis libéré ; il est de nouveau arrêté et emprisonné en janvier 1794. Ce sera le dernier emprisonnement avant la mort sur l'échafaud le 20 avril, il y a 230 ans.

Très pieuse et charitable famille qui s'est dévouée pour le secours aux pauvres, Madame Louise-Elisabeth Molé veut s'engager, devenue veuve, pour le service des plus démunis. Avant les évènements de la révolution elle avait comme Directeur de conscience M. Anne-Antoine de Pancemont Curé de Saint Sulpice (et disciple de M. Emery Supérieur général de la Compagnie des prêtres de Saint Sulpice).

Restée en relation épistolaire avec lui, malgré la persécution, il la convainquit, alors qu'il avait été nommé évêque de Vannes, d'y venir et de créer une congrégation pour sauver les filles des rues. Ses deux enfants survivants étant élevés et mariés elle répondit à la demande de Monseigneur de Pancemont et vint à Vannes et prit le nom de sœur Saint  Louis puis de Mère Saint Louis lorsqu'elle devint supérieure de la Congrégation qu'elle avait fondée "Les Sœurs de la Charité de Saint Louis" ; cette congrégation créa une école pour les enfants de familles pauvres.

En 1824 elle acquièrt l'abbaye de Saint Gildas de Rhuys pour y créer  une école gratuite.

Elle décède le 4 mars 1825 à l'âge de 62 ans ; son corps repose dans la chapelle de la communauté qu'elle a crée à Vannes .

20 AVRIL 1794 EDOUARD-FRANçOIS COMTE DE MOLé EST GUILLOTINE

En 1959 Monseigneur Eugène-Joseph-Marie Le Bellec, évêque de Vannes introduit en Cour de Rome la cause de Mère Saint Louis ; au vu du dossier le Pape Jean-Paul II la déclare vénérable en 1986. Le 19 décembre  2011 le Pape Benoît XVI promulgue le décret de béatification de Mère Saint Louis.

Le 27 mai 2012, 2.500 personnes assistent à la  cérémonie de béatification qui est célébrée sur l'esplanade du port de Vannes, à proximité immédiate du couvent de la Congrégation où repose Mère Saint Louis. La messe est présidée par le cardinal Amato, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, assisté de Monseigneur Luigi Ventura Nonce apostolique, du cardinal Paul Poupard; de Monseigneur Raymond Centène évêque de Vannes et de trois autres évêques..

Différentes pannes internet ont retardé la publication de cet article commencé hier.

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WESTERMANN GUILLOTINE POUR SES CRIMES ?

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WESTERMANN GUILLOTINE POUR SES CRIMES ?

NON ! WESTERMANN n'a pas été guillotiné pour ses crimes ! (comme je l'ai encore lu ce matin)

Célèbre pour sa déclaration après la tuerie de Savenay le 23 décembre 1793 " Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'aviez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes, qui, au moins pour celles-là n'enfanteront plus de Brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé ". Déclaration sortie du cerveau fertile de Jacques Crétineau-Joly. Westermann n'a jamais été qu'un militaire zélé ne se posant pas de question. Comme Fouquier-Tinville et Carrier ou Carnot ou Meignet ont été des fonctionnaires zélés.

Voir sur un précédent article du Blog une partie du vrai courrier envoyé à La Convention.

Le 5 avril il monte à l'échafaud. Oh! il n'est pas seul, accompagné par Danton, Desmoulins, Basire, Fabre d’Églantine, Lacroix, Delaunay, Hérault de Séchelles, Gusman, les frères Frey et leur secrétaire Deideriksen, Philippeaux, Sahuet d'Espagnac (dit l'abbé d'Espagnac ex prêtre et vrai escroc),

Westermann a été compris dans un "lot guillotine" d'individus comprenant des prévaricateurs, des trafiquants en tous genres ; le "doux" poète Fabre dit d’Églantine, compositeur d'"il pleut bergère" mais aussi du calendrier républicain avec ses noms qui quotidiennement font appel à la nature - le 5 avril 1794 s'appelle laitue 16 Germinal - mais qui a trafiqué sur les fournitures militaires et 20 mille paires de chaussures payées par la nation et qu'il a revendues aux soldats !

Westermann, le boucher de la Vendée (et pas seulement !) est prévenu de complicité, avec les autres, dans "la conspiration tendante à rétablir la monarchie et à détruire le gouvernement républicain". Le Président du tribunal est Herman, le Procureur Fouquier-Tinville.

Ouvert le 2 avril le procès est clos le 5 ; pas d'avocat, pas d'appel. Le verdict :

"Sont déclarés traîtres à la patrie, et seront punis comme tels, ceux qui seront convaincus d'avoir, de quelque manière que ce soit, favorisé dans la République le plan de corruption des citoyens, de subversion des pouvoirs et de l'esprit public ; d'avoir excité des inquiétudes à dessein d’empêcher l'arrivage des denrées à Paris ; d'avoir donné asile aux émigrés ; ceux qui auront tenté d’ouvrir les prisons ; ceux qui auront tenté d'introduire des armes dans Paris dans le dessein d'assassiner le peuple et détruire la liberté ; ceux qui auront tenté d'ébranler ou d’altérer la fortune du gouvernement républicain ;  et à l'article 7 de la cinquième section du titre premier de la deuxième partie du code pénal, ainsi conçu :  Tout membre de la législature qui sera convaincu d'avoir, moyennant argent ou promesse, trafiqué de son opinion, sera puni de mort ; déclare les biens desdits condamnés acquis à la République, conformément à l'article 2 du titre 2 de la loi du 14 mars 1793 ;

Ordonne qu'à la diligence de l'accusateur public le présent jugement sera mis à exécution dans les vingt-quatre heures, sur la place de la Révolution à Paris, imprimé et affiché dans toute la République".

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