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31 JUILLET 1793, BARERE ET LA VIOLATION DES TOMBEAUX DE SAINT DENIS

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31 JUILLET 1793, BARERE ET LA VIOLATION DES TOMBEAUX  DE SAINT DENIS

Bertrand Barère, 1755-1841, 38 ans, en ce mercredi 31 juillet 1793, il y a 230 ans, monte à la tribune de la Convention et déclare : « Pour célébrer la journée du 10 août, qui a abattu le trône, il fallait, dans son anniversaire, détruire les mausolées fastueux qui sont à Saint-Denis. Dans la monarchie, les tombeaux mêmes avaient appris à flatter les rois ; l'orgueil et le faste royal ne pouvaient s'adoucir sur ce théâtre de la mort, et les porte-sceptres qui ont fait tant de maux à la France et à l'humanité semblent encore, même dans la tombe, s'enorgueillir d'une grandeur évanouie. La main puissante de la République doit effacer impitoyablement ces épitaphes superbes et démolir ces mausolées qui rappelleraient des rois l'effrayant souvenir ».

Mais avant lui, le journaliste, pamphlétaire plutôt anarchiste, Sylvain Maréchal, 1756-1803, avait écrit dès septembre 1792 : 

« Tandis que nous sommes en  train d’effacer tous les vestiges de la royauté, comment se fait-il que la cendre impure de nos rois repose encore intacte dans la ci-devant abbaye de Saint Denis ?

Nous avons fait main basse sur les effigies de tous nos despotes. Aucune n’a trouvé grâce à nos yeux. Statues, bustes, bas-reliefs, tableaux, dessins, gravures, toute image de roi a été soustraite à notre vue et nous souffrons que leurs reliques précieusement conservées dans des cercueils en plomb, insultent aux mânes de quantité de bons citoyens morts pour la défense de  la patrie et de la liberté et qui à peine ont obtenu les honneurs de la sépulture.

Le 22 septembre 1792, lendemain du jour de l’abolition de la royauté et de l’établissement de la république, comment les sans-culottes ne se sont-ils pas transportés à Saint Denis pour y faire exhumer par la main du bourreau les vils ossements de tous ces monarques orgueilleux qui, du fond de leurs tombes, semblent encore aujourd’hui braver les lois de l’égalité ? Un Louis XIV, un Louis XV y attendent en paix leur successeur. On dirait que la révolution les a respectés. Il ne devrait pas rester pierre sur pierre de l’édifice consacré à leur sépulture.

Nos despotes poussaient la vengeance jusqu’à faire raser la maison de leurs assassins : infligeons-leur la peine du talion. Que les tombeaux de nos tyrans disparaissent et cessent de souiller plus longtemps la terre de la Liberté ; que leurs cendres soient jetées au vent et qu’une pyramide transmette à nos neveux la sentence portée contre tous ces scélérats couronnés et trop longtemps impunis ! ».

Dans Le Moniteur du 6 février 1793 le « poète » Ponce-Denis Ecouchard-Lebrun, dit Lebrun-Pindare, déclame dans son  Ode patriotique aux évènements de 1792 :

"Purgeons le sol des patriotes
Par des rois encore infecté.
La terre de la liberté
Rejette les os des despotes !
De ces monstres divinisés
Que tous les cercueils soient brisés
Que leur mémoire soit flétrie
Et qu'avec leurs mânes errants,
Sortent du sein de la patrie
Les cadavres de ses tyrans
".

Finalement la Convention par son décret du vendredi 2 août, Article XI, officialise la destruction des monuments et la violation des tombeaux renfermant les restes des rois, reines, religieux, guerriers, serviteurs de l’Etat qui ont fait la France. Une première vague de profanations commencera le 6 août, durera trois jours, continuera du 12 au 25 octobre et se terminera le 18 janvier 1794. Soulignons qu'à Nantes l'heureuse et salutaire décision de l'architecte Mathurin Crucy a permis de sauver le tombeau du Duc François II et de Marguerite de Foix, en septembre-octobre 1792, lors de la destruction du couvent des Carmes qui était la nécropole des ducs de Bretagne - où était inhumé Gilles de Retz - qu'il cacha dans le sol du Jardin des Plantes (à l'époque situé à côté de l'actuel lycée Clémenceau), et de les installer, en 1817, dans le transept sud de la cathédrale où l'on peut admirer ce chef d'œuvre de l'art médiéval.

Le bénédictin Don Poirier, en charge de l’inventaire en tant qu’archiviste de l’abbaye, écrira qu’entre le 6 et 8 août 1793, où cinquante et un tombeaux ont été détruits, « en trois jours on a détruit l’ouvrage de douze siècles ».

Cette vague de vandalisme républicain atteindra toute la France. Des destructions inestimables et irréparables !

31 JUILLET 1793, BARERE ET LA VIOLATION DES TOMBEAUX  DE SAINT DENIS

Ayant tout oublié, Barère fera graver sur son tombeau que l'on peut voir dans le cimetière Saint Jean à Tarbes " Et moi aussi j'ai pleuré sur les maux que le crime a ajouté aux froissements inévitables dans les révolutions. J'en ai adouci personnellement les violences. Mais quelles mains eussent été assez puissantes pour tempérer partout le feu ardent qui faisait bouillonner les matières destinées à former la statue de la liberté". B. Barère, Dédicace de la pensée du gouvernement républicain.

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26 JUILLET 1793, MÛRS-ERIGNE, UN MENSONGE DE L'HISTOIRE REPUBLICAINE.

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26 JUILLET 1793, MÛRS-ERIGNE, UN MENSONGE DE L'HISTOIRE REPUBLICAINE.

LE MENSONGE A la Roche de Mûrs, surplomb de Mûrs Erigné, près des Ponts-de-Cé dans le Maine et Loire (Mayenne et Loire à l'époque) s'est déroulé un fait d'arme le vendredi 26 juillet 1793, monté en épingle par l'Histoire officielle honorant le "sacrifice" de 600 militaires du 8ème Bataillon des Volontaires de Paris, commandés par le capitaine Charles-François Bourgeois, massacrés par les brigands de la Vendée. Une plaque est apposée sur le socle d'un monument évoquant, sans honte, l'horreur de cette "boucherie" de soldats qui ont préféré sauter du haut de la falaise (41 mètres), dont la femme de Bourgeois, dans Le Louet où un grand nombre s'est noyé (à croire que la peur donne des ailes car Le Louet coule à plusieurs mètres du bas de ladite falaise, surtout l'été).

26 JUILLET 1793, MÛRS-ERIGNE, UN MENSONGE DE L'HISTOIRE REPUBLICAINE.

LES FAITS : Après la victoire de Vihiers et la déroute des Bleus, le 15 juillet, l'Armée vendéenne, commandée par le général Bonchamps et le comte d'Autichamp, marche sur les Ponts-de-Cé en vue de prendre Angers, accroche, à La Roche des Mûrs,  la troupe de Bourgeois qui se trouve cernée ; les offres de redditions faites par Autichamp sont acceptées par 155 militaires qui se rendent. Les autres, dont Bourgeois, cherchent à fuir, dés-escaladant la falaise. Certains chutent d'autres se noient en essayant de traverser l'affluent de la Loire. D'après le SHD de Vincennes, 88 militaires trouvent la mort, soit tués au combat soit de chute ou blessures devenues mortelles par la chute. Le reste prend la fuite.

Dans le registre d'Etat-civil (6E223/16) de Mûrs-Erigné deux morts sont notées "Aujourd'hui ce 26 juillet 1793, An deux de la république française, une indivisible & impérissable, jour du massacre commis sur la roche de notre commune de murs que le nommé Jean Jarry, mort, sans sépulture, s'est trouvé au nombre des victimes de ce massacre [...] signalé le 12 août, les brigands occupant notre commune, Jean Godeau, laboureur, s'est jeté dans la rivière appelée Le Louet pour se sauver de la fureur de ces brigands où il a eu le malheur de perdre la vie sans qu'on aye pu le retrouver". A signaler dans le même registre "Ce 9 septembre, par les malheurs de la guerre des brigands, nos troupes les chargeant, Pierre Lemonnier, 28 ans, quoique très bon républicain, a eu le malheur de perdre la vie dans la maison de son père et à la vue de sa mère, enterré dans notre cimetière" et "même jour, Pierre Richou, laboureur, 53 ans, quoique bon républicain, a été tué devant notre cimetière où il a été déposé" mais aussi "le 15 septembre, le citoyen Noël Leroy, ci-devant frère Minime, maître d'école dans notre commune, ayant été rencontré par les brigands, a été massacré & mort de ses blessures reçues le 26 juillet".

La fameuse falaise :

26 JUILLET 1793, MÛRS-ERIGNE, UN MENSONGE DE L'HISTOIRE REPUBLICAINE.

Il faut noter que Charles-François Bourgeois (1759-1821) n'est pas capitaine car il a été nommé Lieutenant-colonel le 1er janvier 1793. Les rescapés de son bataillon, nombreux se regroupent et sous son  commandement et se replient sur Angers. D'après les archives de Vincennes ce Bataillon était très mal noté, ses hommes préférant souvent refuser le combat comme ils l'avaient fait deux jours avant La Roche des Mûrs. " A ce sujet, les rapports républicains abondent et sont unanimes : « Les lâches Parisiens qui défendaient la butte d’Erigné l’ont abandonnée sans faire la moindre résistance », « Le poste important des Ponts-de-Cé a été honteusement abandonné par des hommes qui n’ont eu de courage que pour fuir », « Le 8e Bataillon, dit des Lombards, a fui lâchement et s’est jeté dans le bras de la Loire qui est derrière lui », « La lâcheté a été cause de la prise des Ponts-de-Cé par les rebelles. Les bataillons parisiens poussent la perfidie jusqu’à faire rétrograder les citoyens qui y viennent réparer nos désastres. »
Au soir du 26 juillet, le bataillon comptait 88 morts (la plupart ont péri noyés), 40 blessés et 155 prisonniers (dossier au SHD de Vincennes).

Au soir du 26 juillet, très mécontents, les administrateurs du département de Maine-et-Loire écrivent au général Gauvillier, commandant de la garde nationale du département, que "l'ennemi s'est présenté aux Ponts-de-Cez et les lâches Parisiens qui défendaient la Redoute d'Erigné l'ont abandonnée sans faire la moindre résistance...Ils ont eu la bassesse d'âme de répondre qu'ils n'étaient pas venus pour se battre".

 

On retrouvera le lieutenant-colonel Bourgeois général de Brigade en 1811, il fera Waterloo avec le succès que nous connaissons. S'il fut décoré de la Légion d'honneur par Napoléon il n'est pas certain que Louis XVIII l'ai fait chevalier de Saint Louis. Si en effet le nom de "Bourgeois" apparaît il n'y a pas son prénom. Ayant sauté tous les obstacles, il mourra dans son lit à l'âge de 62 ans. Pas mal pour un suicidé de Mûrs Erigné !!!!!

26 JUILLET 1793, MÛRS-ERIGNE, UN MENSONGE DE L'HISTOIRE REPUBLICAINE.

Le Conseiller à la Cour d'appel d'Angers, Victor Jeanvrot, Franc-maçon, fera un appel à souscription pour l'édification d'un monument à la mémoire de ces vaillants soldats qui ont défendu la république en 1793. Il sera inauguré  en 1889.

Le 26 juillet est fêtée Saint Anne sainte patronne de la province de  Bretagne selon la décision de Saint Pie X le 26 juillet 1914. Et honorée par le Pape Pie XII dans son message radiophonique à destination des Bretons le 26 juillet 1954 "Re vo melet Santez Anna, Patronez vad er Vretoned".

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MONSIEUR PIERRE FABRE DANS NOTRE MEMOIRE 2013-2023

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MONSIEUR PIERRE FABRE DANS NOTRE MEMOIRE 2013-2023

Il y a eu 10 ans, le 20 juillet 2013, décédait Monsieur Pierre Fabre dans sa maison de Lavaur près de Castres dans le Tarn. Ses obsèques furent célébrées en la cathédrale de Castres le 24 juillet par l'Archevêque du diocèse Monseigneur Jean Legrez. Le cercueil est drapé de tricolore Monsieur Pierre Fabre étant Grand-Croix de la Légion d'honneur. Un important détachement du RIMA de Castres rend  les honneurs.

Pharmacien d'officine ayant inventé un veinotonique, Cyclo 3, ce médicament d'origine végétal sera à l'origine des Laboratoires Pierre Fabre et du groupe du même nom spécialisé en médicaments divers, en cancérologie, et en cosmétique. Partie de l'arrière officine de sa pharmacie, en 1960, l'aventure va se concrétiser, en 1962, en puissance et innovations faisant préférentiellement appel aux plantes, trois personnes au départ et plus de dix mille dans le monde entier en l'an 2000.

Par choix de Monsieur Pierre Fabre son entreprise, malgré les pressions et sa position au fin fond de la France, restera à Castres, dans le Tarn, dans la région Midi Pyrénées où quatre mille personnes travaillent pour ce Laboratoire éthique et six mille en tout en France mais aussi à l'étranger particulièrement au Viêt-Nam et en Afrique ; il créera une société chargée d'analyser les médicaments ayant constaté une fois au Mali que dans une seringue il n'y avait que de l'eau distillée.

La place de l'Albinque, à Castres, porte maintenant son nom ; le stade aussi. Le Castres Olympique (qu'il finançait sur ses fonds propres) lui doit ses victoires et sa notoriété. Gérard Cholley,  phare du C.O et ancien de l'équipe nationale de rugby disait après le décès de son "idole" qu'il faudrait débaptiser la place Jean Jaurès pour qu'elle porte le nom de Pierre Fabre car lui, au moins, avait fait beaucoup pour Castres et le Tarn.

Catholique convaincu il (et non l'Entreprise) fut le mécène de la restauration de la cathédrale de Castres et de divers endroits, ou personnes, de son Tarn chéri. S'il n'était pas de gauche ses idées n'ont jamais influencé ses choix de "Patron".

Rémunérant très bien son personnel il a permis à beaucoup, ayant une belle vie professionnelle, d'établir de belles vies familiales mais aussi associatives. Un père d'entreprise ! Ah ! S'il y avait eu plus de personnes, et de patrons de sa dimension ! Il a été le premier à créer un actionnariat des salariés (11% du personnel actif ou retraité) qui a servi  d'exemple dans d'autres entreprises. Que son âme repose en paix.

Noël Stassinet, Président du Souvenir Chouan de Bretagne, plus de 35 ans chez Monsieur Pierre Fabre et toujours reconnaissant.

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MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

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MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAYMERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

RODEZ. En ce matin du mercredi 17 juillet, il y a 230 ans, Marc-Antoine Charrier est extrait de sa cellule de la tour des Corbières pour être emmené place de la liberté (de la cité maintenant) en face de la cathédrale où se dresse la guillotine ; il a refusé les services du prêtre constitutionnel qui avait proposé son assistance. Marc-Antoine laisse son nom gravé dans la pierre de l'embrasure de la fenêtre de sa geôle.

A midi le couperet de la guillotine tombe. Brillant révolté, n'ayant rien renié de ses engagements pour Dieu et le Roy, Marc-Antoine Charrier aurait eu 38 ans le 25 juillet. Il laisse Marie-Victoire son épouse enceinte de 7 mois et son fils Charles Marc-Antoine.

MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAYMERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

PARIS. Ce mercredi 17 juillet 1793, il y a 230 ans, Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont a subi son jugement au Palais de Justice après la nuit passée, sous forte garde, à La Conciergerie où elle avait été menée le 16 en fin d'après-midi. 

Le tribunal est composé de Jacques-Bernard-Marie Montané, président ; Etienne Foucault, Antoine Roussillon et Jean Ardouin, juges ; Antoine-Quentin Fouquier-Tinville, accusateur public ; et de Robert Wolff, commis greffier. plus douze jurés.

Chauveau-Lagarde et Grenier sont les avocats désignés d'office ; Doulcet de Pontécoulant qu'elle avait sollicité n'avait pas répondu (son courrier ayant peut-être été bloqué par Fouquier).

L'acte d'accusation est lu par le greffier Wolff.

Aux trois questions posées par le président les jurés ont répondu oui à la culpabilité. En conséquence Montané "Vu l’ordonnance de prise de corps rendue par le tribunal contre ladite Corday, le procès-verbal, de la remise de sa personne en la maison de justice de la conciergerie, la déclaration du juré de jugement portant qu’il est constant que, 1° le treize juillet du présent mois entre sept et huit heures du soir, Jean-Paul Marat, député à la Convention nationale, a été assassiné chez lui, dans son bain d’un coup de couteau dans le sein, duquel coup il est décédé à l’instant ; 2° que Marie-Anne-Charlotte Corday, ci-devant Darmant, âgée de vingt-cinq ans, fille de Jacques-François Corday, ci-devant Darmant, ex-noble, elle habitante de Caen, département du Calvados, est l’auteur de cet assassinat ; 3° qu’elle l’a fait avec des intentions criminelles et préméditées. Le Tribunal, après avoir entendu l’Accusateur Public sur l’application de la Loi, condamne Marie-Anne-Charlotte Corday, ci-devant Darmant, à la peine de mort".

Comme pour Marc-Antoine Charrier le jugement est sans possibilité d'appel ou de Cassation selon la loi du 10 mars 1793.

L'accusée sera revêtue de la blouse rouge des parricides ; le jugement est immédiatement exécutoire.

Marie-Anne Charlotte de Corday est mise sur une charrette et le cortège, entouré de nombreux militaires et gendarmes, se rend place de la révolution (actuelle Concorde) en  mettant près de deux heures.

A 18 heures 30 le couperet tombe sur la nuque de l'héroïne normande ; elle aurait eu 25 ans le 27 juillet. C'était il y a 230 ans ; le saint du jour est Sainte Charlotte.

 

MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

Ce portrait, déposé dans une maison d'une famille de vieille noblesse apparentée aux Corday, serait le véritable réalisé avant l'exécution. On remarquera les cheveux coupés.

Il faut noter que dans les différents énoncés, y compris de Fouquier-Tinville, l'accusée est toujours nommée Marie-Anne Charlotte Corday, jamais Charlotte Corday.

Je pense que ce raccourci est du à l'interpellation du député Montagnard François Chabot, capucin Vicaire général défroqué et apostat (qui avait demandé en janvier 93 la mise en accusation de Marat et était le responsable de l'arrestation des Girondins le 31 mai) à la Convention où il pleure son ami Marat et crie "Charlotte Cordé". Chabot, guillotiné avec Danton pour prévarication le 5 avril 1794 avait notamment déclaré "Le citoyen Jésus-Christ était le premier Sans-culotte du monde entier". 

J'ai vu sur un site, aujourd'hui, un citoyen demandant quand Marie-Anne Charlotte serait canonisée ; si elle a reçu une bonne éducation catholique elle écrit pourtant dans une lettre rédigée à la prison de l'Abbaye, en parlant de ses amis "Ils se réjouiront de me voir jouir du repos dans les Champs Elysées - il s'agit du séjour des morts dans la mythologie - avec Brutus et quelques anciens, pour les modernes il est peu de vrais patriotes qui sache mourir pour leur pays puisque tout est égoïsme, quel triste peuple pour fonder une république". Mais rien n'empêche de penser à sa contrition dernière.

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MARDI 16 JUILLET 1793. MARC-ANTOINE CHARRIER MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

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MARDI 16 JUILLET 1793. MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAYMARDI 16 JUILLET 1793. MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

Ce mardi  16 juillet 1793, il y a 230 ans, Marc-Antoine Charrier a subi son "procès" devant le tribunal criminel de Rodez en Aveyron. Ce tribunal est établi selon la procédure du Tribunal révolutionnaire créé à Paris le 10 mars 1793, sans possibilité d'Appel ni de Cassation, à l'instigation de Danton, Guadet et Levasseur pour "juger" les états de rébellion ou contre-révolutionnaires.

Marc-Antoine Charrier n'a pas nié les valeurs de son combat, reconnaît sa révolte et en assume l'entière et totale responsabilité par lui seul ; il couvre sa femme et son fidèle Laporte. Il a du apprendre que 62 de ses fidèles ont été guillotinés à Mende. 

En conséquence le tribunal le condamne à la peine de mort dans les 24 heures ainsi qu'à la confiscation de tous ses biens. Sa femme Marie Victoire, son fils Charles Marc-Antoine et Jean-Pierre Laporte sont remis en liberté. Châteauneuf-Randon son ennemi, noble renégat et régicide, doit éprouver une grande satisfaction.

 

Ce même mardi, à 600 Km plus au Nord,  Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont annonce à son père que son "procès" va se tenir le 17 à partir de 8 heures du matin.

MARDI 16 JUILLET 1793. MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

Remarquons que Marie-Anne Charlotte de Corday signe sa lette à son père de son seul "Corday".

A suivre le dernier épisode demain.

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15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY . MARC-ANTOINE CHARRIER

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15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

Lundi 15 juillet 1793. Dans sa prison de l'Abbaye, Marie-Anne Charlotte de Corday a passé sa deuxième nuit. A part deux années passées comme pensionnaire à l'Abbaye de la Sainte Trinité de Caen (Abbaye aux Dames) c'est la première fois de sa vie qu'elle n'est pas dans sa famille. Elle profite d'un moment pour écrire au Comité de Sûreté générale :

Du 15 juillet 1793, II de la République.

Citoyens composant le Comité de sûreté générale,

Puisque j’ai encore quelques instants à vivre, pourrais-je, espérer, Citoyens, que vous me permettrez de me faire peindre, je voudrais laisser cette marque de mon souvenir à mes amis, d’ailleurs comme on chérit l’image des Bons Citoyens, la curiosité fait quelquefois rechercher ceux des grands criminels, ce qui sert à perpétuer l’horreur de leurs crimes, si vous daignez faire attention à ma demande, je vous prie de m’envoyer demain un peintre en miniature, je vous renouvelle celle de me laisser dormir seule, croyez je prie à toute ma Reconnaissance.

Marie Corday

Remarquons qu'elle signe Marie Corday et non Charlotte Corday contrairement à ce que l'on voit sur certains sites.

15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

A 600 kilomètres au Sud de Paris, Rodez où Marc-Antoine Charrier commandant de l'Armée Catholique du Midi est détenu dans la tour Corbières, sous haute surveillance, depuis le 5 juin.

15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

Né le 25 juillet 1755 à Nasbinals en Lozère, Marc-Antoine Charrier obéissant à son père, notaire, fera son  Droit à Toulouse et obtiendra son diplôme d'avocat. Ceci fait il suivra ses propres idées et sera militaire dans le régiment du Bourbonnais. Au décès de son père Antoine, le 19 mars 1779, il quitte l'armée et reprend l'étude notariale située près de l'église de Nasbinals.

 

15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

En mai 1789 il est élu député du Tiers-état aux Etats généraux pour le Gévaudan ; il siège à Versailles avec les royalistes. A la fin de la Constituante en 1791 il retourne à Nasbinals. La situation générale se détériorant il commence à recruter une centaine  d'hommes pour s'opposer au climat de violence qui s'installe et fomente des troubles importants à tel point que Roland de La Platière, Ministre Girondin de l'Intérieur, décrète son arrestation le 12 avril 1792. Il n'y a pas d'autre cas d'une telle décision contre un Révolté.

15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

Marc-Antoine Charrier réalise quelques beaux faits d'armes ayant jusqu'à 2000 hommes sous ses ordres. C'est l'abbé Claude Allier Prieur (curé) de Chambonas dans l'Ardèche qui lui a confié le commandement de l'armée catholique. Si la troupe de Marc-Antoine combat vaillamment en Lozère les départements limitrophes ne suivent pas. Malgré les prises de Mende, de Marvejols et autres lieux qui se succèdent après la victoire de Chanac la forte mobilisation des Bleus l'amène à renvoyer ses hommes dans leurs foyers. Lui même revient à Nasbinals et va, avec sa femme Marie-Victoire enceinte de sept mois, son fils, né le 6 juillet 1792, et son fidèle Jean-Pierre Laporte, son métayer et son second, se réfugier à 2 Km du bourg dans sa ferme au fond d'un vallon en montagne La Borie Grande.

15 JUILLET 1793. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY .  MARC-ANTOINE CHARRIER

Ayant emmené de l'alimentation, des vêtements, des armes et de l'argent dissimulés dans une cache réalisée dans le sol de la grange de La Borie Grande ils attendent des jours meilleurs qui, hélas, ne viendront pas. Les gendarmes sont à leurs trousses menaçant les habitants de Nasbinals ; plus particulièrement un fermier nommé Quintard qui menacé sur sa vie et celle de sa famille révèle la cache de Marc-Antoine. Le 4 juin La Borie Grande est cernée et ses habitants fait prisonniers. Ils sont emmenés à Rodez. Là il est question de les emmener à Paris à la demande du Comité de Sûreté générale ; mais Châteauneuf Randon décide que, les routes étant peu sûres, Charrier sera jugé sur place.

Soulignons que Marc-Antoine Charrier, catholique fervent et royaliste, ancien député du Tiers-état, est poursuivi par la hargne du comte Alexandre Paul Guérin de Tournel de Joyeuse marquis de Châteauneuf de Randon, protestant farouchement anticatholique et régicide qui se fait appeler révolutionnairement  Châteauneuf-Randon.

Il y a 230 ans, Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont et Marc-Antoine Charrier n'ont plus que deux nuits à passer sur cette terre.

A suivre.

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14 JUILLET 1793 PARIS. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT. III

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14 JUILLET 1793 PARIS. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT. III

Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont a été transférée le 13 au soir, vers minuit, à la prison de l'abbaye (qui fut le théâtre du massacre de 376 personnes le 2 septembre 1792). Elle y est sous bonne garde aussi bien à la porte de sa cellule qu'à l'intérieur même ce qui la prive de toute intimité dont ce sera sa seule plainte.

Son geste d'ange exterminateur a révulsé Fouquier de Tinville, dit Fouquier-Tinville, Accusateur public proche de Marat et des Montagnards ; en ce dimanche 14 juillet il écrit aux administrateurs du Département de police de Paris : 

Citoyens,

L’horrible attentat commis hier dans la personne du brave et courageux républicain Marat, en même temps qu‘il doit porter l’indignation dans le cœur de tous les vrais républicains, Exige un exemple aussi sévère que prompt ; le Glaive de la Loi doit frapper sans aucun retard l’auteur et complices d’un pareil attentat.

Aussi, si vous pouviez me faire passer le procès-verbal et les pièces relatives à cette malheureuse affaire dans la matinée : dès demain l' accusée sera jugée.

Je ne vous fais aucune observation sur la compétence du tribunal, car s’agissant de l’assassinat d’un membre de la Convention, la connaissance en appartient exclusivement au Tribunal révolutionnaire.

Salut et fraternité ,

Fouquier-Tinville

Les citoyens administrateurs du département de police de Paris.

Louis-Jérôme Gohier, Ministre de la Justice et révolutionnaire zélé (il avait envoyé le 17 juin au président de la Convention la liste des députés Girondins arrêtés ou en fuite après le décret d'arrestation sous pression des  Montagnards le 2 juin) écrit à Jean-Nicolas Pache maire de Paris :

Citoyen Maire,

Le citoyen Fouquier-Tinville, accusateur public près le Tribunal criminel extraordinaire, va venir conférer avec moi sur les moyens les plus propres à donner toute l’activité et la solennité nécessaires aux poursuites de l’assassinat commis hier sur la personne d’un Représentant du Peuple.

Je vous prie, citoyen Maire, de vouloir bien m’envoyer par le porteur la procédure déjà commencée, j’en aurais besoin pour cette conférence, à laquelle il ne serait pas indifférent que vous puissiez assister.

Le Ministre de la Justice,
Gohier.

La Convention nationale s'y met aussi : 

La Convention Nationale décrète que le Tribunal Révolutionnaire instruira tout de suite contre l’assassin de Marat et ses complices.

Visé par l’Inspecteur :
Signé L-E. Monnel

Collationné à l’original par nous Président et secrétaires de la Convention Nationale à Paris les jours et an que dessus.

Jeanbon Saint-André, Président.
Billaud-Varennes, Levasseur et R.-T. Lindet, Secrétaires.

Au nom de la République, le Conseil Exécutif provisoire Mande et Ordonne à tous les Corps administratifs et Tribunaux que la présente Loi ils fassent consigner dans leurs Registres, lire, publier et afficher et exécuter dans leurs Départements et ressorts respectifs.

En foi de quoi nous y avons apposé notre signature et le sceau de la République.

A Paris, le quatorzième jour du mois de juillet mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an deuxième de la République française.

Signé Deforges
Contresigné Gohier

Et scellée du sceau de la République, certifié conforme à l’original.

Signé Gohier

La présente loi a été lue et promulguée en l’audience publique du tribunal, le 14 juillet 1793 et consignée dans le registre dudit tribunal le même jour.

Pour copie conforme :

Signé Wolff , Commis-Greffier

Avec  une telle multitude notre héroïne n'a guère de chance pour son procès qui s'annonce.

Ce dimanche soir 14 juillet 1793, il y a 230 ans exactement, elle se prépare pour sa deuxième nuit en la sinistre prison de l'Abbaye avec la même surveillance lui empêchant toute intimité.

Cette prison, démolie en 1854, était mitoyenne de l'Abbaye Saint Germain ; c'est là que furent enfermés nombre de Chouans lors de la Conjuration de Georges Cadoudal contre le Premier Consul en 1804. C'est là que Napoléon 1er fit enfermer dans les sous-sols le grand Louis-Charles de Sol de Grisolles d'octobre 1804 à 1814 après que Fouché lui eut fait arracher les ongles afin de le faire parler, mais en vain. Il faut rappeler que dans les premières décisions de son règne Louis XVI avait aboli la torture qui sera rétablie sous Bonaparte et accélérée sous Napoléon 1er !

14 JUILLET 1793 PARIS. MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT. III
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SAMEDI 13 JUILLET 1793, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT

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SAMEDI 13 JUILLET 1793, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT

Il y a 230 ans, après avoir rencontré, la veille 12 juillet, le député Girondin  des Bouches du Rhône Claude Romain Dreuze de Perret et lui avoir remis la lettre de recommandation de Barbaroux, autre député Girondin qu'elle a rencontré à Caen, elle a appris que Marat réside chez lui et ne siège plus à la Convention où elle voulait réaliser un geste spectaculaire. Discutant avec les deux filles de Perret elle apprend l'adresse du Montagnard dont une des deux dessine au crayon sur un papier le trajet pour s'y rendre.

En ce samedi 13, vers 8 heures, elle se rend dans la galerie du Palais Royal des Orléans et achète chez le coutelier Badin, pour quarante sols, un fort couteau de cuisine à manche d'ébène.

SAMEDI 13 JUILLET 1793, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT

Place des Victoires la jeune fille hèle un cocher et lui montre son papier où est dessiné le plan pour se rendre au 30 rue des Cordeliers ; elle est rendue à destination à 11 heures et demande à être reçue par Marat ayant une communication importante à lui faire, étant venue de Caen pour cela. Mais la citoyenne Simone Evrard maîtresse (promise en mariage par Marat) et gardienne dudit citoyen oppose un refus catégorique à Marie-Anne. Déconfite celle-ci retourne à son hôtel de la Providence où elle est descendue en arrivant à Paris. Là elle rédige une lettre, envoyée par la petite Poste (créée par un Edit de 1653 assurant une distribution du courrier dans la journée ou l'après-midi à Paris), à sa future victime lui demandant une audience.

Persévérante elle prend de nouveau un coche et se rend chez Marat sur les sept heures et demie du soir. Comme le matin elle monte au premier étage. Simone Evrard ouvre la porte et refuse de nouveau ; Marie-Anne insiste et finalement Marat entendant le bruit des échanges demande à sa maîtresse de laisser entrer la visiteuse. Notre vaillante est enfin introduite auprès de celui qu'elle considère comme un monstre et un des responsables idéologiques des idées révolutionnaires en lesquelles elle a cru un temps pensant qu'une royauté constitutionnelle serait une bonne chose et non tous ces flots de sang . Elle confie au journaliste tribun qu'elle connaît les noms de ceux qui fomentent contre la république ; Marat exulte "je les ferai tous guillotiner". Paroles fatales. La jeune noble sort son couteau dissimulé sous son corsage et le plante adroitement sous la clavicule droite entre la première et la deuxième côte, perforant le poumon, atteignant le cœur et tranchant au passage les carotides comme le constate le docteur Pelletan qui avait été appelé sur place. Un travail précis, sans bavure, sans rémission possible. En quelque minutes le théoricien de la violence a expiré.

SAMEDI 13 JUILLET 1793, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT

Instruit par la clameur publique d'un attroupement vociférant en face du domicile du citoyen Marat le commissaire de police de la section du Théâtre français, Jacques Philibert Guellard, se rend sur place et fait les premières constatations : la baignoire remplie d'une eau rouge de sang, la victime en ayant été sortie et allongée sur le sol.

Il procède au premier interrogatoire de Marie-Anne Charlotte de Corday qui reconnaît tout, le couteau, le meurtre et avoue les motifs de son geste "Ayant vu la guerre civile sur le point de s'allumer dans toute la France et que Marat était le principal auteur de ce désastre elle avait préféré faire le sacrifice de sa vie pour sauver son pays". "Qu'elle n'a communiqué son projet à âme qui vive".

Sous la conduite de Drouet (qui avait arrêté Louis XVI à Varennes en 1791), devenu Commissaire du Comité de Sûreté générale, notre héroïne est conduite à la prison de l'Abbaye en ce samedi soir 13 juillet 1793.

A suivre.

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12 JUILLET 1793 à PARIS, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT.

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12  JUILLET 1793 à PARIS, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT.

Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont, connue sous le nom de Charlotte Corday, est née le 27 juillet 1768 dans la ferme du lieudit Le Ronceray à Saint Saturnin des Ligneries (ou Lignerits comme cela figure sur son acte de baptême du 28 juillet signé par l'abbé Jean-Louis Pollard curé de Saint Saturnin des Lignerits), proche de Vimoutiers (et de Camembert),  dans l'Orne. Les origines des Corday remontent aux Vikings et aux Mérovingiens. D'antique noblesse normande ils sont désargentés et doivent se contenter de peu pour vivre sur une terre ingrate  peu favorable à la culture et au bétail.

12  JUILLET 1793 à PARIS, MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY D'ARMONT.

Le père Jacques François de Corday d'Armont est né à Cauvigny au Mesnil Imbert le 1 septembre 1737 et baptisé le 2. Il entre au régiment de La Fère Infanterie en 1755 mais n'ayant pas les moyens d'acheter une charge d'officier il quitte l'armée en 1763. Le 14 février 1764 il épouse Charlotte Jacqueline de Gautier. De cette union naîtront cinq enfants, trois filles et deux garçons. En 1774 la famille va habiter au Mesnil Imbert. Le 17 août 1774 Marie-Jacqueline Charlotte, jeune sœur de notre pas encore héroïne, meurt.

La mère de Marie-Anne Charlotte meurt en couches le 8 avril 1782 ce qui est une grande blessure pour elle et sa famille.

Le temps passe et la révolution arrive ; dans un premier temps la famille y est plutôt favorable, bien que le père ne renie pas ses convictions royalistes, mais très vite les excès des révolutionnaires parisiens, ceux des Montagnards de Marat en particulier, révoltent. Le crime et l'anarchie deviennent une forme de gouvernement insupportable particulièrement pour Marie-Anne Charlotte chez laquelle les lectures de Rousseau et autres "philosophes" des Lumières pour un monde meilleur avaient estompé les convictions catholiques (elle avait été une fidèle des messes de son oncle l'abbé de Corday curé du Mesnil Imbert).

Depuis quelques temps la famille s'était trouvé un logement à Caen. Elle y fréquente les députés et membres du club Girondin qui ont quitté Paris pour échapper à la haine des Montagnards (voir La Revue N°54) C'est de là que, sous prétexte de transmettre des papiers à une de ses tantes elle prend la diligence, le 9 juillet, pour la capitale et descend à l'auberge du Dauphin à Lisieux. Elle a déjà une idée  en tête. Le 10 juillet elle s'arrête à Argentan chez des familiers. Le 11 elle arrive à Paris et s'installe à l'hôtel de la Providence. Elle rencontre le député Girondin Claude Romain Lauze de Perret auquel elle remet son courrier ; celui-ci, ignorant ses projets, lui apprend que Marat ne siège plus à la Convention en raison de son insupportable eczéma de type herpétique et ne quitte pratiquement plus son domicile et sa baignoire. 

Cela entraîne un changement de plan pour Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont.

A suivre...

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