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JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

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JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Dé gouil Yahan, dé aveit dé, Jandarmet Baud oé ar valé,

Ha ré Pondi e oé ehué,  Jandarmet Baud oé ar valé...

C'était la saint Jean, jour pour jour, les gendarmes de Baud faisaient un tour, Des gendarmes de Pontivy avec eux, Des gendarmes de Baud aussi.

Ainsi débute la complainte de Jean Jan écrite peu de temps après sa mort. Ce genre d'hommage n'est pas fréquent.

En général je préfère rappeler des faits à des dates anniversaires ; mais le 230ème est dans 6 ans et nul ne peut présager de l'avenir ! Alors autant faire mémoire maintenant.

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Comme rappelé dans l'article du 15 juin, Jean Jan est né dans cette maison du village de Jugon attenant à Baud (rien à voir avec Jugon les lacs) le 15 juin 1772. Maison rachetée par un commerçant qui a refait le toit et a surtout récupéré les encadrements de portes et fenêtres en granite pour les remplacer par un simili granite en béton ! Quelle faute !

En ce jour de la Saint Jean (le Baptiste) après la messe du matin, célébrée par l'abbé Le Saux oncle de Françoise le Saux dite Fanchon, dans leur hutte de branchage où ils vivent dans la clandestinité et le déjeuner, avec Claude Lorcy dit L'Invincible, son ami de toujours, ils se détendent en jouant aux boules avec trois compères. Il est prévu qu'ils partent pour l'Angleterre le soir-même. Jean Jan est recherché par tous les gendarmes qui savent bien qu'il est le chef des Chouans. Ils sont guidés dans leurs investigations par un vendu nommé "Mille boutons" de Saint Nicolas des Eaux. Ils veulent sa peau pour détruire la Chouannerie locale du Pays de Baud.

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Ils sont là, dans le bas de ce champ, dominé par le monument commémoratif élevé par de nombreux bénévoles en 1990, construit avec du granite, pour rappeler l'épopée chouanne, sur lequel le Souvenir Chouan de Bretagne a fixé pour le 200ème anniversaire, en 1998, une plaque mémorielle.

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Prévenue par l'abbé Duparc, prêtre réfractaire se cachant au village de Norglaie, Françoise Le Saux, dite Fanchon, du village de Kerlay, se précipite pour prévenir celui auquel on lui prête de doux sentiments : les gendarmes arrivent ! Trop tard !Les Bleus sont là et tirent. Jean Jan essaie de se défendre ; il  est blessé et achevé au sol. Claude Lorcy au lieu de fuir comme les trois autres compères , prend son fusil, rate sa cible et est massacré. Mais pour les Bleus c'est un inconnu qu'ils abandonnent sur place. 

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Les deux Chouans sont tombés à faible distance de ce pont, le pont Mérian d'époque romaine paraît-il, des dalles de granite posées sur des supports permettant aux hommes et au bétail de franchir la rivière Brandifrout ou ruisseau de Coëtano reliant Melrand à Quistinic ; ils n'en ont pas eu le temps. Les Bleus chargent le corps sanguinolent de Jean Jan sur une charrette afin de l'amener à l'hospice de Pontivy. Ils embarquent sur la même charrette Fanchon qui a reçu une balle dans la hanche afin de la confier au chirurgien.

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

Le septième jour du mois messidor An Six de la République une & indble

Jean Jan âgé de vingt & huit à trente ans, cultivateur  & célibataire, de la taille d’environ cinq pieds et cinq pouces, yeux bleus, nez aquilain, front haut, menton rond, figure ovale, cheveux & sourcils châtains, natif du village de Jugon en la commune de Baud, fils de feu Olivier Jan et d’Anne Henrio aussi laboureurs-cultivateurs, porté sur la liste des émigrés, chef de brigands, tué les armes à la main, hier à trois heures après-midi par un détachement de la garnison de Pontivi, entre les villages de Kerlève et Coëtssulant, en la commune de Melrand, duquel le cadavre transporté à pontivi, a été reconnu par les citoyens Louis-Marie Puillon, Hervé Moigno & plusieurs autres personnes majeures d’âge & en grand nombre de différentes professions, domiciliées tant de cette commune que des environs même de celle de Baud ; en conséquence, je, officier public, me suis transporté en la maison d’hospice de cette ville, lieu du dépôt du cadavre du dit Jean jan & après m’être assuré de son décès, j’ai dressé le présent acte sous mon seing et ceux des soussignants ; interligné feu, hier à trois heures après-midi, d’âge &, même de celle de Baud, approuvé un mot rayé nul, transporté, retouché, approuvé, cinq retouché aussi approuvé.

Le Bohec, Moigno, Puillon, Tilly, M. Lejeune offr. public.

AD 56, Pontivy, acte N° 110 page 493 / 590

Un détail par rapport à  cet acte : né le 15 juin 1772 Jean Jan avait 26 ans et 9 jours.

Ainsi se termine le combat de Jean Jan dont le corps sera jeté dans la fosse commune à Pontivy.  Deux jours après, le mardi 26 juin, le corps de Claude Lorcy sera inhumé près du mur sud de la chapelle Sant Thuriaud ; ses ossements exhumés en 1885 par l'abbé Carel ont été inhumés dans une mini fosse située dans la partie droite du chœur où il est possible de les voir après avoir soulevé la dalle qui les recouvre.

Fanchon Le Saux terminera sa vie chez elle, âgée de 87 ans, le 14 juillet 1858,  fille religieuse comme le précise son acte de décès, restée fidèle à son Jean Jan.

JEAN JAN, 24 JUIN 1798, LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE...

HONNEUR A EUX !

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20 JUIN 1792 PALAIS DES TUILERIES, IL Y A 230 ANS.

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20 JUIN 1792 PALAIS DES TUILERIES, IL Y A 230 ANS.

Texte sous la caricature :

"Louis XVI avait mis le bonnet rouge, il avait crié « vive la nation », il avait bu à la santé des Sans culottes, il avait affecté le plus grand calme, il avait dit hautement qu’il ne craindrait jamais, que jamais il n’aurait à craindre au milieu du peuple, enfin il avait semblé prendre part à l’insurrection du 20 juin. Eh bien ce même Louis XVI a bravement attendu que ses concitoyens fussent rentrés dans leurs foyers pour leur faire une guerre occulte et exercer sa vengeance".

Gravure et texte courageusement anonymes ; il a été reconnu que la Maison d’Orléans avait une lourde responsabilité dans la fabrication de ces images, pamphlets, caricatures souvent odieuses voire pornographiques, pour la grande majorité imprimés à Londres

Une panne Internet ne m'a pas permis de publier ce texte pour le 230ème anniversaire d'un processus qui s'accélère jusqu'à son final, l'attaque des Tuileries le 10 août.. Est-ce que ce 20 juin n'aurait pas aussi été un simple repérage des lieux ? Le Roi et sa famille ne savent pas qu'il ne leur reste plus qu'une cinquantaine de jours de liberté. Et le peuple de France plus que quelques mois de tranquillité avant l'ère des persécutions !

Hier soir, sur Cnews, Marc Menant, qui peut être aussi brillant que pénible voire approximatif, parlait d'un roi à la "personnalité falote". Certes il n'est pas Louis XIV ni Louis XI et se trouve en une période qui va s'avérer tragique ; mais jamais un Roi n'a eu à affronter un cousinage malveillant, des propos mensongers, des élucubrations philosophiques, de la désinformation persécution, licence morale, avec le soutien des réseaux interlopes de William Pitt junior. Sans compter la licence religieuse chez certains ; ne pas oublier cette réflexion cinglante de Louis XVI à une proposition d'élever Loménie de Brienne au poste d'archevêque de Paris "Encore faudrait-il qu'il crût en Dieu" !

Un Roi qui a lavé l'affront de la Guerre de Sept ans en soutenant les colons anglais révoltés contre l'Angleterre lui enlevant cette colonie qui deviendra les Etats-Unis d'Amérique, un Roi qui a totalement reconstruit la Marine royale en faisant une rivale de premier plan de la flotte anglaise. Un Roi qui dirige un pays en paix où tout n'est pas parfait, certes, mais sur lequel pèse un déficit financier du en partie au soutien aux Américains dont le Congrès fait la sourde oreille aux demandes de remboursements des  prêts considérables. Un royaume considéré à l'étranger.

Si pour Menant le Roi est une personnalité falote, donc insignifiante, comment qualifie-t-il, lui le républicain laïcard, les derniers présidents de la république qui ont mis la France à genoux et sa population endettée jusqu'à plus soif (près de 40 mille € pour chacun des habitants, même au biberon) alors que la dette par habitants AYANT DES REVENUS était de 100€. en 1789 ?

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15 JUIN 1772, NAISSANCE DE JEAN JAN

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15 JUIN 1772, NAISSANCE DE JEAN JAN

Il y a deux cent cinquante ans, le 15 juin 1772, Anne Henrio, âgée de 31 ans, épouse légitime de Olivier Jan, donne naissance dans leur maison du village de Jugon, commune de Baud, à un beau garçon qu’ils prénomment Jean. Il est baptisé le même jour par le recteur Jégouïc.

A l’âge de 13 ans il sera inscrit à l’Ecole Saint Yves (actuel Jules Simon), le collège réputé de Vannes qu’il quittera, pour cause de fermeture, à la rentrée de 1791, il a dix neuf ans.

Contrairement à ce qui est écrit et répété en boucle il n’est pas diacre ; le diaconat étant conféré un an avant la prêtrise dont l’âge moyen d’ordination est de 25 ans.

Il est évident qu’il a fait la connaissance dans ce collège, qui se révèlera un creuset de Chouans, de Georges Cadoudal qui a un an et demi de plus. Il en sera son plus fidèle lieutenant ; mais, en ce jour de sa naissance, cela est une autre histoire.

Contrairement aussi à d’autres écrits le village de Jugon serait plutôt un hameau de quatre maisons, à la lisière  de Baud et qui n’a absolument rien à voir avec Jugon dit les lacs.

 

 

15 JUIN 1772, NAISSANCE DE JEAN JAN
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A.G. DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE A LIMERZEL

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A.G. DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE A LIMERZEL

L'Assemblée générale de notre Association se tiendra samedi 2 juillet à Limerzel dans le Morbihan. Des aléas n'ont pas permis qu'elle se tienne à Guer comme prévu.

Limerzel est un bourg sympathique avec un très bon restaurant où se tiendra notre assemblée. Mais c'est surtout un lieu de mémoire de la persécution sous la révolution avec la figure emblématique de l'abbé Julien Minier dont tout un quartier garde la mémoire "Le clos Minier". Le chêne dans lequel il se cachait est toujours présent. Il sera le point de départ de notre balade qui se terminera au Vau de Quip.

Le Vau de Quip est un manoir du XVème XVIIème qui fut un des biens de la sulfureuse Louise du Bot du Grégo. Nous serons reçus par les propriétaires, rentrés de Paris pour cela, pour nous permettre de découvrir, ou redécouvrir cette belle demeure installée dans un très beau cadre de verdure et son Histoire.

A.G. DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE A LIMERZEL
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