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26 MAI 1871 RUE HAXO, PARIS, IL Y A 150 ANS

Publié le par culture

A BELLEVILLE, en ce 26 mai 1871, les communards continuent leurs exactions. Au 85 rue François Nicolas Benoît Haxo, Cinquante deux personnes sont exécutées par les Fédérés (communards) sans l'ombre d'un jugement.

Dix prêtres : les Pères jésuites Pierre Olivaint 55 ans, Jean Caubert 60 ans, Anatole de Bengy 47 ans ; les Pères de Picpus Ladislas Radigue 48 ans, Polycarpe Tuffier 64 ans, Marcellin Rouchouze 61 ans, Frézal Tardieu 57 ans, le Père Mathieu-Henri Planchat 48 ans de la Compagnie de Saint Vincent de Paul ; l'abbé Jean-Marie Sabattier 51 ans vicaire à N.D. de Lorette, l'abbé Paul Seigneret 26 ans séminariste de Saint-Sulpice.

Trente neuf gendarmes versaillais ou Gardes républicains

Un tailleur de pierre

Deux ébénistes.

26 MAI 1871 RUE HAXO, PARIS, IL Y A 150 ANS

Enfermés à La Grande Roquette, ils en avaient été extraits sur décision d'un colonel des Fédérés, Emile Gois, après qu'il eut obtenu un ordre écrit des Communards de la mairie de Belleville.

 La décision de la fusillade fut prise, par délibération,  dans cette maison, surnommée la villa des otages,  au 85 de la rue Haxo, par les fédérés. Cette maison était le siège du deuxième secteur de la Commune. Le communard Varlin essaya, sans résultat, de s'opposer à ces exécutions.

 

26 MAI 1871 RUE HAXO, PARIS, IL Y A 150 ANS

Le signal du massacre fut donné par une jeune fille, cantinière à la Garde Nationale (fédérés) en tirant dans la tête du Père Planchat, aumônier et fondateur du patronage de Charonne. Puis elle se jeta sur le cadavre du Père Tuffier et essaya de lui arracher la langue. 

Il est surprenant de constater deux coïncidences: le numéro de la rue, 85 le numéro actuel du département de la Vendée, et le nom, Haxo, connu pour la Guerre de Vendée.

François Nicolas Benoît Haxo, dont cette rue porte le nom, n'est que le neveu du général Nicolas Haxo qui opéra en Vendée en 1793 - 1794. 

Après leurs exhumations de la fosse commune  les Pères jésuites seront inhumés dans l’église des Jésuites 35 rue de Sèvre, les Pères de Picpus dans le cimetière de Picpus ; le Père Henri Planchat de la Compagnie de Saint Vincent de Paul et l'abbé Jean-Marie Sabattier reposent à Notre Dame de Lorette, l'abbé Paul Seigneret est inhumé dans la crypte du Séminaire d’Issy les Moulineaux à proximité de la reconstitution de la cellule de Monseigneur Darboy  amenée là, ainsi que mur des exécutions du 24 mai, lors de la démolition de La Grande Roquette.

En 1938 l'église Notre Dame des otages fut érigée à la place d'une antique chapelle sur le lieu des exécutions. D'abord bénite elle a été consacrée en 2009 par Mgr Eric de Moulins-Beaufort, alors évêque auxiliaire de Paris.

 

26 MAI 1871 RUE HAXO, PARIS, IL Y A 150 ANS
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25 MAI 1871, IL Y A 150 ANS, LES MARTYRS D'ARCUEIL

Publié le par culture

Le 25 mai les Fédérés évacuent leurs prisonniers de Bicêtre vers Paris pour bien les placer sous la "protection" des Communards. Par la Porte de Choisy, boulevard Masséna, le cortège arrive rue du Château des Rentiers. La foule, menaçante, composée des descendantes des "tricoteuses " et autres mégères (on imagine aisément la scène) entoure le cortège, des cris fusent: «A mort, à mort les calotins, à bas les Dominicains. A la lanterne, les Jésuites !! ». On se dirige vers la mairie du XIIIè arrondissement ; on fait asseoir les prisonniers dans la cour de la mairie. Les membres de la municipalité sont embarrassés et ne savent que faire de ces prisonniers. Sérizier obtient un ordre d'écrou, les prisonniers arrivent à la prison (la chapelle de Bréa), il leur est enfin donné à manger.

25 MAI 1871, IL Y A 150 ANS, LES MARTYRS D'ARCUEIL

Vers 16 H ils sont interpellés dans leur geôle : "Allons, soutanes, levez-vous; on va vous conduire à la barricade, il y a là-bas de l'ouvrage pour vous." Le Père Captier, Prieur, et le Père Cotraut demandent de quoi il retourne " On va vous donner des fusils, et vous vous battrez avec nous". Le Père Cotraut refuse "Nous sommes religieux, nous ne prendrons pas les armes. Mais nous sommes disposés à aller chercher vos morts, et à soigner vos blessés sous les balles".

Traqués, les Versaillais se rapprochant, la situation se détériore pour les Fédérés dont le colonel Sérizier et son adjoint Boin se donnent du courage à grand coup d'alcool.

Enfin Boin aux otages : «Allons les calotins, sortez tous, le colonel vous demande. Avancez ! Sortez un par un, vous êtes libres ».

Les prisonniers aperçoivent le peloton d'exécution. Le Père Cotraut lève le bras "Mon Dieu, est-ce possible ?". Sérizier ordonne le feu. Le Père Captier se tourne vers ses compagnons "Allons, mes Amis, pour le Bon Dieu", et il s'élance.

Parce qu'il bougeait encore, un dominicain reçut trente et un coups de fusil, Sérizier criant: «Tirez mais tirez donc, ce gueux là grouille encore ! ». Tous les prisonniers sont tirés comme des lapins.

13 victimes: 5 Pères Dominicains et 8 laïcs (1 professeur, 1 commis d'économat (22 ans) 2 surveillants, 1 infirmier, 3 domestiques).

C'était le 25 mai 1871, jour du combat de la Butte-aux-Cailles, chant du cygne pour les Communards.

Des neuf bourreaux, seuls Sérizier et Boin seront fusillés après la fin de la Commune.

25 MAI 1871, IL Y A 150 ANS, LES MARTYRS D'ARCUEIL

Ces treize victimes avaient été prises en otage le 19 mai par les Fédérés. Le  collège Albert-Legrand d’Arcueil, tenu par les Dominicains, était devenu, lors de l’attaque de Paris par les Prussiens et pendant cette guerre civile, une ambulance neutre protégée par l’emblème de la Croix Rouge (créée par Henri Dunant à Genève en 1864) pour soigner les blessés causés par l'offensive des soldats Versaillais. Cet établissement d'Arcueil se trouve sur la ligne de front.

En vertu de ce titre de neutralité le Supérieur des Dominicains a refusé l'installation d'une pièce d'artillerie dans le parc du collège.

Les Fédérés (soldats de la Commune) commandés par le « colonel » Sérizier (ancien corroyeur nanti d’une profonde haine pour le clergé qu’il accuse de tous les maux) occupent une grande bâtisse voisine du collège, le château de Laplace où un incendie, rapidement maîtrisé s’était déclaré le 17 mai. Ils ont pris prétexte de ceci pour accuser le personnel du collège-ambulance d’avoir voulu faire des signaux aux Versaillais. Les religieuses dominicaines et les femmes de service furent envoyées en prison à La Conciergerie, pleine, puis à Saint Lazare. Les Fédérés, dirigent sur la prison de Bicêtre 26 personnes, Pères dominicains, du personnel enseignant, des élèves.

 

Comme le cliché des exécutions utilisé dans l'article d'hier celui-ci est aussi un astucieux photomontage réalisé par le photographe Eugène Appert quelques temps après les événements.

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PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.

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PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.

Le 4 décembre 1868 Monseigneur Georges Darboy, Archevêque de Paris, reçoit Maximin Giraud, un des deux voyants de La Salette dans l’Isère, pour une entrevue au sujet de cette apparition de la Sainte Vierge. L'Archevêque avait déjà eu l’occasion de s’exprimer de manière négative sur ces apparitions de la Vierge Marie qui avaient eu lieu en 1846:

- Votre prétendue Belle Dame, dit l’archevêque au jeune homme, il est stupide son discours.
- Monseigneur, répondit Maximin avec force, il est aussi vrai que la Sainte Vierge m’est apparue et qu’elle m’a parlé, qu’il est vrai qu’en 1871 vous serez fusillé par la canaille.

Aux personnes qui, trois ans plus tard à la prison de La Grande Roquette où il était détenu, tentaient de le sauver Mgr Darboy répondait- « C’est inutile, Maximin m’a dit que je serais fusillé ».

Plusieurs propositions avaient été faites à Adolphe Thiers (Chef du pouvoir exécutif) d’échanger tous les nombreux otages  (plus de 70) contre le seul Auguste Blanqui, théoricien criminel du soulèvement révolutionnaire violent, du type de l’extrême gauche actuelle, enfermé à Morlaix (Côtes du Nord). A chaque fois le refus de Thiers fut clair et net ;  les otages étaient donc condamnés.

Le 2 avril La Commune de Paris, anticipant 1905, décrétait la séparation entre l’Etat et l’Eglise et le 4 avril Monseigneur Darboy était arbitrairement emprisonné à Mazas (arrêté, parait-il, par son neveu Henri Darboy). Les Versaillais progressant les prisonniers avaient été incarcérés à La Grande Roquette au début Mai.

PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.

Monseigneur Georges Darboy, de tendance plutôt gallicane (Eglise de France autonome par rapport au Pape), anti Ultramontains (Primauté du Pape sur le système politique) aurait-il, 80 ans plus tôt, été un prélat constitutionnel ? Le temps ne lui a guère été laissé pour juger de cela car, s’il avait été, au Concile Vatican I, le fer de lance des Prélats rebelles au Dogme de l’Infaillibilité pontificale, pour des raisons politiques et non théologiques, il ne participa pas au vote de juillet 1870 ayant regagné Paris. Mais il fit amende honorable le 2 mars 1871, dans un courrier envoyé au Pape Pie IX  auquel il  exprima son adhésion pleine et entière à toutes les décisions du Concile y compris celles concernant le Dogme de l’Infaillibilité pontificale. Il manifestait ainsi son obéissance au Pape et à l’Eglise Universelle.

PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.

En ce mercredi 24 mai, à 20 H, outre Monseigneur Darboy sont fusillés le chanoine Gaspard Deguerry (73 ans), curé de La Madeleine, l'abbé Michel Allard (54 ans) aumônier des ambulances, les Pères jésuites Léon Ducoudray (44 ans) et Alexis Clerc (51 ans), le magistrat Louis-Bernard Bonjean (67 ans), premier Président - à titre provisoire - de la Chambre de Cassation.    Leurs corps sont jetés dans une fosse commune au cimetière du Père Lachaise. A la chute de la Commune, le 28 mai 1871, la fosse commune est trouvée, leurs corps sont exhumés.

Monseigneur Darboy et les quatre prêtres recevront, le 7 juin, des obsèques nationales dans Notre Dame de Paris. L’archevêque repose dans sa cathédrale (dans le déambulatoire sud près de l'autel du Saint Sacrement), à proximité des tombeaux de Monseigneur Affre tué sur une barricade en juin 1848 en tentant d'amener le calme, et de Monseigneur Sibour assassiné par un prêtre devenu fou, en 1857. (3 archevêques en 23 ans !).

Le chanoine Gaspard Deguerry sera inhumé dans le chœur de l'église de La Madeleine. L’abbé Allard sera inhumé au cimetière Montparnasse puis ramené dans sa ville natale d’Andrezé (49) où il reçut des obsèques solennelles le 13 janvier 1872. Ses restes ont été transférés dans le cimetière actuel en 1900. Une procédure en béatification ayant été envisagée, son tombeau fut ouvert en 1959 ; on constata que son crâne avait été fracassé après l’exécution mais sa barbe à laquelle il tenait tant était toujours là. Les Pères jésuites Léon Ducoudray et Alexis Clerc seront inhumés dans l’église des Jésuites au 35 rue de Sèvres.

 

PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.

Éperdus de haine et de folie destructrice, les communards ont incendié l’Hôtel de Ville de Paris, la Préfecture de police, le Palais de Justice, le palais de la Légion d’honneur, le palais d’Orsay, Le Palais des Tuileries qui va brûler pendant trois jours ; Notre Dame de Paris est sauvée in extremis par les courageux Internes en Pharmacie du proche Hôtel-Dieu qui parviennent à étouffer les bidons de pétrole et de goudron répandus sur les chaises et les bancs entassés.

Les Allemands quittant Paris en août 1944 ne pourront même pas faire ça !

PARIS 24 MAI 1871 ; LA HAINE EN ACTION IL Y A 150 ANS.
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1871 REPRISE PARADOXALE DE 1793 - 1794 ?

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1871 REPRISE PARADOXALE DE 1793 - 1794 ?

 

IL Y A 150 ANS

LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE s'est terminée par la défaite de Sedan le 2 septembre 1870, la reddition de la place et la capitulation sans condition de l'armée française. Napoléon III s'est rendu à Bismarck afin d'arrêter de faire couler inutilement le sang français. Par rapport à l'oncle, le neveu aura au moins eu ce souci d'épargner la vie de ses soldats.

Le 4 septembre, des manifestants envahissent l'Assemblée Nationale pour empêcher les députés de délibérer. Depuis l'Hôtel de Ville de Paris, Léon Gambetta, Jules Simon et autres députés parisiens établissent un gouvernement provisoire, dont le président est le général Trochu ; ce gouvernement provisoire proclame la déchéance de l'Empereur et la Troisième République. Le 29 septembre les Prussiens font le siège de Paris, une partie du gouvernement est prise au piège ; Gambetta s’échappe en ballon dirigeable.

La Semaine sanglante est la période de la répression du 21 au 26 mai 1871, qui mit fin à la Commune de Paris commencée le  18 mars 1871, au prix de tueries et de destructions calamiteuses. A l’origine la révolte de l’ultragauche contre le résultat des élections du 6 février 1871 mais aussi l’armistice avec les Prussiens le 29 janvier. Le gouvernement et les députés légalement élus avaient du, par peur  des menaces,  se replier à Versailles d’où le nom de « Versaillais » donné aux forces armées, sans état d’âme, de la répression.

La « Semaine sanglante » est une chanson révolutionnaire écrite en 1871 par Jean-Baptiste Clément à Paris où il se cachait. Elle célèbre les massacres des Communards soulevés  contre le gouvernement légal, des républicains  en révolution contre d’autres républicains ; grosso-modo, mais amplifiée, la reprise des dissensions, des disputes et autres massacres entre les Montagnards et leurs collègues en  crime, les Girondins en 1792-1793. Mais c’est la chanson « Le temps des cerises » du même auteur qui symbolise pourtant La Commune bien qu’elle fut écrite trois ans auparavant.

Thiers est un élu républicain, qui se trouve confronté à des Communards descendants des Montagnards issus eux aussi  de la Révolution. C'est donc une affaire interne entre républicains ou du moins entre Révolutionnaires. Les Montagnards sont encore minoritaires ; ils cherchent à combler cette carence par leurs crimes, une fois de plus.

Notons que l’on retrouve encore le Faubourg Saint Antoine dans les origines de ce soulèvement comme en juin et août 1792 (mais déjà aussi sous La Fronde, sous Louis XV, en avril 1789 avec l’affaire des papiers peints Réveillon, en juillet 1830 contre Charles X, en 1848. A croire que son sol est pourri et constitué essentiellement d’un mauvais fumier !).

Que les Versaillais de Thiers -Pouvoir Légal- n'aient pas été "soft", tout le monde en convient. Mais sur le plan de la légalité, les Communistes, pardon les Communards, n'ont pas de leçon à donner, leurs exactions le démontrent. Et si eux étaient coupables de rébellion et de sédition, ceux qu'ils ont lâchement assassinés n'étaient ni rebelles ni séditieux.

En effet sont facilement ignorées les victimes, lâchement assassinées, qu'elles soient catholiques (Archevêque, prêtres, religieux ou laïcs) ou qu'elles soient les défenseurs de la légitimité du pouvoir.

Si le soulèvement a commencé le 28 mars c’est dès le 4 avril que les communards ont investi l’archevêché et fait prisonniers Monseigneur Georges Darboy et son  Vicaire général ainsi que d’autres qui furent enfermés dans la prison de Mazas (construite en 1845 et démolie en 1898 pour ne pas blesser le regard des visiteurs de l’Exposition universelle de 1800). Le 19 mai, 5 Dominicains et 8 laïcs du collège d’Arcueil sont faits prisonniers. Et d’autres encore.

21 mai 2021, 150 ans plus tard, début d’une semaine du Souvenir.

 

1871 REPRISE PARADOXALE DE 1793 - 1794 ?
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QUAND LA MAIRE DE NANTES NOUS ENSEIGNE L'HISTOIRE

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QUAND LA MAIRE DE NANTES NOUS ENSEIGNE L'HISTOIRE

 

Johanna Roland, la Taubira de la mairie de Nantes, a lancé son traditionnel bouquet de fleurs dans la Loire ce 10 mai 2021 selon le rituel initié le 10 mai 2006. Johanna n’était pas encore membre de l’assemblée municipale ; elle ne le sera qu’en 2008 (à 29 ans !) et immédiatement nommé adjointe en charge de l’éducation. Elle pourra minauder à l’oreille de son mentor « mon maire ce Ayrault au regard si doux ».

Pourquoi ce rituel de balancer, le 10 mai, des fleurs dans la Loire ? C’est le jour qui a été fixé par l’individu de l’Elysée, féru des « Valeurs de la république », Chirac, le 10 mai 2006 « Première journée commémorative en métropole du souvenir de l’esclavage et de son abolition, à Paris le 10 mai 2006 » (texte officiel) anniversaire du 10 mai 2001 où le Sénat (de France) avait « déclaré à l’unanimité la Traite et l’esclavage de crime contre l’humanité » (en France).

On peut lire dans cette longue déclaration quelques morceaux choisis : 

- « En ravalant les esclaves au rang de "biens meubles", le Code noir, promulgué en France en 1685, leur déniait la qualité d'homme ». Si Chirac avait eu un peu de culture autre que celle de la Corona et du Sumo il aurait su que ce Code noir était une grande avancée pour l’époque où rien n’existait pour protéger les pauvres esclaves, vis à vis de certains propriétaires ignobles, qui étaient traités comme faisant partie des murs et non comme des biens « mobiles » (d’où le mot meuble) donc attachés à leur maîtres.

- « En Occident notamment, elle a donné corps aux thèses racistes les plus insupportables, en contradiction absolue avec les idées des Lumières. En privant l'Afrique d'un sang vigoureux, elle a épuisé ce continent ». Voltaire écrivait : « Quoiqu’en dise un homme vêtu d’une longue soutane noire, les Blancs barbus, les Nègres portant laine (cheveux bouclés), les Jaunes portant crin, et les hommes sans barbe ne viennent pas du même homme ; les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes et comme les singes le sont aux huîtres » (Voltaire in Traité de Métaphysique). Quant au sang vigoureux qui a manqué à l’Afrique qui en est responsable autres que les Africains qui ont vendu leurs frères ? Qui fournissait les esclaves « stockés » sur l’île de Gorée au large de Dakar ? Les rois Wolofs et Toucouleurs. Dialogue impossible en 1999 avec le guide formaté de Gorée.

« La Loire […] c’est un lieu symbolique d’où l’on débarquait les esclaves et ou certains étaient jetés par dessus bord. La Loire représente donc aussi un tombeau. Quand je la vois je me dis que les esprits de nos ancêtres sont là » déclarait Octave Cestor Conseiller municipal d’Ayrault, propriéMaire de Nantes, au journal électronique 20 Minutes le 10 mai 2006. Le même Ayrault qui déclarait et clamait, sans aucune honte « La grandeur d'un peuple se mesure à sa capacité à assumer son histoire. Celle d'une société à s'avouer les crimes dont elle porte les traces ». Mais refusait ma demande de pose de plaque rappelant les crimes de la révolution à Nantes sous la mandature de Carrier (et quelques temps après son départ). Nous contentant d’une plaque en contreplaqué de 0,15 M² pour des faits réels contre les 6.000M² d’un Mémorial nantais qui aurait été plus à sa place sur les côtes du Sénégal ou du Ghana, du Bénin ou du Dahomey.

J’avais envoyé à Octave Cestor un courrier, resté sans réponse, lui rappelant que si ses ancêtres avaient été noyés il ne serait pas là ; deuxièmement qu’en dehors d’être un homme un esclave est une valeur marchande et l’on imagine mal des négriers détruisant leur « placement ». On ne jette pas de l’argent à l’eau !

En m’appuyant sur la déclaration de Chirac je demandais une approbation pour la commémoration de novembre 2006 « Regarder tout notre passé en face, c'est une des clés de notre cohésion nationale. C'est une force supplémentaire pour notre avenir car c'est la marque de notre capacité à avancer, ensemble. Nous devons regarder ce passé sans concession, mais aussi sans rougir. Car la République est née avec le combat contre l'esclavage. 1794, 1848 : la République, c'est l'abolition. Nous sommes les héritiers de ces républicains. Nous pouvons être fiers de leur combat pour les droits de l'homme ».

Portant des œillères comme les ânes ou souffrant médicalement d’hémianopsie (rétrécissement du champ visuel) le locataire de l’Elysée ne fit aucune réponse.

Sur les bateaux négriers la mortalité tournait autour de 13% (que ce soit pour les esclaves ou pour les équipages). La Traite nantaise a duré à peu près 150 ans et aurait été responsable du transfert entre l’Afrique et les Antilles-Amérique de 500.000 esclaves dont, selon les statistiques, 65.000 seraient morts.

Les Noyades de Nantes ont duré trois mois et quelques causant la mort de 8.000 personnes environ. Si cette période de fureur était ramenée à la durée de la Traite on déplorerait 4.800.000 morts (8000 : 3 x 12 x 150). Si on ramenait le nombre de morts de la Traite à la durée de la Terreur à Nantes il y aurait eu 108 morts (65.000 : 1800 (nbre de mois) x 3).

Voilà un bon mémoire à communiquer à Johanna Rolland, maire lacunaire en Histoire et que nous inviterons pour la prochaine commémoration des Noyades de Nantes ; elle apprendra là quelque chose, à moins que Castex nous trouve un succédané de Coronavirus.

Chirac « La république *, c'est l'exigence. Exigence de mémoire, exigence de justice, exigence de vérité et de fraternité. C'est parce qu'elle a toujours porté ce message qu'elle occupe dans le monde une place singulière. Face à l'infamie des Noyades**, la république a été au rendez-vous, la première. Ce combat, elle continuera à le mener, pour la mémoire et contre toutes les formes modernes de l'oubli ou de la Terreur**. C'est sa vocation et c'est sa grandeur ». (France) ** (esclavage) dans le texte d’origine.

QUAND LA MAIRE DE NANTES NOUS ENSEIGNE L'HISTOIRE

Les 99 prêtres embarqués sur cette galiote le 28 octobre seront mis sur une sapine le 16 novembre 1793 et noyés en Loire. Embarquement de 19 jours, distance parcourue = Zéro. Pourcentage de décès 100%. Jamais un taux pareil n'a été obtenu lors de la Traite. Et pour cause: ce que Taubira n'a jamais compris, Ayrault non plus, ces malheureux Noirs représentaient une valeur pécuniaire et marchande ; on ne tue pas un investissement. Par contre, pour la Convention, et avant elle pour la Législative, les prêtres n'avaient aucune valeur marchande. Ils étaient obscurantistes, ne représentaient rien et en plus il fallait les nourrir, chichement, très chichement mais les nourrir !

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5 MAI 1821 SUR L’ÎLE DE SAINT HELENE, IL Y A DEUX CENTS ANS.

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5 MAI 1821 SUR L’ÎLE DE SAINT HELENE, IL Y A DEUX CENTS ANS.

Mort à Saint Hélène le 5 mai 1821 l’empereur déchu termine ce jour là son exil terrestre de 5 ans et 10 mois. Il ne semble pas avoir eu d’assistance spirituelle durant ces années. Comme le note Madame Claire de Rémusat dans ses Mémoires : « il donnait trop d’attention à ce qui se passait dans ce monde pour s’occuper beaucoup de l’autre » « l’immortalité de son nom lui paraissait d’une bien autre importance que celle de son âme ». (Tome II page 309).

L’exploration de ces Mémoires est passionnante et dépeint certains aspects de Buonaparte devenu Napoléon. Lisons quelques exraits :

L’Empereur au moment de sa grande puissance demandait à des personnes de son entourage « ce qu’on dirait  (de lui) après sa mort » ; chacun s’empresse à un compliment ou à une flatterie. « Comment vous êtes embarrassés pour savoir ce qu’on dira ? On dira : Ouf ! ».

Il répétait qu’un de ses oncles lui avait dit, enfant, « qu’il gouvernerait le monde parce qu’il avait coutume de toujours mentir ».

Napoléon se confiant à Talleyrand : « Je suis lâche, non, essentiellement lâche ; je vous donne ma parole que je n’éprouverais aucune répugnance à commettre ce qu’ils appellent dans le monde un acte déshonorant » (Tome I page 108).

Talleyrand à Madame de Rémusat (à propos de Napoléon) : « Ce diable d’homme trompe sur tous les points. Ses passions mêmes vous échappent ; car il trouve moyen de les feindre quoiqu’elles existent réellement ».

M.de Rémusat fut appelé à dresser un plan  de l’entourage du tout frais Empereur ; ce plan fut jugé par ce dernier trop simple alors qu’il n’était que sage et mesuré : « il n’y a pas là assez de pompe, tout cela ne jetterait pas assez de poudre aux yeux » ! (Protocole, titres de noblesse, décorations, vaisselles, bijoux etc.).

« L’établissement de l’Empire parut douteux jusqu’à la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805) ; alors la servitude fut dorée et parut acceptable et l’on vendit la liberté au prix de la gloire ».

Aux artistes, aux orateurs, aux musiciens, aux poètes, aux peintres : « Ne citez que moi, ne chantez, ne louez, ne peignez que moi ; je vous achèterai ce que vous voudrez mais il faut que vous soyez tous vendus ».

Page 349 (Tome I), Madame de Rémusat parle d’assassinat à propos de la mort de Pichegru (qui se serait auto-strangulé). Et cite Talleyrand à propos de cette mort "Qu’elle est arrivée bien subitement et bien à point " (Tome I page 349).

« L’Empereur n’aimait aucun de ses maréchaux. Il disait assez volontiers du mal d’eux et quelque fois du mal assez grave. Il les accusait tous d’une grande avidité qu’il entretenait à dessein par des largesses infinies "Davout est un homme à qui je puis donner de la gloire, il ne saura jamais la porter "(Tome II page 370).

Son appréciation des femmes est intéressante : « Il faut  que les femmes ne soient rien à ma Cour ; elles ne m’aimeront point mais j’y gagnerai du repos ». Il tint parole. Nous ornions ses fêtes, c’était à peu près notre seul emploi (Tome II page 372).

Madame de Rémusat, née Claire Elisabeth de Vergennes, est la fille de l’Intendant de Louis XVI, petite-fille de l’ambassadeur du Royaume pour la Suisse et petite-nièce du Grand Ministre du même roi. A l’âge de seize ans elle épouse le comte Auguste-Laurent de Rémusat chez les parents duquel sa mère et sa sœur s’était réfugiées pour échapper à la Terreur qui guillotina son père (43 ans) et son grand-père (75 ans) le 24 juillet 1794 (trois jours avant la chute de Robespierre).

Emprisonnée quelques temps elle fera la connaissance  et se liera d’amitié avec une certaine Joséphine dont le mari a été guillotiné. Cette Joséphine à sa libération fera la connaissance d’un général d’artillerie qui commencera sa carrière ascendante par un assassinat en masse de trois cents personnes par canons armés à mitraille sur les marches de l’église Saint Roch.

Joséphine de Beauharnais épousera en 1796 le général Bonaparte. Son mari devenu Premier consul en 1799 elle retrouvera son amie puis elle l’engagera comme dame de compagnie, Dame du Palais ; son mari, le futur comte d’Empire de Rémusat se retrouvera rapidement Préfet du Palais des Tuileries et Grand chambellan. Ils seront ainsi dans l’intimité de la famille consulaire puis impériale étant les témoins privilégiés de la conduite de l’empereur et de petits secrets sur son comportement.

Ces mémoires de Madame de Rémusat occupent trois tomes ; 410 pages (Tome I), 415 pages (Tome II), 411 pages (Tome III). Elles furent publiées par son petit-fils Paul de Rémusat, chez Calmann Lévy, Paris, 1880. Le texte n’a pas été retouché par le petit-fils qui a seulement ajouté des notes en bas de page ; par exemple pour corriger l’affirmation par sa grand’mère que Pichegru a été assassiné il note que : « la médecine légale a fait de grandes avancées en 70 ans et a démontré que l’on pouvait s’auto-stranguler ».

Napoléon, pour les Chouans.

Il en fut un irréductible adversaire dès le Consulat et jusqu’au mois de mars 1804 ; il démantèle le réseau que Georges Cadoudal avait monté dans le but de l’enlever. Mais auparavant il aura essayé (comme la Convention et le Directoire) les Faux-chouans et même la tentative d’assassinat ; Gabriel Antoine de Becdelièvre et Louis Lainé le paieront de leur vie et disparaitront à tout jamais, en 1800, aux environs de Le Tour du Parc (presqu’île de Rhuys) exécutés par les Chouans après la découverte de poison sur eux.

Après que Georges ait refusé de demander sa grâce au nouvel empereur (depuis le 18 mai 1804) proposée par Réal pour lui uniquement et non pour ses compagnons d’infortune sa demande d’être exécuté en premier comme il l’avait fait demander par le même Réal lui sera refusé par le nouvel empereur.

La vindicte de Napoléon poursuivra aussi l’adjoint de Georges Cadoudal, Louis-Charles de Sol de Grisolles, qui restera enfermé dans les bas-fonds de la prison de l’Abbaye d’octobre 1804 à avril 1814. Il fut torturé par arrachage des ongles des mains mais il ne parla pas. Il sortit de prison en 1814 à moitié aveugle et très affaibli ; cela ne l’empêcha pas de reprendre le combat à la fin des Cent jours.

Pour ses opposants Napoléon avait aussi rétabli la torture en particulier par ce qu’il appelait le « serrage des pouces » entre le chien d’un fusil et la batterie, ce qui inévitablement écrasait en les disloquant les articulations.

Il exilera de Paris à Issy les Moulineaux M. Emery qui lui avait fait l'affront de refuser l’Evêché d'Arras pour services rendus au moment du Concordat (contrairement à l'abbé Bernier qui avait accepté Orléans).

C’était il y a 200 ans, en l’île de Sainte Hélène.

 

5 MAI 1821 SUR L’ÎLE DE SAINT HELENE, IL Y A DEUX CENTS ANS.
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