Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794

Publié le par culture

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794

Lundi 27 janvier 1794  à Laval en Mayenne

Pendant que l’infâme Barère pérore à la tribune de la Convention jacobine : « Nous enseignerons le français aux populations qui parlent le bas-breton (Bretagne), l’allemand (Alsace-Lorraine et territoires voisins), l’italien (pays savoyard et Venaissin) ou le basque, afin de les mettre en état de comprendre les lois républicaines, et de les rattacher à la cause de la Révolution».

Antoine Philippe de la Trémoïlle (prononcer Trémouille)  est ramené de Vitré, où il était emprisonné dans les geôles du château, vers Laval. Il a été jugé selon les critères de la justice de l’époque c’est à dire de façon  normativement inique par Gabriel Vaugeois.

Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont, prisonnier des Bleus pour ses menées contre-révolutionnaires, échappa à ses gardiens et rejoignit l'Armée Catholique et Royale lorsqu'elle s'empara de Saumur le 9 juin 1793.

Il participa à la Virée d'Outre Loire après la défaite de Cholet le 17 octobre 1793, ses troupes, ainsi que celles du Vicomte de Scépeaux sécurisant la rive droite de la Loire du côté de Varades, afin que les Vendéens puissent traverser le fleuve royal.

Après l'échec de Grandville, il aurait tenté de s'enfuir, avec d'autres (Solérac, Beauvollier, l'abbé Bernier) dont des femmes, en s'emparant d'une barque de pêche ; Stofflet l'aurait accusé d'avoir voulu déserter. Il prétendit qu'il voulait aller à Jersey chercher le secours des Emigrés qui s'y trouvaient. Il n’a jamais fait montre de lâcheté ; alors pourquoi en ce moment ? Il a toujours montré une grande pugnacité lors des combats, à Entrammes en particulier. Il aurait pu avoir un moment de découragement ; pourquoi pas puisque ce même sentiment atteignait les combattants, dont les Vendéens qui voulaient rentrer chez eux ? A-t-on jamais fait le reproche à Henri de La Rochejacquelein et à Stofflet d’avoir traversé la Loire à Ancenis le 19 décembre ?

Il va se distinguer à Dol, à Pontorson, à la bataille du Mans où il couvrit l'évacuation de la ville.

Il fut de tous les errements de la Grande armée catholique, du moins ce qu'il en restait, du Mans à Angers, puis à Ancenis - où il traversa la Loire avec Henri de La Rochejaquelein avant de retraverser pour rejoindre ses combattants qui n'avaient pu passer - jusqu'à Blain où il eut la déception - marquée par un violent coup de pied sur le plancher de la salle de la maison De La Brosse où étaient réunis les derniers chefs - de ne pas être élu généralissime de l'Armée moribonde. Il la quitta là afin de retourner dans son Maine.

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794

Avec son fidèle domestique Matelein et Bougon (Jean-Charles Hippolyte Bougon-Longrais, ancien procureur-général syndic du Calvados) (qui seront guillotinés à Rennes), ils errèrent par Derval, La Guerche, la forêt du Pertre et se réfugièrent dans le moulin à papier de Malagra fin décembre 1793. Ils envoyèrent une jeune fille leur acheter du pain et  pour cela ils lui donnèrent des louis ce qui les fit repérer, le 30,  par la Garde nationale qui les interpella et les emmena à Fougères pour un premier interrogatoire.  Jusque là rien de grave. Hélas  pour eux, dans Fougères, une servante d'auberge reconnut Antoine-Philippe et dit « mais c’est le prince de Talmont ».  Il lui fut impossible de nier lorsqu’il fut interrogé par le général Beaufort. Peut-être est-ce lors de ce premier interrogatoire qu'il fit cette réponse restée fameuse : "Depuis quand es-tu avec les brigands ?" "Depuis que je suis en votre compagnie" !

Transféré à Rennes le 2 janvier pour être interrogé par Esnue-Lavallée, il contracta le typhus dans la prison insalubre où il fut enfermé. Il demanda son transfert à Paris pour être jugé par la Convention. L'ordre en fut donné. Esnue-Lavallée, craignant qu'il ne meure en prison décida de le déférer à la Commission de Gabriel Vaugeois, prêtre défroqué. De Rennes, Antoine-Philippe de La Trémoïlle fut donc transféré à Vitré où prisonnier et geôliers arrivèrent le 26 janvier ; le prince était très gravement malade. Comparaissant devant Vaugeois assisté de l‘Accusateur publique Volcler prêtre apostat lui aussi (ex curé et ex maire de Lassay (Mayenne), il fut immédiatement condamné à mort, sentence exécutoire dans les 24 heures. Vaugeois décida que l’exécution aurait lieu à Laval devant le château des La Trémoïlle.

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794

 

Arrêtons-nous sur cet individu de Vaugeois : Né à Tourouvre dans l’Orne en 1753,  ordonné prêtre à Chartres, vicaire dans cette ville, puis Vicaire-général de Grégoire il quitte la prêtrise en 1792 ; c’est l’un des principaux organisateurs de l’attaque des Tuileries le 10 août. Ce renégat présidera la Commission militaire de Rennes et Vitré  du 9 novembre 1793 au 8 juillet 1794. A son actif 539 jugements dont 391 acquittements, 31 condamnations à la prison, 33 aux fers et 84 condamnations à mort ce qui fait quand même 15 % du total et le place dans les grands pourvoyeurs de la guillotine ! Parmi eux 14 prêtres guillotinés le 21 janvier 1794 pour l’anniversaire de la mort du tyran ! Il rendra son âme au diable, dans son lit, âgé de 86 ans, à l’Aigle(Orne) qui le porte dans la liste de ses personnalités en sa qualité d’historien !

Un itinéraire fut prévu et le cortège se mit en route, sous bonne escorte. Mais à la sortie de Vitré il fallut changer l'attelage et réquisitionner des chevaux d'artillerie. Dans le même temps il fut décidé de changer d'itinéraire. Jean Chouan, qui avait prévu de libérer le prince dont il était l'ami, fut prévenu par un messager. Hélas, Jean Chouan, était analphabète et ni lui ni personne de son entourage ne put lire le message.

Le cortège arriva à Laval, place de la Révolution où l'échafaud était dressé, là où avaient été tués les quatorze prêtres le 21 janvier. C'est à la nuit tombante que l'exécution eut lieu, à la lueur des flambeaux. La tête du prince fut installée sur un chandelier puis fixée sur une des piques de la grille du château, sa demeure.

 

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794

La place de la révolution s'appelle maintenant place de La Trémoïlle, la boulangerie, sur le mur de laquelle est fixée une plaque, accueillit les spectateurs de la commission et de la municipalité. Le corps resta sur place jusqu'au lendemain et la tête d'Antoine-Philippe de la Trémoïlle; sur sa pique jusqu'au surlendemain. Puis le corps fut inhumé dans la fosse commune où les prêtres avaient été inhumés le 21 janvier, route de la Croix-Bataille. La tête le fut dans le jardin du château.

Le prince de Talmont avait 28 ans et quatre mois. C’était il y a 225 ans.

En 1994 pour le bicentenaire, le boulanger de l’époque se crut intelligent de mettre en vitrine des guillotines en nougatines ceintes du drapeau tricolore ce qui déclencha l’ire du Secrétaire général de la Chouannerie du Maine et la disparition desdites guillotines.

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, 27 JANVIER 1794
Partager cet article
Repost0

SI LA NECESSITE DE RENFORCER LA REPUBLIQUE IMPOSAIT L'ELIMINATION DU ROI, LA PROCEDURE NE FUT PAS PARFAITEMENT LEGALE AU REGARD DES LOIS DE L'EPOQUE

Publié le par culture

SI LA NECESSITE DE RENFORCER LA REPUBLIQUE IMPOSAIT L'ELIMINATION DU ROI, LA PROCEDURE NE FUT PAS PARFAITEMENT LEGALE AU REGARD DES LOIS DE L'EPOQUE

CETTE PHRASE EST EXTRAITE DU PRÉAMBULE DE L'ARTICLE TIRE DES ARCHIVES DU MINISTÈRE FRANÇAIS DE LA JUSTICE EN DATE DU 21 JUILLET 2011 CONSACRE AU "PROCÈS" DE LOUIS XVI.

L'audacieux rédacteur a même accompagné le mot "juges" des guillemets de rigueur ! La Justice républicaine reconnaissant ses failles !

La Convention a été "élue" à partir de 7.580.000 votants (sur 28 millions d'habitants) élisant 630.000 grands électeurs ; seuls 475.000 vont se déplacer pour élire les 749 députés qui iront siéger sur les bancs de l'ex salle du manège près du Palais des Tuileries. Il faut avoir 21 ans pour voter, des revenus et n'être ni femme ni domestique. Pour être élu il faut avoir 25 ans.

Le système dit démocratique représenterait aux alentours de 5% de la population ! C'est peu !

Dans un procès normal l'accusé est prévenu, avant sa mise en accusation, des griefs reprochés.

Dans le "procès" de Louis XVI les pièces vont lui être présentées par le sinistre Barère lors de sa convocation devant la Convention le 11 décembre 1792.

Mais déjà, bien avant sa comparution, des députés, essentiellement Montagnards, avaient réclamé l'exécution du tyran. Logiquement ces députés - futurs jurés - auraient du être récusés. Car, effectivement cette parodie de "procès" va se dérouler avec des députés qui "jugent" comme des juges, alors qu'ils n'en ont pas le pouvoir et vont, en suivant, prendre des décisions de "justice" comme des jurés étant "juges" et partie.

Du jamais vu !

Les Conseils accordés in extremis le 13 décembre vont démontrer par la voix de De Séze l'inanité des "accusations".

Beaucoup de députés n'ont assisté ni à la lecture de "l'acte d'accusation" ni aux débats ; ils étaient seulement 400 (sur 749) ! Les absents ne sont venus que le 15 janvier pour le vote scandaleux. Ils auraient du être écartés de ce vote ; la Convention n'en avait rien à faire de la légalité.

La Convention issue de députés de la Constituante et de l'Assemblée législative n'a aucun pouvoir de juge cela n'ayant pas été traité par l'Assemblée législative. Ce "tribunal" est donc illégal d'autant qu'il acceptera de prendre comme "juge" Dufriche de Valazé malgré que celui-ci ait traité Louis XVI de traître, de parjure, de scélérat, de monstre, d'accapareur de blé sucre et café lors de la lecture de "l'acte d'accusation".

Louis XVI va être jugé plus sur des idées sorties d'esprits délabrés et peut-être avinés plutôt que sur des preuves.

Même Marat, futur régicide, reconnaît que l'acte énonciatif de Louis XVI contenait des accusations qui n'étaient ni démontrées ni déterminées de façon précise.

Même Michelet écrira :"Louis XVI savait, voyait, que la Convention n'avait aucune preuve sérieuse contre lui, rien qui constatât ses rapports les plus accablants".

A partir du 20 novembre des documents "à la pelle" venant de l'armoire de fer du Palais comme si le petit coffre dans une embrasure de fenêtres avait pu vomir autant de documents:726 ! Louis XVI inventeur de la clé USB ? Alors que le putois Roland avait les clés de la vraie armoire de fer installée par l'Assemblée Nationale aux Tuileries, laquelle est maintenant aux Archives Nationales, de laquelle avec sa femme il aurait pu sortir, sans témoins, des documents qui se voulaient accablants.

Beaucoup de sites ont parlé de la fameuse voix qui aurait décidé du sort du Roi.

Le vote : 749 députés, 28 non votants (15 absents en mission, 7 malades (comme par hasard) 1 sans cause, 5 parce qu'ils ne veulent pas juger le Roi. Restent 721 votants; Danton a proclamé que le vote se ferait à la moitié des suffrages plus 1 voix. Le vote aurait du être celui de la majorité des deux tiers.

2 ont voté pour les fers, 286 pour la détention ou le bannissement, 46 pour la mort avec sursis soit 334.

361 ont voté pour la mort immédiate et 26 pour une mort différée selon l'intérêt publique soit 387.

La Convention décide donc la mort sans condition ce qui est faux car 26 sont pour une mort différée selon l'intérêt publique ce qui est une cause suspensive.

Résumons : 361 pour l'exécution immédiate, c'est le compte. 288 pour les fers ou la détention, c'est net. 46 pour la mort avec sursis ce n'est pas une affirmation nette. 26 pour une mort différée, ce n'est pas une affirmation nette. Soit un delta d'inclassables de 72 ! Il est possible de les mettre avec les régicides avérés comme avec les partisans de la détention.

On est assez loin de LA voix décisive.

Cette canaille de Barère aura eu l'occasion de parler de la souveraineté du peuple tout en lui faisant avaler la couleuvre de ne pas faire appel à lui car étant représenté par les députés"souverains" (5% du peuple) on ne fera pas appel au même peuple soi-disant souverain. Barère savait très bien que dans les fameux Cahiers de Doléances jamais le Roi de France n'a été mis en cause et que si l'on avait fait appel à lui jamais le peuple ne l'aurait condamné.

Ce sont ces bases élémentaires qui manquent au secrétaire départemental du Rassemblement National (ex Front National) de l'Ariège Yves Villeneuve qui dans un message écrit "Louis XVI a été exécuté en application d'une sentence rendue au nom de la Nation française... que la sévérité exemplaire dont elle a usée a été nécessaire pour abattre la monarchie absolue (il lui manque des pages dans son bouquin)...la monarchie est définitivement crevée...a bas la calotte" (fin de citation).

Preuve s'il en était que le RN est bien un mouvement républicain fort des valeurs de la révolution !

Il n'empêche : Louis XVI a bien été assassiné même si ce fut légalement, enfin avec la légalité du moment ; j'espère que cet article l'aura démontré !

Texte essentiellement tiré de La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne N° 35 de juin 2013.

 

Partager cet article
Repost0

PARIS PLACE DE LA REVOLUTION 1793

Publié le par culture

PARIS PLACE DE LA REVOLUTION 1793

Comme chaque 21 janvier depuis des années, notre ami Membre du Souvenir Chouan de Bretagne, Marc, a religieusement déposé une gerbe de lys à proximité de l'endroit  où le roi de France fut assassiné après une parodie de procès.

Procès irrégulier rempli d'irrégularités comme par exemple le vote par appel nominal des députés exprimant leur décision à voix haute.

Ou: La Convention n'avait pas le pouvoir de s'ériger en juge étant partie.

Ou bien :La protection constitutionnelle du roi reposait sur son serment et qu'un éventuel jugement ne pouvait être fait que par des magistrats professionnels ce que n'étaient pas les députés conventionnels.

Mais aussi :Enfin pour une telle décision la règle de la majorité relative aurait du être appliquée (2/3); c'est bien ce que l'on demande pour une simple modification d'un article de la Constitution.

PARIS PLACE DE LA REVOLUTION 1793

Gouverneur Morris (Représentant des nouveaux Etats-Unis d'Amérique en France) fut scandalisé par la légèreté légale du soi-disant procès. Il est spécialiste en la matière étant, comme légiste, un des rédacteurs de la Constitution des 13 États anglais sécessionnistes et révoltés contre le gouvernement britannique.

Serait-ce la raison pour laquelle les États-Unis n'ont jamais remboursé les sommes considérables versées par le Royaume de France (voir La Revue du SCB N°45 et l'article sur Lafayette).

L'intervention des américains pour les derniers mois de 1917 leur a coûté 2.871.0000.000 d'€ (deux milliards 871 millions).

Le soutien aux Insurgés anglais devenus Américains a coûté au royaume de France l'équivalent de 12.384.000.000 d'€ (douze milliards 384 millions) soit 5 fois plus.Les rappels du gouvernement royaliste restèrent sans réponse. Le roi ayant chu la Convention fit les mêmes réclamations et reçut cet simple réponse du Congrès américain :  "opposant une fin de non-recevoir l'argent ayant été prêté par le roi et non par la république".

Il paraît que les "fils de la révolution américaine" ont de l'affection pour Louis XVI ; à ce prix là c'est bien la moindre des choses.

A l'angle de la rue Boissy d'Anglas et de la place de la Concorde, protégé par du plexiglas, le nom de Place Louis XVI gravé dans la pierre, appellation de la Restauration. Il a fallu travailler le cliché pour arriver à distinguer le nom.

Boissy d'Anglas ne vota pas la mort du Roi mais il fit partie de ces Girondins qui jouèrent avec le feu anarcho-révolutionnaire et dont la majorité y perdit la vie.

PARIS PLACE DE LA REVOLUTION 1793
PARIS PLACE DE LA REVOLUTION 1793
Partager cet article
Repost0

NOIRMOUTIER, NANTES 1794 IL Y A 225 ANS.

Publié le par culture

NOIRMOUTIER, NANTES 1794 IL Y A 225 ANS.NOIRMOUTIER, NANTES 1794 IL Y A 225 ANS.

6 janvier 1794 : le général Westermann a été destitué et rappelé à Paris.

 

Angers, 8 janvier 1794 : le marquis de Donnissan, père de Victoire veuve de Louis de Lescure, future épouse de Louis de La Rochejacquelein, avait pu s’échapper et se réfugier dans la forêt du Gâvre au nord de Blain ; pris à Montrelais (entre Varades et Ingrandes) alors qu’il attendait une occasion favorable pour passer le Loire il est pris, emmené à Angers, jugé selon la forme de l’époque et fusillé.

Le même jour l’abbé Guillot de Folleville qui a usurpé le titre d‘évêque d’Agra est guillotiné. Natif de Saint Servan dans le diocèse de Saint Malo il fait son séminaire à Angers où il est ordonné prêtre en juin 1787 puis fait un cursus universitaire à la Sorbonne. Le 2 avril 1790 il est nommé curé de l’église  Notre Dame de Dol et installé par Monseigneur Urbain de Hercé. Il se révèle extravagant ; il va à l’assemblée municipale demander le titre de citoyen de la ville, prête le serment civique. En avril 1791 il prête serment à la constitution. Il se rétracte avant la fin de l’année. Il va à Paris et s’inscrit au club des Jacobins d’où il part assez vite et va se réfugier dans la région de Poitiers. Il va ensuite suivre l’armée vendéenne après la prise de Thouars où il se trouvait. Il se dit évêque d’Agra. Lorsque la supercherie sera découverte grâce à un Bref du pape Pie VI le silence sera gardé pour ne pas démoraliser l’armée. D’après la Gazette de France « au mois de juin précédent (1793 note SCB), il avait fait son entrée triomphante à Angers et y avait joui de toutes les prérogatives du pontificat jusqu’à recourir à la fourberie de l’apparition du St Esprit sous la forme d’un pigeon blanc pendant la célébration solennelle ».

 

Noirmoutier, 8 janvier 1794. Bourbotte et Turreau : « les représentants déclarent traîtres à la patrie les habitants de Barbâtre qui ont secondé de tous leurs efforts l'entrée des brigands dans Noirmoutier et ensuite ont pris les armes contre les patriotes, et arrêtent que toutes les maisons de leur commune seraient rasées à l'exception de celles qui seraient jugées propres aux établissements publics et à la défense des côtes ».

 

A la même date, Turreau et Bourbotte signent un courrier au Comité de Salut Public annonçant l’exécution des chefs pris sur l’ile. Cela élimine la date du 9 janvier parfois proposée comme le jour de la mise à mort de Maurice Gigost d’Elbée (42 ans), Pierre Duhoux d’Hauterive (48 ans) frère de la femme du généralissime, Pierre Prosper Gouffier de Boisy (43 ans) ami du généralissime, qui avait épousé Suzanne Pépin de Belle Isle en l’église Saint Clément de Nantes et qui avait reçu son ami en son château de Landebaudière (La Gaubretière)  pour se refaire une santé après ses premières blessures reçues à Fontenay. Pierre de Boisy est l’ancêtre direct de André-Jean fidèle membre du SCB. On adjoignit à ces trois condamnés Conrad Wieland (40 ans) pour la simple raison qu’il n’avait pas su résister à l’attaque de Charette en novembre 1793. La date de leur assassinat oscille entre le 6 et le 8 janvier. Maurice d’Elbée tenu alité par son état de faiblesse du aux 14 blessures reçues avant et pendant la bataille de Cholet sera interrogé pendant deux jours par Piet l’adjoint de Dutruy le général au langage Fleury (voir supra). Il fera des confidences (voir dans La Revue de juin 2019) car les Bleus étaient quand même intrigués par « l’inexplicable Vendée ». Dans l’incapacité de tenir debout il sera transporté auprès de ses compagnons d’infortune dans son fauteuil et fusillé, le meuble, visible à travers une vitrine du château de Noirmoutier, gardant les traces des impacts de balles.

 

LE DIMANCHE 5 JANVIER 2014 l'abbé Pierre Chatry, curé de Noirmoutier,  après la messe de l’Épiphanie célébrée avec les ornements blancs, revêtit les ornements violets afin de donner l'absoute. Pas de cercueil contenant un corps mais une plaque de bronze, posée sur une console recouverte d'une nappe blanche, contenant dans son écrit le souvenir des victimes de la réoccupation sanglante de l'île par les Bleus :"au début de janvier 1794, pendant la Terreur, plus d'un millier de personnes ont été détenues dans cette église. Plusieurs centaines ont été fusillées sur la grève de Banzeau. Les corps ont été inhumés sur place, puis dans les dunes de La Claire. Que tous les morts reposent en paix".

L'assemblée fut ensuite conviée à venir voir la plaque; laquelle a été fixée sur le mur gauche du baptistère où était, à l'époque, une porte par laquelle les victimes sont passées pour aller se faire fusiller.

C'est la plus évocatrice bénédiction de plaque à laquelle j'ai assisté en plus de trente ans.

 

NOIRMOUTIER, NANTES 1794 IL Y A 225 ANS.

Nantes 14 janvier 1794, Dominique-Alexandre Jaudonnet de Laugrenière est guillotiné, vers 14 heures, place du Bouffay ; il avait 49 ans. Il aurait, paraît-il, fait auparavant un bon dîner ce qui semble extravagant lui qui se plaignait de ne pas avoir un sol, dans une ville quasi sinistrée où l’alimentation dans les prisons était bien la dernière des préoccupations de la municipalité qui avait des problèmes avec sa pompe à feu pour faire tourner les meules pour moudre le blé et faire du pain !

 

Dans son article du Salon beige en date du 6 janvier le rédacteur fait habiter le marquis d’Elbée à la « Loge de Vaugirard » (au lieu de Vaugiraud), place l’attaque de Nantes le « 23 juin 1793 » (29 juin) où Cathelineau est « mortellement blessé » alors que ce fut grièvement même s’il meurt 16 jours plus tard (14 juillet). Parlant de la Bataille de Torfou il évoque « le massacre de Torfou ». « Il n’y aura pas de prisonniers des deux côtés, c’est un massacre ».

Il  n’y eut pas de prisonniers vendéens à Torfou car ce fut une victoire éclatante et les Bleus n’eurent pas le temps d’en faire ! Lors de la Bataille de Cholet « Bonchamps est mortellement blessé, d’Elbée l’est à 14 reprises ». « Le 3 novembre 1793, 7 000 bleus avancent vers l’île (de Noirmoutier), qui se rend en faisant promettre à Haxo de laisser la vie sauve aux vendéens. La promesse ne sera pas tenue : 1 200 paysans seront massacrés par les bleus… D’Elbée, trop blessé, ne peut se lever de son fauteuil. Qu’importe ! Les Bleus le fusillent dans son fauteuil le 6 Janvier 1794 ». « Dans l’île de Noirmoutier, est encore visible, dans le musée, un vieux fauteuil Louis XV taché de marques noires, du sang vieilli, et percé de balles. C’est celui dans lequel est exécuté le malheureux d’Elbée ».

Banzeau, terre ensanglantée.

Banzeau, terre ensanglantée.

Partager cet article
Repost0

SAVENAY NOIRMOUTIER RETROSPECTIVE

Publié le par culture

SAVENAY   NOIRMOUTIER   RETROSPECTIVESAVENAY   NOIRMOUTIER   RETROSPECTIVE

IL Y A 225 ANS, MASSACRES DANS L'OUEST

23-26 décembre exécution par fusillades de 600 à 700 personnes (si l’on se fie au procès-verbal d’exhumation de juin 1816) qui, ramassées dans les alentours, ont été entassées dans les étables de la butte de Sem avant leur assassinat derrière un rideau d’arbres à une centaine de mètres. Le propriétaire des lieux, qui a eu la mauvaise idée de mourir, m’avait montré en 1994 l’endroit dont le souvenir se transmettait de génération en génération. Son frère maintenant, brièvement rencontré en 2014, ne veut pas entendre parler de ces sottises (un autre mot).

27 Décembre 1793 : Philippe-Joseph Perreau né à Poligny (Jura) (Poligni dans le texte), commandant en second de l’artillerie, sous les ordres de Gaspard de Bernard de Marigny, est jugé par le tribunal révolutionnaire de Mayenne à Ernée, malgré sa demande au général Beaufort d’être jugé par une commission militaire. Il est fusillé, à l’âge de 47 ans, à l’issue du jugement avec son domestique, Pierre Chagnon. Cet homme a un parcours intéressant, démenti flagrant des jugements catégoriques que l’on porte sur les acteurs de ces évènements. Son interrogatoire et son « procès » (guillemets de rigueur) figureront dans La Revue N° 47 du SCB.

1er Janvier 1794 : Armand-Louis Biron  ex général des Armées de la république dans la Vendée, accusé de conspiration, condamné à mort et exécuté à Paris le 31 décembre.

Noirmoutier, Attaque dans la nuit du 1 au 2 janvier (sur un autre document dans la nuit du 14 au 15 nivôse 3 au 4 janvier) et prise de l’île d’après une lettre des Représentants Lamarne (Prieur de la Marne Note SCB), Bouchotte et Turreau : « tandis que les troupes de la république abordaient à l’ile de Noirmoutier (troupes de Jordy note SCB), 900 hommes à la tête desquels étaient Haxo et  Dutruy attendent avec une grande impatience au port de La Crouïere (Beauvoir ?  note SCB) l’instant où la marée serait assez basse pour passer à pied, se porter dans l’ile et opérer leur jonction avec les autres colonnes. Le passage a eu lieu le 14 nivôse (3 janvier) vers 9 heures. Le pas des républicains retentit dans toutes les parties de l’ile et les troupes de la république s’avancent avec intrépidité ; il n’y avait aucune retraite. Les brigands firent un feu très vif mais bientôt leurs batteries, prises à revers et emportées, leur devinrent inutiles. Ces mêmes brigands poursuivis, pressés de toute part, se replient alors sur la ville de Noirmoutier. Épouvantés par l’approche des colonnes républicaines, ils jettent leurs armes en monceaux dans la place ; ils sont cernés et les républicains se rendent maîtres de la ville. Cette expédition vaut à la république environ 50 pièces de canon, 7 à 800 fusils, des munitions de guerre et de bouche. Les brigands ont perdu 500 hommes et ceux qui ont mis bas les armes sont au nombre d’environ 1200. On compte parmi ces derniers 10 à 12 chefs ».

 

2 janvier (ou 3) : La Nymphe (frégate sœur de l’Hermione) touchée par les boulets rouges envoyés par les canons des Vendéens de Noirmoutier, démâtée en partie, s’échoue et coule. Deux morts et 5 blessés. Le reste de l’équipage a évacué, hommes et matériel.

 

2 janvier : « le général vendéen de Luynes, chef des vendéens,  pris à Ancenis a été condamné à mort et exécuté. C’est lui qui avait fait la sommation à la Commission de Nantes le jour de la Saint Pierre (29 juin 1793 note SCB) signé Mirbel».

 

Extrait d’une lettre des Représentants Lamarne (Prieur note SCB), Bourbotte et Turreau, Descente à Noirmoutier 3 janvier 1794 : « Le 14 nivôse à 3 heures du matin les troupes de la république embarquées sur des chaloupes et des gabarres se sont présentées devant l’ile par trois points différents. La principale attaque a eu lieu à la Pointe de la Fosse où les brigands avaient une batterie formidable. A peine les bâtiments de transport approchent de terre,  nos braves soldats à la tête desquels est l’intrépide Jordy, adjudant général, chargé du commandement de la colonne, se précipitent dans les flots pour arriver sur l’ennemi. Un combat très vif s’engage mais il n’est pas de longue durée. Le poste est emporté par les républicains et le pavillon blanc qui y flottait la veille, est mis en pièce et remplacé par le drapeau tricolore, la descente s’est opérée avec autant d’intrépidité sur les autres pointes ».

3 janvier 1794 Dutruy à Carrier : « Victoire foutre point de détail, je suis harassé et couche dans noirmoutier tout est prit tout est à nous D’Elbée, Duboisy, Dhauterive, Tinguy, tous ces grands scélérats sont sous la clef et le rasoir finira la fête. De Lisle Marat le 14 nivôse An II ».

 

Turreau annonce à Bouchotte ministre de la guerre la prise de Noirmoutier en date du 3 janvier : « quatre cents morts, mille prisonniers au nombre desquels il faut ajouter le généralissime d’elbée blessé depuis longtemps, dix neuf pièces de canon de  tout calibres et onze pierriers sont le fruit de la victoire » « je le répète, citoyen ministre, la guerre de la vendée n’est pas totalement terminée mais elle ne doit plus donner d’inquiétude. Tu connais mon dévouement à la cause publique et mon attachement pour toi ».

 

3 janvier toujours. Benjamin Dubois de La Pastellière était opposé à la capitulation proposée à Haxo par Tinguy, Gouverneur de l’ile, Alexandre Pineau commandant la garnison. Il était partisan de se défendre jusqu’à la mort (ce qui n’aurait pas été pire que ce qui les attendait à cause de la félonie des Représentants). Son avis ne fut pas entendu ; il se battra jusqu’au bout de ses forces, avec une poignée de braves qui furent tués, avant de se retirer et se cacher avec Hyacinthe de La Robrie. Il sera trahi  par Foré un ancien canonnier républicain auquel il avait sauvé la vie en novembre. Il trouva la force de fuir mais affamé, à bout de force, il tomba et fut massacré par les Bleus sous le regard de Hyacinthe de La Robrie qui s’était caché et assista à la scène du meurtre.

A suivre....

SAVENAY   NOIRMOUTIER   RETROSPECTIVESAVENAY   NOIRMOUTIER   RETROSPECTIVE
Partager cet article
Repost0

SAVENAY, NANTES, NOIRMOUTIER RETROSPECTIVE D'IL Y A 225 ANS

Publié le par culture

SAVENAY, NANTES, NOIRMOUTIER RETROSPECTIVE D'IL Y A 225 ANS

 

RETROSPECTIVE des évènements sanglants d'il y a 225 ans vus à travers les archives du SHD à Vincennes.

Ancenis 20 décembre 1793. Lettre d'un dénommé Rothe au général Desclozeaux le 30 frimaire an deux : « citoyen, voici les nouvelles que vous apporte le capitaine Le Breton parti d'Angers à 11 heures du matin le 30 frimaire. L'ennemi a passé (La Loire note SCB) à Ancenis  sur des poutres et bateaux qu'ils avaient apportés de l'étang voisin, au nombre d'environ 2000 mais  qui ne sont que dans l'île de ? (Macrière, Baudonnière ?) ; 2 à 3000 autres se sont noyés, les autres dispersés sur les campagnes où les paysans les tuent et les hachent sans commisération. Le secrétaire d'un chef de brigands à assuré ces faits et a dit en outre que 4 à 5000 autres brigands des plus opiniâtres se portaient sur l'Erdre (Erd dans le texte) ; que cette nouvelle a été confirmée par un envoyé de l'armée républicaine qui était à leur poursuite ces derniers n'ayant jugé suivre les autres sur la rive de la Loire.

La Rochejacquelein n'est point mort puisqu'il a été le premier à passer l'eau à Ancenis, Stofflet l’a accompagné, ce qui a mécontenté les soldats de l'armée catholique de voir les chefs les premiers à passer, ils ont failli l'assassiner de rage ; on attend dans la journée un général des brigands fait prisonnier, la Durandière, ci-devant juge à La Flèche et en arrestation à Angers avec ses deux filles.

Il a passé avant-hier 150 prisonniers de Nantes que l'on conduit à la Convention, accusés d'avoir voulu vendre la ville, Perrotin fils, de Parcé, est du nombre (affaire des 132 Nantais de Carrier note SCB).

Voilà tout ce que je puis vous dire pour le moment, salut et fraternité, signé Rothe (ou Mothe ou Nothe) ».

 

Savenay 23 décembre 1793, lettre des représentants Prieur et Turreau : « Piron commandant de la cavalerie brigantine et qui montait le cheval blanc si fameux dans l'histoire de la Vendée, a été tué en combattant par un maréchal des logis de la légion du Nord ». Un autre texte signé Mirbel : « le 9 nivôse (29 décembre) à Redon, le reste de la cavalerie au nombre d'environ 160 a été chassé d’un bois où il s'était réfugié et s'est embourbé dans un marais où ils ont été fusillés. Piron commandait cette poignée de scélérats ».

 

« Savenay est à nous. Nous y fîmes une boucherie horrible, les dernières six pièces de canon, quelques caissons, équipages, trésor, tout est en notre pouvoir. Marceau et les autres généraux avec les Représentants du peuple Prieur et Turreau suivirent l'ennemi sur la droite, très peu leur échappèrent ; partout on ne voyait que des monceaux de corps ; moi je me suis attaché à quelques pelotons de cavalerie et d'infanterie qui s'était sauvés sur la gauche, tous furent noyés ou taillés en pièces. Les brigands qui échappèrent cette journée à la mort furent traqués, tués ou malmenés par les habitants des environs. Dans les- ?- de Savenay seul, plus de 6000 ont été enterrés. C'est ainsi qu'une armée forte au Mans, le 22 frimaire, de 80 à 90 000 hommes fut complètement détruite dans 12 jours par le génie et le courage des soldats républicains qui tous, pour ainsi dire, ont amassé des trésors de dépouilles des ennemis de la république ». Signé Westermann.

Campagnes de la guerre de Vendée du général de brigade Westermann commandant en chef de la légion du Nord, contenant tous les faits à sa connaissance sur lesquels la Convention et son Comité de Salut Public lui ont demandé des détails.SHD B5/7-97 (On ne voit dans ce texte aucune des déclarations prêtées à Westermann par Jacques Crétineau-Joly et reprises à tire-larigot par de multiples écrivains. Note SCB).

 

Dominique Alexandre Jaudonnet de Laugrenière, fils de Philippe-René Jaudonnet seigneur de Laugrenière, né et baptisé le 10 décembre 1745 à Moustier sous Argenton dans les Deux-Sèvres a été mousquetaire du roi entre 1762 et 1767. Le 8 juillet 1783 il a épousé Marie-Perrine de Fressinet, âgée de 23 ans, en l'église de la Trinité à Angers. Le couple a eu trois enfants : Dominique-Claude né en 1784, Alexandre-Luc né en 1786, Marie-Thérèse née en 1790 et vraisemblablement décédée en bas âge.

En ce temps de soulèvement il est chef de la cavalerie vendéenne, il a fait toute la campagne d'outre Loire et il est là à Savenay avec le troupeau pitoyable des restes de l'armée catholique et royale par un temps lugubre.

 

Savenay Montoir : « Rien n’est comparable à l’opiniâtreté que l’ennemi a montré à Savenay et à Montoir et cela vient de la subite conviction qu’il avait que nous ne faisions pas grâce aux ennemis de la république. enfin ébranlé par une attaque aussi impétueuse que spontanée il a fui pour pouvoir se dérober à nos coups. toute leur infanterie est détruite et leur artillerie en notre pouvoir. 200 cavaliers environ se sont échappé en traversant les marais que nous n’avons pu franchir. il était nuit. le lendemain on devait les cerner ».

 

Jaugrenet fait-il partie de cette troupe ? Il est dit qu’il fut fait prisonnier durant la Bataille de Savenay ; sans jouer sur les mots, il dit lui-même qu’il s’est rendu volontairement à Marceau, le 26 ou le 27 décembre, date à laquelle il signe son Mémoire destiné à Prieur de la Marne. Cela rejoindrait cette histoire des 200 cavaliers qui se rendirent à Marceau en promettant de servir la république. Ils furent emmenés au Bouffay et, sur ordre de Carrier, guillotinés.

Il était accompagné de son fils aîné Dominique-Claude (9 ans), dont il fut séparé. Sa femme Marie-Perrine avait été tuée à Cholet le 17 octobre et il n’avait plus aucune nouvelle de son fils Alexandre-Luc (dont on perd toute trace alors que Dominique–Claude a vécu jusqu’à 1819 et eut trois enfants). Serait-ce lui qui fut recueilli par un républicain à Savenay ? Est-ce par désespoir  ou par simple soif de la vie que le Chevalier propose de collaborer avec les républicains ? Il adresse donc un long Mémoire à Prieur de la Marne racontant toute l'histoire du soulèvement depuis Cathelineau et se proposant même de guider les républicains à la poursuite de Charette revendiquant même son accord avec les idées républicaines. Il offre de révéler tout ce qu'il savait sur la lutte fratricide qu'il croyait finie.

« Il jure sur son honneur qu'il va donner connaissance de tout ce qu'il sait ». Il termine par « Savenay 7 nivôse an II de la république (27 décembre 1793) et j'ajoute à ces écrits une vérité dont on doutera, que je fais le serment devant l'Eternel et sur ce que j'ai de plus sacré, de servir la république avec tout le zèle du plus franc républicain et de répandre jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour elle. Signé de Laugrenière ».

 

Il est emprisonné à Nantes, au Bouffay, et le 30 décembre il adresse cette supplique « aux citoyens représentants du peuple, près les armées réunies contre les rebelles de la Vendée, auxquels il s'est rendu volontairement et qui l’ont pris sous sa protection, le renouvellement de son serment le plus sacré et d'être fidèle au gouvernement républicain de faire dans le moment présent tout ce qui dépendra de lui pour convaincre de ses sentiments républicains ». Il exprime « son repentir d'avoir tant tardé à rentrer parmi les hommes qu’il voit bien n’avoir d'autre but que le bonheur de tous ». Il expose que « dans la déroute il a été séparé de l'un de ses enfant âgé de huit ans et de leur gouvernante qui a ses assignats et qu'il est sans le sol ». « Je suis malheureux je perds plus de 800 000 livres, je suis père de deux enfants, l’un âgé de neuf ans l'autre de huit. C'est avec l'aîné que je me suis présenté à vous et je ne sais ce qu'il est devenu. J'ai perdu mon épouse à Cholet, enfin j'ai tout perdu si ce n'est votre protection et c'est sur elle que je fonde toutes mes espérances. Je suis acquéreur de biens nationaux ecclésiastiques j'ai acheté une cure et un prieuré qui m'arrondissaient. C'est ce qui m'a rendu criminel vis-à-vis le paysan et l’Église. Aussi les paysans sont arrivés chez moi en foule, m'ont incendié et m'ont fait sortir de chez moi pour me mettre à leur tête. J'y ai été pendant quelque temps et ne m'en suis pas retiré, à la vérité que je l'aurais pu ; mais je le jure sur ce que j'ai de plus sacré que je n'étais plus rien à l'armée des rebelles dès la perte que j'ai faite de mon épouse à Cholet et que j'ai saisi les circonstances de sa vedette avec toute envie de me rendre à l'armée république qui m'a témoigné tout ce qu'on peut espérer de sa franchise, d'avoir sa parole d'honneur si et celle des représentants du peuple ; je suis resté tranquille dans ma prison ».

Quelle souffrance morale a du éprouver cet homme !

A suivre demain.

 

SAVENAY, NANTES, NOIRMOUTIER RETROSPECTIVE D'IL Y A 225 ANS
Partager cet article
Repost0

ANNE DE BRETAGNE EPOUSE LOUIS XII.

Publié le par culture

Anne de Bretagne, cathédrale Saint Julien, Le Mans

Anne de Bretagne, cathédrale Saint Julien, Le Mans

8 Janvier 1499, il y a 520 ans, Anne de Bretagne, redevenue Duchesse de Bretagne après son veuvage de Charles VIII, épouse le roi de France Louis XII qui a fait annuler son mariage avec Jeanne de France pour cause de stérilité.
Louis, Duc d'Orléans, est devenu roi de France sous le nom de Louis XII après le décès accidentel de son cousin Charles VIII le 7 avril 1498 au château d'Amboise (il a certainement fait un traumatisme crânien qui aurait déclenché une hémorragie cérébrale après avoir heurté le linteau d'une porte en se rendant à une partie de jeu de paume).

Le mariage est célébré dans la chapelle du château des Ducs à Nantes certainement par l'évêque de Nantes Jean III d'Espînay fils de l'ancien chambellan de feu François II de Bretagne.

Rien ne subsiste de cette chapelle qui était située au premier étage du bâtiment nommé le Grand Gouvernement et dont toute la partie gauche (en entrant) fut pulvérisée, le 25 mai 1800 à midi, par l'explosion de la tour des Espagnols qui était la réserve de poudre de l'armée. Cette catastrophe, pour l'époque, fit soixante morts (du moins selon ce que l'on retrouva). De la tour il ne subsiste que les fondations. La partie sud de la cathédrale située à une centaine mètres a souffert de  cette explosion en particulier les vitraux du XVI ème qui furent pulvérisés.

Le nouvel épousé n'est pas un inconnu pour les Bretons : dix ans et demi plus tôt, le 28 juillet 1488, il était à leurs côtés, comme duc d'Orléans, à la désastreuse bataille de Saint Aubin du Cormier opposant les Bretons à la Régente du Royaume de France.

ANNE DE BRETAGNE EPOUSE LOUIS XII.
Partager cet article
Repost0

BONNE ANNEE 2019

Publié le par culture

BONNE ANNEE 2019

BONNE, BELLE, SAINTE ET HEUREUSE ANNÉE POUR LES FIDÈLES ADHÉRENTS DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE ET POUR LES LECTEURS DE SON BLOG.

BONNE ANNÉE POUR LA FRANCE,  LA BRETAGNE ET LE SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE QUI FÊTERA SES 26 ANS.

VŒUX DE MAUVAISE ANNÉE POUR CEUX QUI S'OBSTINENT A PERSÉCUTER LES BRETONS ET LES FRANÇAIS !

Partager cet article
Repost0