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MORBIHAN, UN FANATIQUE éliminé: Abbé Jean Le Goff

Publié le par culture

IL Y A 220 ANS...

Né au village de Lotuen en Kervignac le 11 octobre 1761, de Patern et de Louise Cabouro, il est ordonné prêtre en l'église du Mené par Mgr Amelot le 20 mars 1790.

Installé comme sacriste à la chapelle Saint Yves de Bubry, il a comme  collègue Olivier Le Fellic. Ardent et hardi, il refusa le serment à la Constitution civile du clergé, refusa de s’exiler et s'opposa au recteur constitutionnel Le Stunff (qui menait une vie scandaleuse et disparut, sans laisser aucune trace, en 1795).

On l'accusa, le 27 novembre 1791, d'avoir hébergé et nourri des militaires pendant 20 jours ; d'autres peines sont portées contre lui le 15 janvier 1792 avec un internement le 2 février à Port-Louis.

Il en sortit et reprit à Bubry ses activités cachées de prêtre, jusqu'au matin du 24 octobre 1794 où il fut surpris par un détachement de Bleus aux environs de Lanvaudan, dans un accoutrement de paysan, déclarant s'appeler François Jegouzo, alors qu’il revenait, avec des amis, de rechercher des vivres.

Dans son sac de toile de chanvre, on trouve tout le nécessaire pour célébrer la messe : une chasuble de satin broché, une étole, un manipule, un voile de calice, une bourse, un porte-hostie, six purificatoires, un couvre-calice, une nappe d'autel, une serviette, une aube et son cordon, un amict, un goupillon de bois garni de crins, un calice et sa patène d'argent mais aussi une paire de pistolets de poches "chargés jusqu'au bout" ainsi que des papiers le compromettant avec "les ennemis de la république".

Lui même porte une canne épée.

Il ne renia pas sa qualité de prêtre, cherchant seulement à acheter, par quelqu’argent, sa liberté. En vain.

Conduit d'Hennebont au tribunal révolutionnaire de Lorient, il comparait le 27 octobre. Convaincu d'être resté caché sur le territoire de la république et de n’avoir prêté aucun des serments à la Constitution, l'accusateur public, François-Marie Marion, requit contre lui et ne se priva pas  de lancer de basses insinuations méchantes ; Marion aurait bien voulu en faire un Chouan cherchant à assassiner les patriotes et d’autres forfaits : il fut peu écouté par le Tribunal qui ne retint aucune de ses calomnies et ne vit dans l’abbé Le Goff qu’un prêtre fidèle à son engagement sacerdotal.

L’abbé fut condamné à  mort, ses biens confisqués et acquis à la république, parce que prêtre insermenté et réfractaire et uniquement pour ce motif.

L’abbé Jean  Le Goff fut guillotiné le lendemain 28 octobre 1794 sur la place de la Montagne à Lorient.

Il avait eu 33 ans le 11.

Article plus détaillé dans La Revue de décembre.

Il a exercé son ministère dans cette chapelle Saint Yves de Bubry et s'est recueilli, sans aucun doute, devant ce calvaire qui était dans le cimetière de Lanvaudan.

 

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PARIS, 22 OCTOBRE 1794, il y a 220 ans...

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Palais de Justice de Paris

Coup de théâtre lors du procès des Membres du Comité Révolutionnaire de Nantes qui a lieu suite au Procès des 132 Nantais exportés de Nantes à Paris le 27 novembre et arrivés, en piteux état, en cette dernière ville le 16 janvier.

L'épisode du procès est important à connaître dans l'Histoire de la révolution et permet de comprendre la place qui va être donnée à Carrier et rendre présentable la meute d'assassins composant la majorité des conventionnels.

Cette déportation de gens influents de la société nantaise, souvent très riches, avait été voulue par le Comité révolutionnaire de Nantes, avec la complicité forcée de la municipalité, les Archives municipales en font foi. Le but étant de récupérer les biens de ces victimes pour lesquelles il ne faudrait pas exagérer la compassion car ces grands bourgeois applaudirent, dans leur majorité, la révolution et les lois contre les prêtres et les nobles. Carrier et ses bandits auraient bien voulu qu'ils soient exécutés en route, ou noyés à Angers par les sbires de Hentz et Francastel. Ceux-ci n'osèrent pas ce que Carrier n'avait pas osé à Nantes.

Le procès - régulier pour une fois - a eu lieu du 8 au 15 septembre, sous l'oeil du Président Dobsent et de l'Accusateur Public Leblois. Il n'y a que 94 accusés, les autres ont disparu en route. Dobsent a demandé les témoignages à charge des Membres du Comité Révolutionnaire nantais. Témoignages pitoyables par leurs absences de preuves d'accusations. Et dans les accusés, Carrier avait fait ajouter Phélippes-Tronjolly, l'ancien Président du Tribunal révolutionnaire de Nantes. Ayant fait tomber assez de têtes, il ne veut pas ajouter la sienne.

Carrier pendant ce temps occupait benoîtement le secrétariat de la Convention ; cela est une dure sanction pour celui que beaucoup disent rappelé mi-février par Robespierre pour s'exprimer sur ses crimes !!! (si, si, il y en a encore qui croient à ces sornettes!)

L'art de Phélippes-Tronjolly va être de retouner complètement l'accusation contre les accusateurs en s'épargnant sous la célèbre excuse :"Avoir obéi aux ordres".

C'est ainsi que le 15 septembre tous les accusés sont acquittés et immédiatement libérés, Dobsent ne pouvait pas accepter - plus après la chute de l'Incorruptible - des accusations totalement frelatées.

Devant ces horreurs qui entachent la bienheureuse révolution, horreurs dans lesquelles tant de furieux sont impliqués, puisque ces crimes nantais sont connus et qu'ils ont eu lieu sous Robespierre (pas seulement lui car il y en eut d'autres dont Barère), il faut entamer l'opération "Blanchiment Convention" et redonner une virginité de bon aloi à un système basé sur le crime  et le vol.

C'est ainsi que, dès le 8 octobre, L'Acte d'accusation contre le Comité Révolutionnaire Nantais est lancé, à grand renfort de réclame par la presse moins baillonnée.

La Convention, toutes hontes bues, lance son Adresse aux Français: " Français, Au milieu de vos triomphes, l’on médite votre perte. Quelques hommes pervers voudroient creuser au sein de la France le tombeau de la liberté. Nous taire, seroit vous trahir ; et le plus saint de nos devoirs est de vous éclairer sur les périls qui vous entourent. Les héritiers des crimes de Robespierre et de tous les conspirateurs que vous avez terrassés, s’agitent en tous sens pour ébranler la République et, couverts de masques différens, cherchent à vous conduire à la contre-révolution à travers les désordres et l’anarchie. Souvenez-vous que le peuple et la Convention ne font qu’un, les efforts des ennemis de la liberté viendront expirer à vos pieds comme des vagues écumantes viennent se briser sur les rochers. De son côté, la Convention nationale, constante dans sa marche, appuyée sur la volonté du peuple, maintiendra, en le régularisant, le gouvernement qui a sauvé la République."

Le 13 octobre, la Convention donne tous pouvoirs au Tribunal révolutionnaire de poursuivre les Membres du Comité Révolutionnaire Nantais... et tous ceux qui pourraient se trouver impliquer dans l'affaire.

Le 16 octobre s'ouvre le procès - le début de l'Opération "Blanchiment Convention" - de furieux qui doivent se demander ce qui leur arrive et s'aperçoivent, subitement, qu'une tête, ou une vie ça se risque plus facilemlent chez les autres que chez soi !

Alors dès le 22 octobre, Goullin (qui était Officier municipal) prévaricateur et assassin, actif lors des Noyades, voleur, prend à deux mains le courage qu'il n'a pas et "balance": l’homme qui électrisa nos têtes, guida nos mouvements, despotisa nos opinions, dirigea nos démarches, et qui contemple paisiblement nos larmes et notre désespoir. Il importe à notre cause que Carrier paraisse au tribunal. Il a tout ordonné, tout commandé.

Certains doivent être satisfaits d'avoir trouvé une tête pour porter le grand chapeau des fautes et crimes de deux ans de Convention.

A suivre....en particulier dans La Revue de décembre.

En illustration une scène ordinaire à la Convention.

PARIS, 22 OCTOBRE 1794, il y a 220 ans...
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AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...

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AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...

Dans le cimetière d'Ambert, Sous-préfecture du Puy de Dôme, gît Etienne Christophe Maignet décédé il y a exactement 180 ans, le 21 octobre 1834. Un redoutable Représentant en mission aux crimes oubliés, le Carrier local, recyclé dans la notabilité sans n'avoir jamais rien regretté.

Né à  Ambert  le 9 juillet 1758 dans une riche famille de notaire (son père était notaire royal), il va faire son Droit à Paris et revient dans son pays natal, la tête emplie des Idées Nouvelles.

Il faut se souvenir que la majorité des révolutionnaires est formée d’avocat ou de notaires.

Attiré par les idées de la révolution, il rédige les Cahiers de Doléances du Tiers-état – on doit s’inquiéter de leur objectivité - et s’inscrit au club des Amis de la Constitution créé à Ambert. Elu membre du directoire du département du Puy-de-Dôme, il est élu, en 1791, député à la Convention. Là il va faire connaissance et lier amitié avec Couthon et Robespierre. Il s’inscrit au Club des coupeurs de têtes : Les Montagnards.

Il vote la mort du Roi, sans aucun scrupule, lui le fils d’un zélé fonctionnaire du même souverain. Ni appel au peuple, ni sursis.

Nommé Représentant en mission, il est, avec Châteauneuf-Randon, à la tête d’une Colonne punitive lors de la répression du Soulèvement de Lyon, dont le siège de deux mois s’acheva par une vraie hécatombe.

A Marseille, anticatholique forcené, il donne cet arrêté qui peut servir d’excuse aux profanateurs d’aujourd’hui : "Considérant que l'homme en paraissant sur la terre y vient sans préjugé et, qu'en la quittant il ne doit laisser aucune trace de ceux qui ont pu l'assiéger pendant sa vie, ordonne d'enlever des cimetières tous tableaux, peintures ou inscriptions capables d'alimenter le fanatisme, et d'inscrire ces seuls mots sur la porte d'entrée: Silence, ils reposent! "

On le retrouve à Bédoin où, pour un arbre de la liberté arraché, il approuve une juste sanction de 63 exécutions ; plusieurs maisons et l’église incendiées ou détruites, en partie ou totalité.

En suivant, on le retrouve à Orange où il laisse, dans son sillage, 332 exécutés dont 32 religieuses.

Si lui a sa tombe, ses victimes reposent au fond du Rhône, de la Méditerranée, dans des charniers à Bécarras et  à Gabet:

AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...AMBERT, Puy de Dôme, il y a 180 ans, MAIGNET...

Cet individu a laissé des traces sanglantes dans les  divers endroits du territoire  où il a rempli sa tâche de commissaire politique.

Après la chute de Robespierre, il ne répond pas aux demandes d’explications de la Convention ; il vient quand même à Paris à la mi-octobre (il y a 220 ans). Il présentera sa défense au début de 1795 et ne sera pas inquiété. Décrété d’accusation, sur la demande de Tallien, en avril 1795, il part, afin de se faire oublier et se cache jusqu’à l’amnistie que se sont octroyés ces citoyens aux mains sanguinolentes.

Il reprend ses activités d'avocat dans son pays natal où il décède le 21 octobre 1834, il y a 180 ans, âgé de 76 ans, 40 ans après les faits.

Il faut remarquer que sa tombe, où l'on voit une coupe de fleurs (fausses mais de couleurs fraîches !), est surmontée d’une croix ce qui est paradoxal à la vue de son Arrêté pris à Marseille concernant les tableaux, peintures ou inscriptions.

Dans ce cimetière, cela rachète un peu, sont inhumés les célèbres Alexandre Vialatte et Henri Pourrat.

Plus de détails dans La Revue de décembre du Souvenir Chouan de Bretagne.

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PARIS 1794, IL Y A 220 ANS.

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Il y a un an qu'un acte crapuleux et peu glorieux pour ses commanditaires (La Convention), un crime qui ne trouve aucune justification, a été commis sur la place de la révolution, ci-devant Louis XV, actuelle Concorde.

Pour la première fois a été réalisé en France ce qui, dans le monde dit civilisé, n'a été commis qu'en Grande Bretagne (avec les décapitations d'Anne Boleyn et de Marie Stuart): la mise à mort violente de la Reine de France. Et il n'est pas nécessaire d'être royaliste pour déplorer ce qui n'est rien d'autre qu'un assassinat tant ce que certains osent encore appeler "procès" ne fut qu'une parodie de justice contre une personne qui n'eut aucun rôle politique, sinon conseillère de son mari, comme cela se passe dans tout couple normal.

Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche, Reine de France est morte le 16 octobre 1793 ; cet acte fait partie du fameux "bloc qu'est la révolution" selon Clémenceau.

A ce titre il appartient aux fameuses "Valeurs fondatrices de la république" comme le braillent nos hommes politiques.

Comme "Valeurs" il y a mieux !

Le pire est la promesse faite par la Convention au roi Louis XVI (qui s'inquiétait du sort de sa famille) la veille de sa mort, le 20 janvier 1793:

Décret du 20 janvier 1793: Décret de la Convention autorisant le Conseil exécutif provisoire à répondre à Louis que la Nation française, aussi grande dans sa bienfaisance que rigoureuse dans sa justice, prendra soin de sa famille et lui assurera un sort convenable.

Sort convenable ?

- La Reine est exécutée le 16 octobre 1793,

- Madame Elisabeth est exécutée le 10 mai 1794.

PARIS 1794, IL Y A 220 ANS.PARIS 1794, IL Y A 220 ANS.

Le fils et la fille du couple royal sont toujours enfermés dans leur prison de la Tour du Temple à deux étages différents. Il ne leur est même pas permis de se retrouver pour déjeuner ou parler: ce sont les ordres de la Commune de Paris qui fait la loi où bon lui semble ! Même la chute de Robespierre, et de sa clique, n'amènera de changement notable.

Ces enfants ne savent même pas que leurs parents et leur tante sont morts.

La nourriture est pitoyable, l'hygiène déplorable, la promiscuité et la conduite des gardes-chiourmes lamentable. C'est cela le sort convenable promis par la Convention Nationale le 20 janvier 1793 à un père de famille qui va mourir. Convention odieuse dans les actes et parjure, par surcroît !

Si le petit Louis-Charles, enfant de 9 ans, dépérit à tel point qu'il en perdra la vie, le 8 juin 1795, Marie-Thérèse Charlotte, pas encore 16 ans, trouve la force et le réconfort dans la prière.Elle ne peut pas présager qu'elle va devoir attendre encore plus d'un an avant de sortir de ce lieu de misère dont Harmand, dit de la Meuse, ancien conventionnel et membre du Comité de Sûreté générale sortira lui-même effrayé lors de sa première visite aux enfants royaux.

Oui, vraiment, "un bloc" pas très brillant !

 

Note: vous avez pu constater l'apparition de publicité sur le Blog. Cela est désagréable mais nous est imposé par Overblog. Ce petit problème gênant est à la recherche d'une solution.

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